L'opposant russe Navalny confronté à plusieurs décennies de prison supplémentaires

Alexeï Navalny est vu sur un écran via une liaison vidéo depuis sa colonie pénitentiaire lors des audiences du tribunal sur l'affaire pénale d'extrémisme portée contre lui devant la Cour suprême de Russie, à Moscou, le 22 juin 2023 (AFP).
Alexeï Navalny est vu sur un écran via une liaison vidéo depuis sa colonie pénitentiaire lors des audiences du tribunal sur l'affaire pénale d'extrémisme portée contre lui devant la Cour suprême de Russie, à Moscou, le 22 juin 2023 (AFP).
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Publié le Mercredi 02 août 2023

L'opposant russe Navalny confronté à plusieurs décennies de prison supplémentaires

  • Au 18e mois de l'offensive en Ukraine, la quasi totalité des opposants russes d'envergure ont été jetés en prison ou poussés à l'exil
  • Dans cette nouvelle affaire, le Parquet a requis 20 ans d'emprisonnement pour cet opposant de longue date à Vladimir Poutine et infatigable militant anticorruption

MOSCOU: Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, déjà emprisonné et régulièrement puni dans sa colonie pénitentiaire, encourt plusieurs décennies de réclusion supplémentaires à l'issue d'un procès pour "extrémisme", attendue vendredi, en pleine répression en Russie.

Au 18e mois de l'offensive en Ukraine, la quasi totalité des opposants russes d'envergure ont été jetés en prison ou poussés à l'exil. Des milliers de Russes ordinaires ont aussi été poursuivis, notamment pour avoir dénoncé le conflit.

Dans cette nouvelle affaire, le Parquet a requis 20 ans d'emprisonnement pour cet opposant de longue date à Vladimir Poutine et infatigable militant anticorruption.

Les audiences se déroulent à huis clos dans la colonie pénitentiaire IK-6 à Melekhovo, 250 kilomètres à l'est de Moscou, où le charismatique militant de 47 ans est détenu depuis janvier 2021 après avoir écopé de neuf ans de prison pour "fraude", autre affaire qu'il dénonce comme étant une vengeance politique.

M. Navalny, qui s'est notamment fait connaître par ses enquêtes sur la corruption au sein du système de Vladimir Poutine et en organisant des manifestations d'ampleur, est désormais accusé d'avoir créé une "organisation extrémiste". Son organisation, le Fonds anti-corruption (FBK), a déjà été fermé en 2021 pour "extrémisme".

Dans ses dernières déclarations en juillet, l'opposant avait une nouvelle fois dénoncé l'offensive russe en Ukraine, évoquant les "dizaines de milliers de morts dans la guerre la plus stupide et la plus insensée du XXIe siècle", selon des propos retransmis sur son compte Telegram par ses collaborateurs.

"Tôt ou tard (la Russie) se relèvera. Et il dépend de nous de savoir sur quoi elle s'appuiera à l'avenir", ajoutait-il.

Cellule disciplinaire

M. Navalny, qui a survécu de peu en 2020 à un empoisonnement dont il accuse les services de sécurité russes sur ordre de M. Poutine, a été envoyé 17 fois en cellule disciplinaire, ses soutiens dénonçant un harcèlement carcéral.

C'est d'ailleurs dans une telle cellule qu'il attend son verdict, ayant été une nouvelle fois puni pour s'être "mal présenté" à ses gardiens, a expliqué son avocat Vadim Kobzev sur X (ex-Twitter).

Les conditions de détention d'Alexeï Navalny pourraient encore s'aggraver: l'accusation a demandé que M. Navalny soit envoyé dans une "colonie à régime spécial", les prisons à la plus sinistre réputation en Russie, réservées d'ordinaire aux criminels les plus dangereux et les condamnés à la perpétuité.

M. Navalny se dit également visé par une affaire de "terrorisme" dans une procédure séparée, pour laquelle il risque la prison à vie, mais peu de détails sont connus à ce stade.

Depuis son emprisonnement, l'opposant continue périodiquement de publier des messages sur les réseaux sociaux par le biais de ses avocats et collaborateurs, manifestant un esprit combatif malgré les difficultés.

En juillet, il ironisait encore sur les nouvelles accusations portées contre lui, en publiant la copie d'un document présumé de l'accusation qui cite, entre autres, un message anti-Poutine dans l'adresse d'un portefeuille Bitcoin utilisé pour un don à son organisation en 2021.

"Notre incroyable procès, rempli de preuves convaincantes de ma culpabilité (...) touche à sa fin", plaisantait l'opposant, qui a passé déjà trois anniversaires en prison.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.