NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé mardi le départ des mercenaires et combattants étrangers de Libye, dans une déclaration unanime incluant la Russie, suspectée d'avoir couvert l'envoi dans ce pays de paramilitaires du groupe privé russe Wagner.
Dans cette déclaration, les 15 membres du Conseil de sécurité appellent « au retrait de tous les combattants et mercenaires étrangers de Libye conformément à l'accord de cessez-le-feu conclu par les parties libyennes le 23 octobre, aux engagements des participants à la Conférence de Berlin (en janvier) et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU ».
Ce communiqué a été rendu public à l'issue d'une visioconférence à huis clos du Conseil sur la Libye.
Dans sa déclaration, le Conseil de sécurité souligne aussi « l'importance d’un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu crédible et efficace dirigé par la Libye ».
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, doit remettre fin décembre au Conseil des options pour la création de ce mécanisme qui opérerait sous l'égide des Nations unies.
A cet égard, les Européens souhaiteraient un mécanisme le plus robuste possible, pouvant comprendre une présence au sol, alors que le secrétariat de l'ONU serait partisan d'une implication a minima de l'Organisation, ont indiqué des diplomates sous couvert d'anonymat.
L'ONU ne dispose en Libye jusqu'à présent que d'une petite mission politique d'environ 230 personnes. Le mécanisme envisagé devrait pouvoir surveiller l'application du cessez-le-feu et le départ des mercenaires et combattants étrangers de Libye, estiment les Européens, qui refusent de voir ces derniers rester sur place sous l'appellation de « conseillers militaires ».
Début décembre, l'émissaire par intérim de l'ONU en Libye, l'Américaine Stephanie Williams, avait affirmé que quelque 20 000 « forces étrangères et/ou mercenaires » étaient toujours en Libye.
« Il y a aujourd'hui 10 bases militaires (en Libye) totalement ou partiellement occupées par des forces étrangères », avait-elle précisé.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités s'y disputent le pouvoir, sur fond d'implications étrangères : le Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l'ONU et soutenu par des forces militaires turques, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, appuyé par les Emirats arabes unis, la Russie et l'Egypte.