Après guerre et séisme, l’enfantement grandement précarisé dans le nord-ouest de la Syrie

Les services de grossesse et d’accouchement dans le nord-ouest de la Syrie ont été dévastés par le conflit, l’isolement et les tremblements de terre (Photo, AFP).
Les services de grossesse et d’accouchement dans le nord-ouest de la Syrie ont été dévastés par le conflit, l’isolement et les tremblements de terre (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 18 août 2023

Après guerre et séisme, l’enfantement grandement précarisé dans le nord-ouest de la Syrie

  • Même avant les tremblements de terre du 6 février, les centres de grossesse et d’accouchement avaient été dévastés par le conflit
  • Les mariages précoces, la malnutrition et la destruction des infrastructures de santé ont contribué à l’augmentation du taux de mortalité maternelle

LONDRES: Les grossesses et les accouchements peuvent être dangereux pour les futures mères dans des circonstances normales. Mais dans le nord-ouest de la Syrie, déchiré par la guerre et frappé par un tremblement de terre, la mise au monde d’une nouvelle vie est devenue une épreuve pénible.

Le mariage précoce, fait fréquent dans une région où les ménages sont confrontés à des difficultés financières et où les filles sont exposées à la violence sexiste, est souvent synonyme que les jeunes mères ne sont pas suffisamment développées pour faire face aux exigences physiques de l’accouchement.

Combinée à l’absence d’établissements de santé spécialisés, à la pénurie de professionnels de la santé et à l’impact de la malnutrition causée par le conflit en cours et les obstacles aux livraisons d’aide étrangère, la mortalité maternelle dans le nord-ouest de la Syrie est élevée.

Un récent rapport rédigé par l’Unicef (le Fonds des Nations unies pour l’enfance) a révélé une dégradation de l’état nutritionnel des enfants âgés de moins de cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes dans les camps de déplacés et les communautés dévastées par la guerre de la région.

Diana al-Ali, fondatrice de l’organisation non gouvernementale locale Suriana, a déclaré à Arab News : «De nombreuses mères qui viennent d’accoucher dans les camps de déplacés souffrent d’anémie grave et de carences en vitamines.

«Il y a eu une pénurie de médicaments et d’aliments nutritifs. Nous avons réussi à fournir du lait maternisé, mais la quantité de nourriture allouée aux mères allaitantes a été insuffisante. Nous avons fait de notre mieux pour leur fournir du pain et de l’eau potable.»

Selon Physicians for Human Rights, au moins 2,3 millions de femmes et de filles du nord-ouest de la Syrie n’ont pas accès à des services de santé sexuelle et reproductive adéquats. Avant même les tremblements de terre du 6 février, les infrastructures de santé avaient déjà été dévastées par les combats.

La nouvelle maman, Abir, a accouché après être tombée lors du tremblement de terre en Syrie alors qu’elle était enceinte (Photo, Sonya al-Ali Maara/ActionAid).

Dans le nord-ouest du pays, les tremblements de terre ont endommagé 55 établissements de santé, interrompant les services dans 15 d’entre eux, selon un rapport de Médecins sans frontières publié en mars.

Al-Ali a indiqué : «Après le tremblement de terre, des femmes enceintes ont accouché sous les décombres fu après avoir survécu à la secousse. Cependant, aucune organisation n’a aidé ces femmes immédiatement après la catastrophe.

«Armanaz, dans le nord-ouest d’Idlib, où Suriana opère, ne dispose pas d’une maternité ni de cliniques spécialisées dans la santé reproductive des femmes. Même l’hôpital local manque de gynécologues et seule une sage-femme est disponible.»

Violet, une organisation syrienne qui gère deux hôpitaux à Ein et à Azaz, a constaté d’importantes pénuries de médicaments, d’équipement et de services, notamment dans le domaine de la santé reproductive des femmes.

Ces pénuries sont en partie dues au non-renouvellement d’un accord du Conseil de sécurité des Nations unies qui permettait à l’aide d'entrer directement dans le nord-ouest de la Syrie par le poste-frontière de Bab al-Hawa, en provenance de Turquie.

L’enclave, largement peuplée de familles déplacées par les combats qui se déroulent ailleurs en Syrie, est l’un des derniers bastions de l’opposition armée du pays qui s’est soulevée contre le régime du président syrien, Bachar al-Assad, à la suite de la répression des manifestations antigouvernementales en 2011.

Des années de bombardements et d’attaques aériennes du régime ont dévasté l’infrastructure sanitaire de la région du nord-ouest. Selon Physicians for Human Rights, de nombreux membres de la population traumatisée n’osent pas s’attarder dans les hôpitaux de peur d'être bombardés.

La Russie, principal soutien international du gouvernement syrien depuis 2015, a opposé son veto à l’accord de Bab al-Hawa, établi de longue date, en juillet, exigeant que toutes les livraisons humanitaires passent par Damas avant d’être distribuées dans les zones tenues par l’opposition.

Les mariages précoces, la malnutrition et l’effondrement des infrastructures sanitaires ont contribué à l’augmentation de la mortalité maternelle (Photo, AFP).

Mohammed Isso, responsable des projets de santé de Violet, a indiqué à Arab News : «Avec le non-renouvellement de la résolution transfrontalière, nous sommes très inquiets quant à la continuité des services de santé essentiels qui dépendent entièrement des opérations humanitaires transfrontalières.»

Heureusement, pour les 4,6 millions de personnes du nord-ouest de la Syrie qui dépendent de ce corridor d’aide vital, un accord a été conclu avec Damas le 9 août pour rouvrir le point de passage à l’aide humanitaire pour les six prochains mois – après quoi il sera de nouveau soumis à un renouvellement.

Malgré ces interruptions de l’aide, les hôpitaux de Violet ont réussi à fournir des consultations médicales à au moins 3 967 femmes et nourrissons au cours du mois de juin seulement.

Parmi ces consultations, 428 concernaient des accouchements, par voie naturelle ou par césarienne, 1 183 des consultations dans les cliniques externes, 262 des nourrissons hospitalisés et 2 094 des consultations pour nourrissons.

«Bien qu’il existe des centres de santé, ils ne répondent pas entièrement aux besoins des femmes en matière de services de santé reproductive», a déclaré Isso.

«Malgré les efforts continus de collaboration de diverses organisations locales et internationales, y compris, mais sans s’y limiter, l’ONU, des lacunes importantes persistent. Ces lacunes comprennent une pénurie de médicaments, les patients devant souvent se procurer eux-mêmes les médicaments qu’ils utilisent pendant leur hospitalisation.»

Isso a également souligné la pénurie de services dans des installations essentielles, telles que les laboratoires et l’imagerie avancée, qui sont particulièrement importants pour la détection précoce des tumeurs, y compris le cancer du sein et du col de l’utérus.

FAITS RAPIDES

  • Sur les 4,6 millions de personnes vivant dans le nord-ouest de la Syrie, 63% sont des personnes déplacées, dont près de 80% sont des femmes et des enfants.
  • 2,3 millions de femmes et de jeunes filles n’ont pas facilement accès aux soins médicaux, y compris en matière de santé sexuelle et reproductive.
  • Bien que 40% de la population vive dans des camps, seuls 18% des établissements de santé s’y trouvent.

(Source : Physicians for Human Rights)

«En outre, il y a une pénurie de talents humains et d’expertise en raison de la grave fuite des cerveaux, les cadres médicaux ayant migré vers l’Europe et d’autres parties du monde», a ajouté Isso.

Il y a aussi la question de l’accès, de nombreuses femmes et jeunes filles ayant du mal à se rendre dans les centres qui offrent des services de santé reproductive.

«Les difficultés d’accès résultent de plusieurs facteurs, notamment la distance géographique, l’insuffisance des moyens financiers ou le manque de moyens de transport. Cette situation est particulièrement pertinente pour les filles en âge de procréer et les femmes nouvellement mariées.
«La capacité des femmes à accéder aux centres de soins dépend de la présence d’un accompagnateur, tel qu’un conjoint ou un tuteur, pour les soutenir ou les protéger. Cette exigence complique encore davantage la capacité des femmes à programmer leurs visites chez le médecin», a déclaré Isso.

Les centres de santé qui existent sont souvent situés dans des zones urbaines surpeuplées, où le personnel et les services sont à la limite de leurs capacités. Les zones rurales sont quant à elles très mal desservies.

«La présence d’un centre de soins dépend de l’endroit où il se trouve. Dans la ville d’Idlib, par exemple, il y a des centres de santé et des hôpitaux qui fournissent des services intégrés de santé reproductive, mais ils sont toujours bondés en raison de la densité de la population», a ajouté Isso.

Dans les camps de déplacés où Violet opère, Isso a indiqué que «les installations sanitaires sont soit une clinique mobile, soit un centre de soins de santé primaires». Ces cliniques «sont équipées du matériel de base pour les examens et souffrent souvent d’une pénurie de médicaments» et «le seul professionnel médical disponible est une sage-femme».

D’autres camps ne sont pas aussi bien équipés.

Une femme syrienne enceinte marche dans un camp de réfugiés de la ville de Tyr, dans le sud du Liban (Photo, Reuters).

Al-Ali a déclaré : «Il n’y a pas de clinique mobile là où Suriana opère pour servir les femmes et leur fournir des médicaments, des suppléments vitaminiques nécessaires ou des produits hygiéniques.

«Pendant longtemps après le tremblement de terre, il n’y avait pas de toilettes à proximité pour les femmes déplacées. Les mères qui venaient d’accoucher devaient parcourir de longues distances pour passer aux toilettes, jusqu’à ce que des organisations caritatives en construisent de nouvelles pour elles.»

L’absence de services adéquats est particulièrement dangereuse pour les mineures, dont beaucoup ont été contraintes à un mariage précoce parce que leurs parents n’avaient plus les moyens de les garder, tant le désespoir financier des ménages déplacés est grand.F

Les complications lors de l’accouchement sont plus fréquentes chez ces jeunes mères.

Hamzah Barhameyeh, responsable du plaidoyer et de la communication à l’organisation caritative World Vision, qui s’occupe des enfants, a déclaré à Arab News que les conflits et l’effondrement économique étaient les principaux moteurs de l’augmentation du nombre de mariages d’enfants.

«Les habitants du nord-ouest de la Syrie ont du mal à joindre les deux bouts. Un moyen (apparemment) raisonnable de s’en sortir est de marier leurs filles à un jeune âge pour se soulager de certaines des charges économiques auxquelles ils sont confrontés», a-t-il indiqué.

«Avec le récent tremblement de terre, nous nous attendons à une augmentation spectaculaire du nombre de mariages d’enfants.»

Barhameyeh a souligné que le soutien de World Vision «adopte une approche holistique», aidant les enfants, les familles et leurs communautés par le biais de projets visant à lutter contre la malnutrition, ce qui inclut un soutien alimentaire direct aux femmes enceintes et aux mères allaitantes.

L’aide à la santé mentale des mères et de leurs enfants est également une mesure préventive, a-t-il ajouté.

Quant à Suriana, elle prépare actuellement des cours de formation spécialement conçus pour les nouvelles mères, afin de les aider à prendre soin d’elles-mêmes et de leurs enfants.

«Mais nos efforts doivent être soutenus par d’autres organismes, qui peuvent fournir des infirmeries mobiles pour aider les mères à prendre soin de leur santé et de leurs nouveau-nés», a ajouté Al-Ali.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).