TÉHÉRAN: Une fusillade dimanche dans un sanctuaire chiite dans le sud de l'Iran a tué une personne et blessé huit autres, ont rapporté les médias officiels, révisant à la baisse un précédent bilan de quatre morts.
L'attaque survient moins d'un an après une attaque similaire sur le même lieu saint, le mausolée de Chah Cheragh à Chiraz, la capitale de la province de Fars.
"Une personne a été tuée et huit autres blessées dans l'attaque", a rapporté l'agence de presse officielle Irna, citant le vice-gouverneur de Fars, Esmail Ghezel Sofala.
Les blessés "ont été emmenés dans des centres médicaux pour être soignés", a indiqué Irna.
Dans un premier bilan, les médias officiels avaient parlé de quatre morts dans cette attaque qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat et qui a eu lieu vers 19H00 (15H30 GMT), d'après le gouverneur de la province du Fars, Mohamed Hadi Imanieh.
Le commandant des Gardiens de la Révolution islamique (l'armée idéologique de la République islamique) de la province de Fars, Yadollah Bouali, a déclaré à la télévision d'Etat que l'attaque impliquait une personne, qui avait été arrêtée.
"Un terroriste est entré dans le sanctuaire et a ouvert le feu avec un fusil", a déclaré M. Bouali. "Plusieurs pèlerins qui se trouvaient à proximité ont été blessés".
Des images diffusées par la télévision d'Etat montraient des ambulances se ruant sur le site de l'attaque.
Cité par Irna, le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé à ouvrir une enquête et à traduire les auteurs de l'attaque devant la justice.
Lieu de pèlerinage important
Chah-Cheragh, un lieu de pèlerinage chiite très important en Iran, avait déjà été la cible d'une attaque ayant fait 13 morts le 26 octobre 2022.
Le mausolée abrite la tombe d'Ahmad, frère de l'imam Reza, le huitième imam chiite.
Deux hommes impliqués dans l'attaque de 2022 revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avaient été pendus en public à Chiraz le 8 juillet dernier.
Les deux hommes ont été reconnus coupables de "corruption sur terre, de rébellion armée et atteinte à la sécurité nationale", ainsi que de "complot contre la sécurité du pays". Ils ont également été inculpés d'appartenance au groupe Etat islamique et de "complot contre la sécurité du pays".
Mizan Online, l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, avait identifié les deux hommes exécutés comme Mohammad Ramez Rashidi et Naeem Hashem Qatali, sans révéler leur nationalité.
En novembre, les autorités avaient déclaré que 26 "terroristes takfiris" d'Afghanistan, d'Azerbaïdjan et du Tadjikistan avaient été arrêtés en lien avec l'attaque.
En Iran, pays à majorité chiite, le terme takfiri désigne généralement les jihadistes ou les partisans de l'islam sunnite radical.
L'EI a revendiqué sa première attaque en Iran en 2017, lorsque des hommes armés et des kamikazes ont attaqué le siège du Parlement à Téhéran et le mausolée de l'ayatollah Ruhollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique, tuant 17 personnes et en blessant des dizaines.
L'attaque contre le sanctuaire en octobre dernier était intervenue plus d'un mois après le début de manifestations dans tout l'Iran contre la mort en détention d'une jeune kurde iranienne.
Mahsa Amini, âgée de 22 ans, est décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes notamment le port du voile dans la République islamique.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, avait affirmé alors que les "émeutes", terme utilisé par les autorités pour désigner les manifestations, ouvraient la voie à des attaques "terroristes".