Enquête sur un scandale en Egypte: un journaliste libéré après 2 jours de détention

M. Assaad avait été "arrêté samedi à 01H00 du matin à son domicile par des membres de forces de sécurité en civil", selon la plateforme Matsada2sh (Photo, Instagram).
M. Assaad avait été "arrêté samedi à 01H00 du matin à son domicile par des membres de forces de sécurité en civil", selon la plateforme Matsada2sh (Photo, Instagram).
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Publié le Lundi 21 août 2023

Enquête sur un scandale en Egypte: un journaliste libéré après 2 jours de détention

  • Des documents d'avocats à Lusaka, consultés par l'AFP, font état d'au moins cinq Egyptiens en détention
  • Des journalistes indépendants égyptiens affirment que certains seraient officiers de l'armée et de la police

LE CAIRE: Un journaliste égyptien a été libéré dimanche soir, près de 48 heures après son arrestation pour des articles publiés par un site de fact-checking indépendant accusant des "officiels" d'être impliqués dans un scandale, annonce le syndicat des journalistes.

"Karim Assaad est sorti et il est en route vers son domicile", a écrit sur Facebook Khaled Elbalshy, président du syndicat.

Son site internet "Matsada2sh", "n'y croyez pas" en arabe, a confirmé sa libération.

M. Assaad avait été "arrêté samedi à 01H00 du matin à son domicile par des membres de forces de sécurité en civil", selon la plateforme Matsada2sh.

"Ils ont frappé son épouse, menacé son enfant en bas âge, perquisitionné son domicile et l'ont enlevé, le conduisant vers une destination inconnue", précise la plateforme fondée en 2018 à Londres.

"Les seules questions posées par les assaillants concernaient notre couverture de l'affaire de l'avion Egypte-Zambie", affirme encore Matsada2sh.

Les autorités zambiennes avaient annoncé la saisie cette semaine d'un avion à l'aéroport international de Lusaka ainsi que l'arrestation de dix personnes, dont neuf étrangers.

L'avion transportait, selon elles, près de 5.7 millions de dollars, cinq revolvers, 126 balles et près de 130 kg de lingots présentés un temps comme de l'or.

Des documents d'avocats à Lusaka, consultés par l'AFP, font état d'au moins cinq Egyptiens en détention.

Des journalistes indépendants égyptiens affirment que certains seraient officiers de l'armée et de la police.

La presse d'Etat affirme qu'il s'agit d'un avion privé et non de l'Etat égyptien et qu'il est passé en "transit au Caire".

«Attaques coordonnées»

"Jusque là, la seule réaction du gouvernement a été d'arrêter Karim Assaad de Matsda2sh, une des seules sources d'information sur le sujet", a réagi tard samedi sur X (ex-Twitter) la militante Lobna Darwish de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).

Selon Matsada2sh, son équipe et ses comptes sur les réseaux sociaux "font l'objet d'attaques coordonnées": deux articles ont été "supprimés sur (sa) page Facebook" à cause de son enquête révélant, selon elle, "l'implication de plusieurs officiels égyptiens".

"Nous tenons les autorités égyptiennes responsables de la sécurité de nos équipes", ajoute-t-elle.

L'Egypte occupe la 166e place sur 180 dans le classement de la liberté de presse de RSF en 2023. Selon le syndicat égyptien, 24 journalistes sont actuellement détenus, M. Assaad inclus.

Dimanche soir, l'une des figures de l'opposition historique en Egypte, Hisham Kassem, est lui aussi entré en détention.

Convoqué au parquet pour interrogatoire après une plainte pour diffamation déposée par un ancien ministre, il a annoncé sur X avoir refusé de payer les 5.000 livres égyptiennes (150 euros) de caution.

M. Kassem était apparu samedi aux côtés d'un autre opposant célèbre, Ahmed Douma, figure de la "révolution" de 2011, libéré après une grâce présidentielle.

Et en soirée, il avait dénoncé l'arrestation de M. Assaad, écrivant sur X: "même si vous arrêtez la moitié du pays, nous trouverons quand même les informations sur les vols et les détournements de l'argent du peuple".


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".