Au Comic-Con, l'IA inquiète les comédiens de doublage

Un cosplayeur devant le centre des congrès lors du San Diego Comic-Con International à San Diego, Californie (Photo, AFP).
Un cosplayeur devant le centre des congrès lors du San Diego Comic-Con International à San Diego, Californie (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 23 juillet 2023

Au Comic-Con, l'IA inquiète les comédiens de doublage

  • Les comédiens de doublage sont en première ligne, car la technologie permet aujourd'hui d'utiliser une voix réelle pour faire lire par une machine
  • «De toute façon, dit-il, "la boîte de Pandore est ouverte»

SAN DIEGO: Avec les progrès de l'intelligence artificielle (IA), les comédiens américains qui prêtent leur voix pour des dessins animés et jeux vidéos s'inquiètent de leur avenir et l'ont fait savoir au Comic-Con de San Diego.

Le célèbre festival californien consacré à la pop culture se déroule cette année en pleine grève à Hollywood, où scénaristes et acteurs réclament de meilleures rémunérations mais aussi des garanties pour leur métier, qu'ils estiment menacé par l'arrivée de l'IA dans la création.

Les comédiens de doublage sont en première ligne, car la technologie permet aujourd'hui d'utiliser une voix réelle pour faire lire par une machine -- souvent sans le consentement de l'acteur original -- d'autres dialogues, avec le bon timbre.

Tim Friedlander, le fondateur de l'Association nationale des comédiens de doublage, donne l'exemple de cet acteur qui a été remercié après trois ans de travail dans une entreprise. "Ils lui ont dit: +Nous avons trois ans de ta voix, nous allons simplement créer une réplique synthétique de ta voix avec ce dont nous disposons+", a-t-il expliqué aux journalistes.

Détournement 

Le problème ne vient pas seulement de l'industrie. Ces dernières années, de nombreux fans ont utilisé l'IA pour cloner des voix connues et leur faire tenir d'autres propos, souvent de nature pornographique.

"J'ai des enfants. Je ne veux pas que ma voix prononce certaines choses et que mes enfants les entendent et se demandent si c'est quelque chose que j'ai bien dit", a déclaré l'actrice Cissy Jones, qui prête sa voix pour la série animée "Luz à Osville".

Mais selon Zeke Alton, dont la voix apparaît dans le jeu vidéo "The Callisto Protocol", les acteurs ne veulent pas non plus interdire complètement l'IA de la création.

De toute façon, dit-il, "la boîte de Pandore est ouverte". "Si vous voulez me dupliquer, moi ou n'importe quel comédien, nous devons apporter notre consentement et nous devons être compensés" financièrement, défend-il.

Changements rapides 

L'intelligence artificielle est l'une pierres d'achoppement dans les négociations en cours entre les studios hollywoodiens et la Screen Actors Guild (SAG-AFTRA), qui a rejoint le 14 juillet les scénaristes en grève.

Les acteurs accusent les studios de ne pas prendre au sérieux leurs inquiétudes face à l'hypothèse du "remplacement de la majeure partie de leur travail par des répliques numériques".

De leur côté, les studios ont affirmé vendredi qu'ils avaient proposé d'établir des règles de consentement éclairé et de compensation équitable et que le syndicat n'avait pas répondu.

Pour Duncan Crabtree-Ireland, négociateur en chef de la SAG-AFTRA, les studios voudraient "enterrer" ces clauses de consentement à l'IA "dans une phrase au milieu d'un contrat de 12 pages".

Les acteurs de doublage sont "au premier plan" du débat sur l'IA, a-t-il averti, les changements "se produisant plus rapidement pour les acteurs de doublage que dans tout autre domaine".

Fusion 

Par exemple, les studios explorent l'IA pour doubler les dialogues en langues étrangères, ce qui priverait les comédiens du monde entier d'un travail précieux pour leurs marchés locaux. Autre préoccupation: que les studios puissent utiliser des voix "synthétisées" fusionnant plusieurs voix humaines, sans rémunérer les acteurs originaux.

Tous les emplois de doublage ne sont pas perturbés par la grève, car certains sont négociés dans le cadre de conventions collectives distinctes. Par exemple, la grève en cours paralyse toute activité pour les voix des personnages dans les films ou séries d'animations, les bandes-annonces ou l'ajout de dialogues pour les acteurs secondaires dans les scènes de cinéma ou de télévision -- ce qu'on appelle aussi postsynchronisation ou "looping".

En revanche, les voix utilisées pour les jeux vidéo relèvent d'une convention distincte, pour laquelle les négociations sont toujours en cours, et peuvent donc être utilisées sans briser la grève.

Mais, prévient Zeke Alton, "ce qui se passe dans cette grève aura un impact non seulement sur la profession d'acteur, mais aussi sur toutes les professions".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.