Blasphème au Pakistan: Enquête sur les incitateurs à manifester contre des chrétiens

Des chrétiens crient des slogans en agitant des drapeaux lors d'une manifestation à Karachi le 19 août 2023 (Photo, AFP).
Des chrétiens crient des slogans en agitant des drapeaux lors d'une manifestation à Karachi le 19 août 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 août 2023

Blasphème au Pakistan: Enquête sur les incitateurs à manifester contre des chrétiens

  • Mercredi, des centaines de personnes de confession musulmane, armées de bâtons et de pierres, avaient déferlé dans les ruelles du quartier chrétien de Jaranwala
  • Il avait été annoncé au haut-parleur que le Coran, texte sacré de l'islam, avaient été profané par des chrétiens

LAHORE: Une enquête est en cours à l'encontre d'une douzaine de personnes ayant incité au haut-parleur, mercredi au Pakistan, des musulmans à manifester contre des chrétiens accusés de blasphème dans une ville du Pendjab, a indiqué un haut responsable de la police.

Mercredi, des centaines de personnes de confession musulmane, armées de bâtons et de pierres, avaient déferlé dans les ruelles du quartier chrétien de Jaranwala, dans la banlieue de la ville de Faisalabad (est). Quelque 87 habitations et 19 églises ont été détruites notamment par incendie.

Il avait été annoncé au haut-parleur que le Coran, texte sacré de l'islam, avaient été profané par des chrétiens. Un religieux avait notamment appelé "tous les musulmans à s'unir et se rassembler devant la mosquée". "Mieux vaut mourir si vous ne vous souciez pas de l'islam", avait-il clamé.

Le chef de la police du Pendjab, Usman Anwar, a expliqué lors d'un entretien accordé à l'AFP, vendredi soir à Lahore, que cet homme comme onze autres personnes faisaient l'objet d'une enquête pour avoir utilisé les haut-parleurs de la mosquée.

"Ce religieux aurait dû comprendre qu'en rassemblant des gens dans un contexte aussi tendu, dans un pays où les gens sont déjà très sensibles au blasphème, cela revient à jeter de l'huile sur le feu", a expliqué Usman Anwar.

"Il ne dit pas qu'il faut aller brûler leurs maisons. Mais lorsque la foule se rassemble, il est vraiment impossible de la contrôler", a-t-il souligné.

Deux frères chrétiens ont été interpellés par la suite, après que des pages déchirées du Coran sur lesquelles avaient été griffonnées de mots offensant l'islam, eurent été collées sur les murs d'une mosquée du quartier aux premières heures de la matinée de mercredi.

Jusqu'à 5.000 personnes en provenance d'autres quartiers avaient afflué dans celui de Jaranwala s'infiltrant dans les ruelles étroites et saccageant des maisons.

Les chrétiens qui avaient fui par centaines leur maison, trouvant refuge pour certains dans les maisons de leur voisins musulmans, ont reproché à la police de ne pas avoir protégé les biens des habitants.

Devenir «plus tolérants»

"Si la police avait commencé à donner des coups de matraque, à attaquer (la foule) ou à utiliser des gaz lacrymogènes, il y aurait eu de nombreux blessés, voire des morts. Et c'est ce que nous voulions éviter à ce moment-là. Cela aurait aggravé la situation qui se serait propagée à l'ensemble du pays", s'est défendu le chef de la police.

"Les négociations avec les chefs religieux ont abouti à des appels au calme", a estimé Usman Anwar.

Plus de 125 personnes ont été arrêtées en lien avec les actes de vandalisme grâce à l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale, la géolocalisation des téléphones portables et des données recueillies sur les médias sociaux.

Selon le policier il incombe aux religieux et au gouvernement de veiller à ce que la religion ne soit pas utilisée à mauvais escient. "La chose la plus importante est que nous, les musulmans de ce pays, devenions plus tolérants".

"Les événements qui se sont déroulés sont tragiques. Une telle violence ne peut jamais être justifiée", a-t-il conclu.

Les chrétiens, qui représentent environ 2% de la population, occupent l'un des échelons les plus bas de la société pakistanaise et sont fréquemment la cible d'allégations de blasphème fallacieuses et infondées.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.