PARIS : Rachida Dati s'est désistée mardi de ses actions en diffamation contre l'hebdomadaire Marianne et un avocat qui avait déposé une plainte contre l'ancienne garde des Sceaux pour «abus de biens sociaux» dans l'affaire Ghosn.
Lors d'une audience devant la 17e chambre du tribunal de Paris, l'ex-ministre, qui a été placée fin novembre sous le statut de témoin assisté dans l'enquête sur ses prestations de conseil auprès de l'ex-patron de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn, a fait savoir qu'elle se désistait de ses actions contre Marianne et Me Jean-Paul Baduel.
Le tribunal a dès lors constaté l'extinction de l'action publique.
En avril 2019, l'hebdomadaire avait dévoilé le dépôt d'une plainte pour «abus de bien sociaux» et «corruption active et passive» contre M. Ghosn, Mme Dati et le criminologue Alain Bauer par une actionnaire de Renault, représentée par Me Baduel.
A l'époque, ce dernier affirmait que Mme Dati aurait notamment perçu 600.000 euros entre 2009 et 2013 de la part de RNBV, filiale néerlandaise de l'alliance Renault-Nissan, pour des contrats qu'il jugeait «douteux de par leurs montants, effectués au profit d'une filiale n'ayant aucune salarié».
Le 5 juin 2019, après l'annonce par la presse que le parquet national financier avait ouvert une enquête, l'ancienne ministre avait riposté en annonçant qu'elle attaquait l'avocat pour diffamation.
«Mme Dati se désiste à regret», a réagi auprès de l'AFP un de ses avocats, Me Olivier Pardo. «Mais elle a beaucoup souffert des fuites dans la presse et voulait éviter que le dossier soit à nouveau sur la place publique», a-t-il expliqué.
Lors de son audition chez les juges d'instruction le 26 novembre, l'actuelle maire du VIIe arrondissement de Paris «a su démontrer la réalité du travail qu'elle avait effectué» pour l'alliance Renault-Nissan, a-t-il déclaré. «Nous ne voulions pas qu'il y ait à nouveau une instrumentalisation de la justice à l'encontre de Mme Dati», a-t-il justifié.