PARIS: Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a accusé jeudi les socialistes de "double langage", leur reprochant de tenir un discours d'union à gauche tout en alimentant la division sur les élections européennes et sénatoriales.
L'ancien candidat à la présidentielle a relayé sur X (anciennement Twitter) un message du Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
Ce dernier, qui rebondissait sur le soutien de Nicolas Sarkozy à Gérald Darmanin, a écrit: "Les hostilités à droite ne font que commencer. A la gauche et aux écologistes de ne pas tomber dans la spirale mortifère de la division".
"Incorrigible double langage ! Faire l'union en se divisant aux élections sénatoriales et européennes ?", a ajouté M. Mélenchon.
L'attaque publique n'a pas plu au dirigeant socialiste, qui a proposé au leader insoumis de discuter en privé.
"Cher JLM, j'ai toujours le même tél et t'ai récemment envoyé un message t'invitant à échanger. On se voit si tu veux. On peut ne pas partager les mêmes analyses sans avoir besoin de s'invectiver sur Twitter, pour le plus grand plaisir de la droite et le désespoir de la gauche", a rapidement répondu Olivier Faure.
«Expulsés» des listes
Peu de temps après, s'en est suivi un autre post de M. Mélenchon.
"Olivier Faure, je ne t'invective pas, au contraire de tes amis qui nous ont expulsés des listes aux sénatoriales et se préparent à en faire autant aux européennes et aux municipales. Si tu veux revenir sur ces choix sectaires adresse toi aux responsables de la FI : Bompard, Panot, Aubry. Moi, je donne mon avis. C'est tout", a taclé l'ancien sénateur socialiste, qui avait annoncé sa mise en retrait après l'élection présidentielle de 2022.
"Si tu veux me rencontrer, viens à la manif du 23 septembre contre les violences policières et la loi +permis de tuer+ que vous n'avez toujours pas reniée", a-t-il ajouté en référence à la loi Cazeneuve de 2017 qui régit l'usage des armes à feu par les policiers et gendarmes.
Depuis la création de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les élections législatives de 2022, les tensions ont souvent été vives entre les insoumis et leurs alliés socialistes, écologistes et communistes en dépit d'une unité de vues sur le dossier des retraites.
LFI a en particulier plaidé pour une liste commune aux élections européennes de 2024, alors que les Verts et les communistes ont déjà nommé leurs chefs de file pour ce scrutin.
Concernant les élections sénatoriales, qui auront lieu dans plus d'un mois, le 24 septembre, le Parti socialiste, le Parti communiste et les écologistes ont trouvé un accord partiel, sans inclure La France Insoumise, dans plusieurs départements.
De quoi faire s'interroger le mois dernier sur son blog Manuel Bompard, le coordinateur du mouvement mélenchoniste, sur "la volonté sincère de nos partenaires de poursuivre la Nupes".
Les Insoumis ne disposent d'aucun élu au Sénat, contrôlé par la droite, contre 64 pour les socialistes.
Les quatre partis de gauche tiendront leurs universités d'été en même temps, en fin de semaine prochaine. Elles devraient représenter un test de leur volonté d'union.