Russie: audience suspendue au procès d'une alliée de Navalny

Le procès d'une alliée de l'opposant russe Alexeï Navalny, accusée d'avoir "créé une organisation extrémiste", s'est ouvert lundi à Tomsk en Sibérie. (AFP).
Le procès d'une alliée de l'opposant russe Alexeï Navalny, accusée d'avoir "créé une organisation extrémiste", s'est ouvert lundi à Tomsk en Sibérie. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 14 août 2023

Russie: audience suspendue au procès d'une alliée de Navalny

  • Accusée d'avoir "créé une organisation extrémiste" et de "participation à une organisation portant atteinte aux droits des citoyens", Ksenia Fadeïeva, âgée de 31 ans, est une ancienne députée municipale
  • Elle a dirigé l'équipe de M. Navalny dans la ville de Tomsk

MOSCOU: Le procès d'une alliée de l'opposant russe Alexeï Navalny, accusée d'avoir "créé une organisation extrémiste", s'est ouvert lundi à Tomsk en Sibérie, dans un contexte de répression sans précédent en Russie, mais l'audience a été rapidement suspendue.

"Le tribunal Sovetski de Tomsk a commencé à examiner l'affaire de Ksenia Fadeïeva", a déclaré à l'AFP par téléphone la porte-parole de cette instance judiciaire Larissa Markina.

Peu après son ouverture, l'audience lors de laquelle le parquet a lu l'acte d'accusation, a été suspendue jusqu'à mardi pour permettre à un nouvel avocat de Mme Fadeïeva de prendre connaissance de l'affaire, soit 90 volumes, selon des médias locaux.

Accusée d'avoir "créé une organisation extrémiste" et de "participation à une organisation portant atteinte aux droits des citoyens", Ksenia Fadeïeva, âgée de 31 ans, est une ancienne députée municipale qui a dirigé l'équipe de M. Navalny dans la ville de Tomsk.

M. Navalny avait été empoisonné à Tomsk en 2020 lors d'une visite de soutien pré-électorale à ses collaborateurs locaux. Gravement malade, il avait ensuite été transféré pour des soins en Allemagne puis arrêté et condamné à la prison à son retour en Russie.

Mme Fadeïeva avait été élue en 2020 au conseil municipal de Tomsk avec d'autres militants indépendants en Sibérie, un rare succès pour l'opposition russe à l'époque.

En 2021, les équipes de campagne de M. Navalny ont été déclarées "extrémistes" par les autorités, exposant les sympathisants et collaborateurs de l'opposant à des risques de poursuites pénales.

Si nombre d'entre eux ont quitté la Russie, Ksenia Fadeïeva avait refusé de s'exiler et a été arrêtée en décembre 2021 pour avoir organisé un groupe "extrémiste".

Le procès de Mme Fadeïeva intervient également après la condamnation d'Alexeï Navalny pour "extrémisme", ce qu'il a qualifié de tentative du Kremlin de priver les Russes de toute "volonté de résister" au 18e mois de l'offensive militaire en Ukraine.

En juin, la responsable du quartier général de l'opposant dans la ville d'Oufa, dans le centre de la Russie, a écopé de sept ans et demi de prison pour "extrémisme".

Lilia Tchanycheva, experte comptable âgée de 41 ans, a été la première collaboratrice de M. Navalny à être jugée pour création d'une "organisation extrémiste".

Elle avait abandonné son emploi pour rejoindre en 2017 le Fonds de lutte contre la corruption (FBK) de M. Navalny, participant activement au mouvement de protestation contre la corruption dans sa région.

Selon l'ONG spécialisée OVD-Info, près de 20.000 Russes ont été arrêtés depuis le début du conflit en Ukraine pour avoir protesté contre la politique du Kremlin. Plus de 670 affaires pénales ont été lancées contre les dissidents, selon l'organisation.

La quasi totalité des opposants d'envergure sont derrières les barreaux, tels que Vladimir Kara-Mourza et Ilia Iachine, ou en exil à l'étranger.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.