Biden limite les investissements dans l'IA en Chine, et vante une renaissance industrielle américaine

Joe Biden a signé mercredi un décret qui limite les investissements dans l'intelligence artificielle et d'autres technologies en Chine (Photo, AFP).
Joe Biden a signé mercredi un décret qui limite les investissements dans l'intelligence artificielle et d'autres technologies en Chine (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 10 août 2023

Biden limite les investissements dans l'IA en Chine, et vante une renaissance industrielle américaine

  • Le décret prévoit que les entreprises américaines ne pourront plus investir librement à l'étranger dans les technologies les plus avancées
  • Au même moment, Joe Biden était au Nouveau-Mexique pour vanter sa politique industrielle

BELEN: Joe Biden a signé mercredi un décret qui limite les investissements dans l'intelligence artificielle et d'autres technologies en Chine, a annoncé la Maison Blanche au moment où le président vantait sa politique industrielle lors d'une visite au Nouveau Mexique.

Le décret prévoit que les entreprises américaines ne pourront plus investir librement à l'étranger dans les technologies les plus avancées, comme l'intelligence artificielle (IA) ou l'ordinateur quantique, si cela concerne des "pays problématiques", notamment la Chine, a annoncé le département du Trésor.

Cette décision, au nom de la défense "de la sécurité nationale" américaine, répond à la crainte de l'administration Biden de voir la Chine profiter des investissements américains en terme de transfert de technologies mais aussi via de l'accompagnement dans la mise en place de lignes de production, des échanges de connaissances et d'accès aux marchés.

Au même moment, Joe Biden était au Nouveau-Mexique pour vanter sa politique industrielle, et assurer le service après-vente de ses deux grands plans d'investissements, dont le "CHIPS and Science Act", qui fête son premier anniversaire, et doit ramener sur le sol américain la fabrication des semi-conducteurs.

"Où est-il écrit que l'Amérique ne peut plus être première de nouveau dans l'industrie manufacturière? Parce que c'est exactement ce que nous allons faire", a promis le démocrate de 80 ans, qui brigue un second mandat à la Maison Blanche.

«Quand je pense climat, je pense emplois»
Son autre plan d'investissements, l'"Inflation Reduction Act", est un pharaonique projet de transition énergétique promulgué le 16 août 2022.

A chaque fois, la même logique: faire couler à flots les subventions, multiplier les incitations fiscales afin d'encourager la production et le développement, aux Etats-Unis, aussi bien des voitures électriques que des semi-conducteurs du futur.

Cette politique de souveraineté industrielle décomplexée bouscule les alliés traditionnels des Etats-Unis. Tant pis, car Joe Biden a d'autres priorités.

Sur le plan national, il lui faut regagner, au moins un peu, le vote ouvrier capté par son prédécesseur Donald Trump. Sur le plan diplomatique, la priorité est de tenir tête à la Chine, à tous les niveaux: militaire, économique, technologique.

Au Nouveau-Mexique, Joe Biden a inauguré la construction d'une ligne de fabrication de tours éoliennes du groupe Arcosa, qui prend le relais d'un fabricant de vaisselle jetable et d'une usine de structures plastiques qui ont fait faillite.

"Quand je pense climat, je pense emplois. Je ne pense pas à tous les dangers, (...) mais aux emplois (qui vont être créés, NDLR) pour remédier au problème", a déclaré le président.

Le président américain, après une étape mardi au Grand Canyon portant plutôt sur l'environnement, s'est consacré cette fois à l'emploi et l'économie, autres sujets incontournables dans la perspective de l'élection présidentielle de 2024.

"Le trimestre dernier, la construction d'usines a plus contribué au produit intérieur brut qu'à n'importe quel moment en 40 ans. Au lieu d'exporter des emplois américains, nous créons des emplois américains et nous exportons des produits américains", a encore souligné le démocrate.

Pékin condamne les mesures américaines sur les investissements technologiques en Chine

Le nouveau décret américain limitant les investissements dans l'intelligence artificielle et d'autres technologies chinoises "perturbe gravement la sécurité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales", a dénoncé jeudi Pékin.

Le décret du président Joe Biden "s'écarte sérieusement des principes de l'économie de marché et de la concurrence loyale que les États-Unis ont toujours promus, et affecte les décisions normales des entreprises, nuit à l'ordre commercial international et perturbe gravement la sécurité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales", a critiqué dans un communiqué un porte-parole du ministère chinois du Commerce.

«Restaurer le rêve américain»
"Bidenomics (politique économique de Joe Biden, NDLR) est juste une autre façon de dire +restaurer le rêve américain+", a encore dit Joe Biden. Un clin d'oeil à Donald Trump, qui promet, avec son slogan, de "rendre à l'Amérique sa grandeur".

L'exécutif américain assure que depuis la signature du "Inflation Reduction Act" - ainsi nommé parce qu'au moment de sa promulgation, l'Amérique courbait l'échine sous une flambée des prix - quelque 110 milliards de dollars d'investissements dans les énergies propres ont été annoncés aux Etats-Unis.

Il évalue à plus de 166 milliards de dollars les investissements dans la production de composants électroniques dans les technologies de pointe dus au "CHIPS and Science Act".

Le démocrate, handicapé auprès des électeurs par son âge, sait que son destin électoral se joue autant dans les usines que dans les tribunaux.

Volubile sur sa politique économique et sociale, le président américain reste obstinément muet sur les affaires judiciaires de celui qui a toutes les chances d'être à nouveau son rival en 2024, Donald Trump.

Les sondages, certes peu significatifs à plus d'un an du scrutin, donnent jusqu'ici les deux hommes au coude à coude, en dépit des inculpations qui s'accumulent pour le milliardaire républicain.


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Short Url
  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Short Url
  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Short Url
  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.