MOSCOU: La Russie a affirmé tôt jeudi avoir abattu 13 drones ukrainiens, dont 11 près de la Crimée et deux qui se dirigeaient vers Moscou, à un moment où les territoires contrôlés par la Russie sont la cible d'attaques de plus en plus fréquentes.
"Deux drones qui volaient en direction de la ville de Moscou ont été détruits", a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Un des engins qui ciblaient la capitale a été abattu par la défense aérienne russe dans la région de Kalouga, au sud-ouest de Moscou, le second dans le district d'Odintsovsky, dans la région moscovite, a rapporté le ministère, qui accuse Kiev d'avoir lancé ces appareils.
Les deux drones ont été abattus vers 04H00 locales (01H00 GMT), selon un message du maire de Moscou, Sergueï Sobianine, publié sur Telegram.
Par ailleurs en Crimée, "près de la ville de Sébastopol, deux drones ont été touchés par les dispositifs de la défense antiaérienne en service, neuf autres ont été neutralisés par des moyens de guerre électroniques et se sont écrasés dans la mer Noire avant d'atteindre la cible", selon le ministère de la Défense.
Aucune victime ni dégât n'ont été recensés, ni près de Moscou ni en Crimée, a indiqué le ministère.
Multiplication d'attaques
Les attaques de drones ukrainiens se sont multipliées ces dernières semaines dans les territoires contrôlés par la Russie, en visant souvent Moscou et la péninsule de Crimée, annexée en 2014.
Mercredi, la Russie avait annoncé avoir abattu deux drones ukrainiens qui se dirigeaient vers la capitale russe. Lundi, c'est un autre engin ukrainien que Moscou avait affirmé avoir détruit dans la région de Kalouga après y en avoir abattu sept autres jeudi.
Les autorités russes avaient également annoncé samedi avoir déjoué une attaque ukrainienne de drone près de Sébastopol, grand port et base russe de Crimée.
En juillet, des engins ukrainiens avaient fait exploser un dépôt de munitions dans la péninsule, mais aussi endommagé le pont de Kertch qui relie la Crimée à la Russie et sert notamment à acheminer du matériel aux militaires russes sur le front ukrainien.
Des drones navals ont aussi ciblé des navires russes à plusieurs reprises ces dernières semaines, y compris samedi un pétrolier.
"La guerre arrive sur le territoire de la Russie (...) et c'est un processus inévitable, naturel et absolument juste" s'était félicité fin juillet le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«Menaces»
Si elles ont longtemps été limitées, les attaques ukrainiennes dans des zones frontalières sont aussi de plus en plus fréquentes depuis quelques mois.
A seulement quelques kilomètres de la frontière ukrainienne, le village russe de Gorkovski a été touché par des bombardements qui ont fait un mort et quatre blessés au sein de la population, a annoncé mercredi le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov.
Dans un discours devant des cadres de l'armée, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a évoqué mercredi la "multiplication" des "menaces sur la sécurité militaire" aux frontières russes.
"Ces menaces (...) exigent une réponse rapide et adéquate", a-t-il déclaré.
Trois personnes ont par ailleurs été tuées et 11 autres blessées dans des bombardements ukrainiens sur Donetsk, une place-forte des combattants prorusses dans l'est de l'Ukraine, ont signalé mercredi les autorités installées par les Russes.
De l'autre côté de la ligne de front, à Dubno, dans le nord-ouest de l'Ukraine, une attaque de drones a détruit un dépôt de carburant dans la nuit de mercredi à jeudi sans faire de victime, a rapporté le gouverneur régional.
Mercredi, au moins deux personnes ont été tuées et sept autres blessées dans une frappe russe sur la grande ville de Zaporijjia (sud), selon le ministre de l'Intérieur Igor Klymenko.
Dans le cadre de sa contre-offensive, qui n'a jusqu'à présent permis de reprendre qu'une poignée de villages, l'armée ukrainienne a affirmé mercredi rencontrer des "succès partiels" dans certains secteurs, cependant que les troupes russes sont toujours à l'assaut près de Koupiansk, dans le nord-est.