PARIS: L'accord global signé samedi entre l'Association des départements de France (AdF) et le Premier ministre, qui porte notamment sur le plan de relance, suscite des tensions à gauche, qui dénonce une signature «en catimini» et réclame une «gouvernance plus démocratique».
«Il ne peut être imaginable (...) que cet accord n'ait pas fait l'objet d’un vote collectif en assemblée générale», s'est plaint Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde et secrétaire général de l'AdF dans une lettre adressée à son président, le centriste Dominique Bussereau.
«Je ne vous cache pas que mes collègues sont, dans cette circonstance précise, particulièrement furieux contre la méthode employée», a-t-il assuré dans ce courrier rendu public lundi, après la signature samedi de l'accord à La Rochelle, en Charente-Maritime, dont M. Bussereau est le président.
M. Gleyze affirme exiger désormais «beaucoup» de la part du président de l'AdF, «à commencer par une gouvernance plus ouverte et plus démocratique».
La réponse de M. Bussereau n'a pas tardé: «Je ne puis admettre que vous exigiez de moi telle ou telle chose sous l'emprise d'un diktat qui ne convient pas à notre sens du collectif et à nos habitudes», a-t-il affirmé dans un courrier dont l'AFP a obtenu une copie.
Le président de l'AdF a regretté cette «mise en cause (...) de sa manière de diriger» l'association, jugeant les propos de M. Gleyze «décalés par rapport à mon souci constant de donner toute sa place, et même une place imminente à nos collègues de gauche».
Il a défendu la signature de l'accord. «Qui aurait imaginé, il y a quelques semaines, que le Premier ministre apposerait sa signature à un document demandant aux préfets de départements de conclure avec nos collègues des plans de relance départementaux ?».
L'accord global entre le Premier ministre et l'AdF porte sur trois volets. Le plan de relance tout d'abord, que les collectivités locales doivent «décliner sur le terrain», grâce à une enveloppe totale de 16 milliards d'euros (pour régions, départements, communes...).
Le deuxième volet de l'accord est institutionnel, alors qu'un projet de loi dit «4D» (déconcentration, décentralisation, différenciation, décomplexification) est en cours d'élaboration et doit être présenté à l'été 2021.
Enfin, le dernier volet porte sur les finances des départements, dont les multiples responsabilités dans le domaine social font peser craintes et incertitudes sur 2021.