Niger: réunion militaire ouest-africaine, Berlin veut des sanctions européennes

Les chefs militaires du bloc ouest-africain de la Cedeao se réuniront au Ghana les 17 août 2023 et 18 août 2023 pour discuter d'une éventuelle intervention militaire au Niger, ont indiqué des sources militaires et politiques régionales le 15 août 2023 (Photo, AFP).
Les chefs militaires du bloc ouest-africain de la Cedeao se réuniront au Ghana les 17 août 2023 et 18 août 2023 pour discuter d'une éventuelle intervention militaire au Niger, ont indiqué des sources militaires et politiques régionales le 15 août 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 août 2023

Niger: réunion militaire ouest-africaine, Berlin veut des sanctions européennes

  • Si l'option d'une opération armée reste sur la table, la Cedeao semble encore privilégier la voie du dialogue avec le régime militaire
  • Dans le passé, des troupes de la Cedeao sont déjà intervenues, notamment lors des guerres au Liberia et en Sierra Leone

ACCRA: Les chefs d'état-major des armées ouest-africaines ont commencé leur réunion jeudi au Ghana pour discuter d'une éventuelle intervention armée au Niger après le coup d'Etat mené par des militaires, contre lesquels Berlin a réclamé des sanctions européennes.

"La démocratie, c'est ce que nous défendons et soutenons", a déclaré le chef d'état-major du Nigeria, le général Christopher Gwabin Musa, à l'ouverture de cette réunion qui se tient jusqu'à vendredi à Accra entre responsables militaires des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).

Si l'option d'une opération armée reste sur la table, la Cedeao semble encore privilégier la voie du dialogue avec le régime militaire qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet et placé le général Abdourahamane Tiani à la tête du pays.

"L'objectif de notre réunion n'est pas simplement de réagir aux évènements mais de dessiner de manière proactive un chemin qui mène à la paix et soutient la stabilité", a poursuivi le général Gwabin Musa.

Selon Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité au sein de la Cedeao, la réunion va "affiner" les détails au cas où l'organisation "recourrait aux moyens ultimes de la force".

"La junte militaire au Niger joue au chat et à la souris avec la Cedeao", a-t-il jugé. "Ils ont bafoué leur propre constitution et les protocoles de la Cedeao", a-t-il dit.

Dans le passé, des troupes de la Cedeao sont déjà intervenues, notamment lors des guerres au Liberia et en Sierra Leone.

Cette rencontre cruciale intervient deux jours après une attaque meurtrière menée dans le sud-ouest du Niger par des djihadistes présumés qui ont tué au moins 17 soldats nigériens et en ont blessé 20 autres.

Sur le front diplomatique, l'Allemagne a haussé le ton jeudi en appelant l'Union européenne à prendre des "sanctions" contre les auteurs du coup d'Etat au Niger, un pays crucial pour l'approvisionnement du continent européen en uranium.

"Après la suspension de la coopération en matière de développement et de sécurité, nous voulons mettre en place dans l'UE des sanctions contre les putschistes", a écrit le ministère allemand des Affaires étrangères sur X (anciennement Twitter).

Actuellement en visite au Nigeria, la ministre allemande de la Coopération, Svenja Schulze, a mené "des discussions à Abuja pour voir comment soutenir, le mieux possible, les efforts de Cedeao", a encore indiqué le ministère.

"L'Allemagne soutient les efforts régionaux pour résoudre la crise au Niger. Notre objectif est de rétablir l'ordre constitutionnel", a dit le ministère.

L'oganisation ouest-africaine a déjà pris des mesures de rétorsion contre les auteurs du coup d'Etat qui "affectent grandement l'approvisionnement du Niger en denrées alimentaires vitales et en fournitures médicales", a averti mercredi le Programme alimentaire mondial (PAM).

 

«Implication» américaine continue 

Les appels à un règlement pacifique de cette crise se sont multipliés ces derniers jours, y compris parmi certains partenaires occidentaux comme les Etats-Unis qui ont annoncé mercredi qu'une nouvelle ambassadrice, Kathleen FitzGibbon, s'installerait bientôt à Niamey.

"Ce n'est pas le signe d'un changement de politique des Etats-Unis mais de leur implication continue" pour trouver un solution diplomatique, a toutefois précisé un porte-parole du Département d'Etat.

Parallèlement, le nouveau régime nigérien cherche aussi des alliés dans la région.

Mardi, le Premier ministre nommé par les militaires à Niamey, Ali Mahaman Lamine Zeine, s'est rendu à N'Djamena où il a été reçu par le président de transition tchadien Mahamat Idriss Deby Itno.

Pour la première fois, il a dit que son pays était "dans un processus de transition", sans toutefois en préciser sa durée avant d'éventuelles élections pour un retour à l'ordre constitutionnel.

Le Tchad avait annoncé la semaine dernière qu'il ne participerait à aucune intervention militaire aux côtés de la Cedeao, à laquelle il n'appartient pas.

Le Mali et le Burkina voisins, eux aussi dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d'Etat en 2020 et 2022, ont rapidement affiché leur solidarité envers les généraux de Niamey.

 

Inflexibles 

Ces derniers restent pour l'heure inflexibles et retiennent prisonnier le président déchu Mohamed Bazoum depuis le 26 juillet, qu'ils comptent poursuivre pour "haute trahison".

Ils estiment qu'une opération militaire contre leur pays serait une "agression illégale et insensée" et ont promis une "riposte immédiate" à toute agression.

L'armée nigérienne est mobilisée depuis des années dans la lutte contre les djihadistes.

Avant le coup d'Etat, la France, l'ex-puissance coloniale qui dispose de 1.500 soldats au Niger, participait activement avec l'armée nigérienne à la lutte contre ces groupes djihadistes.

Elle est depuis devenue l'une des cibles privilégiée du nouveau régime à Niamey qui l'accuse d'influer sur les décisions de la Cedeao.


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.


Inde: deux insurgés tués par l'armée dans le Cachemire

Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts. (AFP)
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  • Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays
  • L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions

SRINAGAR: Deux insurgés présumés ont été tués lors d'une fusillade dans la partie du Cachemire administrée par l'Inde, a déclaré mercredi l'armée indienne, au lendemain d'une attaque contre des civils qui a fait au moins 26 morts.

Une unité de l'armée indienne, le Chinar Corps, a fait état mercredi d'un "échange de tirs intense" avec des hommes armés, affirmant les soupçonner d'avoir "tenté une infiltration" dans le district de Baramulla, situé à une centaine de kilomètres au nord-est de Pahalgam où a eu lieu la fusillade.

L'armée a indiqué avoir "éliminé deux terroristes" et saisi de grandes quantités d'armes et de munitions.

Depuis leur partition meurtrière en 1947 à leur indépendance, l'Inde et le Pakistan se disputent la souveraineté de tout le Cachemire, à majorité musulmane, divisé entre les deux pays.

Dans la partie indienne, une rébellion séparatiste a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes depuis 1989. New Delhi y a déployé un contingent de quelque 500.000 soldats.

Les forces de l'ordre indiennes ont lancé une vaste traque après la fusillade mardi contre un groupe de touristes à Pahalgam, une destination prisée située à environ 90 kilomètres de l'importante ville de Srinagar.

Il s'agit de la plus meurtrière contre des civils en un quart de siècle.

Les combats ont diminué depuis que le gouvernement nationaliste hindou de Narendra Modi a révoqué l'autonomie limitée de ce territoire en 2019.