« Brûlez-les! »: en Grèce, les incendies suscitent la haine anti-migrants

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Publié le Vendredi 25 août 2023

« Brûlez-les! »: en Grèce, les incendies suscitent la haine anti-migrants

  • Des allégations infondées selon lesquelles des migrants auraient déclenché certains feux dans le nord-est du pays ont attisé la haine à caractère raciste en ligne
  • Cette région frontalière de la Turquie est la proie de violents incendies depuis samedi, attisés par des température élevées et des vents violents

ATHENES: Alors qu'une partie de la Grèce est ravagée par des incendies, des allégations infondées selon lesquelles des migrants auraient déclenché certains feux dans le nord-est du pays ont attisé la haine à caractère raciste en ligne.

Le déchaînement s'est intensifié après qu'un groupe de 13 Pakistanais et Syriens eurent été accusés sur les réseaux sociaux d'avoir été pris en flagrant délit alors qu'ils tentaient d'allumer un incendie près de la ville d'Alexandroupoli, dans l'Evros.

Cette région frontalière de la Turquie est la proie de violents incendies depuis samedi, attisés par des température élevées et des vents violents.

Un habitant de la région a publié mardi une vidéo en direct sur Facebook montrant les migrants entassés dans une remorque, se vantant de les avoir arrêtés pour avoir tenté de "nous brûler".

"Ne les montrez pas... brûlez-les!", a commenté un internaute.

L'homme ayant diffusé la vidéo a été arrêté, ainsi que deux complices présumés, les autorités insistant sur le fait que de tels agissements ne sauraient être tolérés.

Les trois détenus ont notamment été accusés d'incitation à la violence raciste.

Les migrants ont quant à eux été accusés d'entrée illégale et de tentative d'incendie criminel. Mais une source gouvernementale a affirmé au quotidien Kathimerini que les preuves retenues contre eux semblaient provenir d'un feu de camp.

Désinformation

Ces discours vont de pair avec la désinformation de certains médias.

Un portail d'information local a annoncé mardi que 20 migrants avaient été arrêtés à l'extérieur d'Alexandroupoli après avoir échangé des coups de feu avec la police.

Les autorités ont réfuté ces affirmations.

La chaîne de télévision Open a également publié mercredi un rectificatif après avoir rapporté par erreur que deux migrants avaient été surpris en train d'allumer un incendie dans la région voisine de Rodopi.

Le nord de la Grèce a été dévasté par de violents incendies qui ont entraîné plus de 14.000 évacuations, notamment dans un hôpital.

Les différents fronts, qui ont fusionné en une ligne s'étendant sur 15 kilomètres, ont brûlé plus de 60.000 hectares de terres agricoles et de forêts.

Cette zone reculée, parmi les plus pauvres de Grèce, se trouve à quelques kilomètres seulement de la frontière turque.

Des migrants en quête d'asile dans l'Union européenne tentent très régulièrement de passer la frontière terrestre.

Erigé en 2020, un mur métallique de 37,5 kilomètres doit être prolongé de 35 kilomètres d'ici à la fin de l'année.

Sur les réseaux sociaux, des photos et vidéos ont été publiées, prétendant montrer des engins incendiaires de fortune fabriqués par des migrants traversant la frontière.

Le ressentiment anti-migrants est fort dans les zones frontalières grecques, où des locaux accusent régulièrement les demandeurs d'asile de vol et affirment que la conduite imprudente des passeurs pose un risque sérieux sur les routes.

L'extrême droite y réalise parmi ses meilleurs scores dans le pays.

"Je suis absolument convaincu que les incendies ont été provoqués par des migrants", a affirmé à l'AFP Christos Paschalakis, un habitant de la région d'Evros.

"Ils nous brûlent, nous volent, ils nous tuent dans des accidents de la route", a-t-il lancé.

« Nous détruire »

"Je n'ai aucun doute sur le fait que le feu de forêt a été déclenché par des migrants", a également affirmé Vangelis Rallis, un bûcheron à la retraite de 70 ans du village de Dadia.

"L'an dernier, ils ont brûlé (une partie du parc national proche) et cette année ils sont revenus pour terminer le travail. Ils ont peut-être même été payés pour le faire. Ils veulent nous détruire", a-t-il ajouté alors que ces propos ne sont étayés par aucun fait.

Sur les 20 personnes tuées dans les incendies de cette semaine, 19 sont sans doute des migrants.

Un groupe de 18 personnes, dont deux enfants, a été retrouvé mardi près d'un village situé à 38 kilomètres de la frontière turque. Un autre migrant avait déjà été retrouvé mort la veille.

Le chef des gardes-frontières d'Evros, Valandis Gialamas, a indiqué à l'AFP qu'il s'attendait à ce que davantage de corps de migrants soient retrouvés, alors que les passages en provenance de Turquie se sont multipliés ces derniers jours.

Amnesty International a appelé mercredi la Grèce à "évacuer de toute urgence toutes les personnes bloquées dans la région d'Evros et qui sont incapables de se déplacer en toute sécurité en raison des incendies".


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.