Inondations dans le nord de la Chine: 78 morts depuis fin juillet

La dépression tropicale Khanun - anciennement un typhon - s'approche de la Chine et de fortes pluies sont à nouveau attendues ce week-end. (AFP)
La dépression tropicale Khanun - anciennement un typhon - s'approche de la Chine et de fortes pluies sont à nouveau attendues ce week-end. (AFP)
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Publié le Vendredi 11 août 2023

Inondations dans le nord de la Chine: 78 morts depuis fin juillet

  • Vendredi, l'agence de presse Chine nouvelle a rapporté qu'une autre équipe de contrôle des inondations avait été envoyée dans la province voisine du Liaoning, où «la situation locale en matière d'inondations reste grave»
  • Les habitants s'efforcent de sauver leurs biens et de déblayer leurs maisons endommagées

PEKIN : Le bilan des pluies diluviennes qui s'abattent sur le nord de la Chine depuis le 31 juillet, provoquant de graves inondations, ne cesse de s'alourdir, s'élevant vendredi à au moins 78 morts. Et une nouvelle tempête s'approche du pays, faisant craindre le pire.

Dans la province du Hebei, dans le nord de la Chine, 29 personnes ont trouvé la mort depuis le 10 août et 16 sont toujours portées disparues, selon le dernier décompte donné vendredi par la chaîne d'Etat CCTV, citant les autorités.

Au moins 33 personnes, dont deux secouristes, sont mortes à Pékin dans une violente tempête et des inondations survenues fin juillet. Quatorze personnes ont également trouvé la mort dans la province de Jilin, dans le nord-est du pays, après des pluies torrentielles la semaine dernière.

Ces intempéries exceptionnelles sont la conséquence du typhon Doksuri, rétrogradé en tempête après avoir frappé les Philippines voisines, qui a balayé le nord de la Chine. La capitale Pékin a ainsi enregistré autour du 1er août ses plus importantes précipitations depuis 140 ans.

Des millions de personnes ont été frappées par des phénomènes météorologiques extrêmes et des vagues de chaleur prolongées dans le monde entier. Selon les scientifiques, ces événements sont exacerbés par le changement climatique.

Les rues de certaines parties de la province du Hebei, à la lisière de Pékin, restaient couvertes de boue quand l'AFP s'est rendue sur place mercredi. Les habitants s'efforçaient de sauver leurs biens et de déblayer leurs maisons endommagées.

Lors d'une visite des populations affectées par les intempéries la semaine dernière, le chef du parti de la province du Hebei, Ni Yuefeng, a estimé que les bassins de rétention des eaux pluviales du Hebei devaient "être utilisés à bon escient" afin de "réduire la pression pesant sur Pékin" en lui servant de "douves".

Mais la gestion des bassins de rétention des eaux pluviales par des autorités locales, qui s'étaient engagées à limiter les inondations à Pékin, est également soupçonnée d'avoir aggravé le fardeau de la province du Hebei.

Vendredi, l'agence de presse d'Etat Chine nouvelle a rapporté qu'une autre équipe de contrôle des inondations avait été envoyée dans la province voisine du Liaoning, où "la situation locale en matière d'inondations reste grave". Deux morts ont été déjà été recensés.

Les médias d'État chinois ont salué les efforts déployés par le gouvernement pour atténuer les dommages causés par les inondations, en mettant l'accent sur les récits d'entraide et sur les fonctionnaires désintéressés qui travaillent sans relâche aux opérations de sauvetage.

Mais une semaine après la première montée des eaux, certains villageois ont affirmé à l'AFP qu'ils n'avaient pas reçu d'alertes adéquates de la part des autorités quant aux inondations qui allaient se produire.

Des parties entières de Zhuozhou, une ville durement touchée en périphérie de la capitale dans la province du Hebei, avaient été submergées. Des champs, des commerces et des maisons se sont retrouvés sous deux mètres d'eau.

Tempête tropicale Khanun

Mercredi, le gouvernement chinois a déclaré qu'un milliard de yuans (126 millions d'euros) d'indemnités serait alloué aux victimes des zones inondées.

Selon Chine nouvelle, ce fonds couvrira "les dommages causés aux cultures, aux élevages d'animaux et de volailles, aux forêts commerciales, aux maisons et aux machines agricoles".

Selon l'agence, les compagnies d'assurance de Pékin ont versé au moins 380 millions de yuans (48 millions d'euros) pour les pertes causées par les récentes pluies.

Mais la Chine n'en a pas fini avec les intempéries. De fortes pluies sont à nouveau attendues ce week-end, alors que la tempête tropicale Khanun s'approche de la Chine, après avoir frappé le Japon puis la péninsule coréenne.

Les météorologues mettent en garde contre les risques d'inondation dans les régions montagneuses du sud-ouest de la Chine, notamment dans la province du Sichuan.

Au moins sept personnes ont déjà trouvé la mort cette semaine dans une crue soudaine au sud-ouest de la capitale du Sichuan, Chengdu, après qu'un raz-de-marée inattendu a emporté des touristes sur la rivière Longxi.

Dans la province de Gansu (centre), cinq personnes ont été tuées après avoir été emportées par des torrents après une tempête, selon Xinhua.


L'Otan en plein doute sur son avenir face à la tempête Trump

Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
Le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, s'exprime lors d'une conférence et d'une réunion avec des étudiants de l'École d'économie de Varsovie (SGH), à Varsovie (Pologne), le 26 mars 2025. (Photo Wojtek RADWANSKI / AFP)
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  • Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer.
  • les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

BRUXELLES : Les tirs de barrage américains contre les pays européens de l'Otan ébranlent jusqu'aux fondements de l'Alliance atlantique, qui a cependant toutes les peines du monde à imaginer un avenir sans les États-Unis.

Sous les coups de butoir de Donald Trump et de son équipe, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, vieille dame de plus de 75 ans, doit rapidement changer. Un diplomate interrogé sous couvert d'anonymat décrit l'agressivité de la nouvelle administration américaine comme un « traumatisme ».

Ce changement se fera-t-il avec ou sans les États-Unis ? La question agite les couloirs du siège de l'Alliance à Bruxelles.

« On connaît la direction : moins d'États-Unis et plus d'Europe », résume un diplomate sous couvert d'anonymat. Cependant, de nombreuses questions restent en suspens.

En deux mois, Donald Trump s'en est pris au Canada qu'il entend voir devenir le 51ᵉ État américain, et au Danemark, dont il revendique l'un des territoires, le Groenland. 

Plusieurs responsables américains, dont le vice-président J. D. Vance, n'ont pas caché leur mépris à l'égard des Européens, considérés comme des « profiteurs » et des passagers clandestins d'une alliance où, dénoncent-ils, ils ne paient pas leur dû.

Depuis le 20 janvier, date du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, « l'optimisme est de moins en moins de mise », confie un diplomate. « Les États-Unis n'ont pas encore pris de décisions concrètes, mais on dirait que chaque jour est porteur d'un nouveau coup contre les fondations de l'Alliance. »

- Transition « désordonnée » -

Pour Camille Grand, ancien secrétaire général adjoint de l'Otan et chercheur auprès de l'ECFR, trois scénarios sont possibles.

Celui de la transition ordonnée : les Américains se désengagent, mais en bon ordre, à la suite d'une négociation qui donne aux Européens le temps de se préparer. « Cela permet d'éviter les incertitudes », assure-t-il dans un entretien avec l'AFP.

Celui de la transition « désordonnée » : les États-Unis restent membres de l'OTAN, y compris pour la dissuasion nucléaire, mais se désengagent des forces conventionnelles, comme l'a évoqué le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth. 

Le retrait se fait « en mode crise », avec des « menaces et des annonces désordonnées ». C'est « le scénario dominant » aujourd'hui, estime l'analyste.

Il y a aussi le scénario cauchemar pour nombre d'Alliés : le retrait « de facto ou de jure ». Les États-Unis se désintéresseront de la défense du continent européen.

Donald Trump exige que les Européens et les Canadiens consacrent au moins 5 % de leur PIB à cette défense, alors qu'ils sont à moins de 2 % pour l'Italie ou l'Espagne. La marche est très haute. Mais tous savent qu'il faudra « annoncer » quelque chose au sommet de l'OTAN en juin, selon un diplomate.

Le Secrétaire général de l'Alliance Mark Rutte a évoqué un chiffre entre 3,5 et 3,7 %. Ce sera difficile, mais c'est une question de priorités dans les dépenses nationales, ajoute-t-il. 

Personne ne sait si ce chiffre sera suffisant pour Donald Trump.

- "Cinq ans" -

En attendant, beaucoup à Bruxelles et dans les autres capitales européennes s'interrogent sur un "après" Etats-Unis.

"Nous avons toujours su que le moment viendrait où l'Amérique se retirerait en quelque sorte et où l'Europe devrait faire davantage", rappelle ainsi Jamie Shea, ancien porte-parole de l'Otan et expert auprès du think tank londonien Chatam House.

Et le calendrier est très serré. Les Européens ont "cinq ans" pour recréer une dissuasion face à la menace russe, juge ainsi Camille Grand. Un calcul basé sur le temps jugé nécessaire, selon plusieurs services de renseignement, pour que la Russie reconstitue son armée et soit en mesure de menacer un pays de l'Otan, explique-t-il. 

Selon cet expert français, les Européens en sont capables, même si un investissement substantiel sera nécessaire pour combler l'apport américain en termes de renseignement, de satellites ou de logistique. « Il n'y a pas de raison que 500 millions d'Européens ne puissent pas dissuader 140 millions de Russes », assure-t-il.

Plusieurs pays en doutent. « Les États-Unis restent indispensables pour une dissuasion crédible », estime ainsi un diplomate européen auprès de l'Otan.


Le Wisconsin, théâtre d'une première défaite électorale pour Trump et Musk

 Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
Donald Trump et Elon Musk. (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin,
  • En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias

WASHINGTON : Le président américain Donald Trump a essuyé mardi son premier revers électoral avec l'élection d'une juge démocrate dans le Wisconsin, un scrutin habituellement d'ampleur locale, marqué cette fois-ci par la forte implication d'Elon Musk.

Selon les projections de plusieurs médias américains, Susan Crawford, soutenue par les démocrates, a remporté un siège pour dix ans à la Cour suprême de cet État de la région des Grands Lacs.

Elle faisait face à Brad Schimel, soutenu par Donald Trump et par le multimilliardaire Elon Musk, et dont la victoire aurait fait basculer la haute instance du Wisconsin du côté conservateur.

En Floride, deux législatives partielles ont également eu lieu mardi dans des circonscriptions solidement ancrées à droite et qui resteront dans l'escarcelle des républicains, selon les projections de plusieurs médias.

Mardi soir, le président a mis à profit sa plateforme Truth Social pour se féliciter des deux « larges » victoires de son camp en Floride, mettant en avant son « soutien » aux candidats.

Il n'a en revanche pas commenté le résultat pour la Cour suprême du Wisconsin, préférant y retenir l'adoption, par un référendum organisé le même jour, d'une mesure obligeant les électeurs à présenter une pièce d'identité avec photo afin de pouvoir voter.

« C'est une grande victoire pour les républicains, peut-être la plus grande de la soirée », a-t-il écrit.

« Le plus important » 

Elon Musk n'a pas non plus réagi à la défaite de Brad Schimel, et a plutôt salué l'issue du référendum local. « C'était le plus important », a-t-il affirmé sur son réseau social X.

Le patron de Tesla et Space X s'inquiétait d'un potentiel rééquilibrage par la Cour suprême locale dans le découpage des circonscriptions électorales, en faveur des démocrates. État pivot, le Wisconsin avait été remporté par Donald Trump à la présidentielle de novembre.

« C'est l'une de ces situations étranges où une petite élection en apparence pourrait déterminer le destin de la civilisation occidentale », avait lancé Elon Musk mardi.

Le président républicain avait, lui, publié lundi sur Truth Social un message de soutien à Brad Schimel. Il s'en était surtout pris à Susan Crawford, qui serait, selon lui, « un désastre pour le Wisconsin et pour les États-Unis d'Amérique ».

Un peu plus de deux mois après le début de son mandat, les enquêtes d'opinion indiquent une baisse relative de la popularité de Donald Trump. Ces élections dans le Wisconsin et en Floride étaient les premières véritables épreuves auxquelles il faisait face dans les urnes depuis novembre.

Campagne onéreuse 

Mardi, le trumpiste Randy Fine a bien remporté le siège en jeu à la Chambre des représentants face au démocrate Josh Weil, mais avec une avance bien plus mince qu'il y a quelques mois.

Ces résultats ont « de quoi donner des sueurs froides à mes collègues républicains », a déclaré sur la chaîne MSNBC Hakeem Jeffries, responsable de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Cela fait écho à la difficulté de l'opposition à se faire entendre depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Dans le Wisconsin, les deux camps avaient sorti l'artillerie lourde pour une élection qui, d'ordinaire, passe inaperçue dans le reste du pays.

Selon le Centre Brennan de l'université de New York, c'est « le scrutin judiciaire le plus coûteux de l'histoire américaine », avec plus de 98 millions de dollars déversés dans la campagne, dont 53 millions en faveur du candidat conservateur.

Elon Musk n'est pas étranger à cela.

« Il a dépensé plus de 25 millions de dollars pour essayer de m'empêcher de siéger à la Cour suprême du Wisconsin », a lancé dimanche Susan Crawford lors d'un rassemblement.

Son équipe de campagne avait récemment accusé Elon Musk de vouloir « acheter un siège à la Cour suprême du Wisconsin afin d'obtenir une décision favorable » dans des poursuites engagées par Tesla, son entreprise de véhicules électriques, contre les autorités du Wisconsin.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.