NEW DELHI: Le Parlement indien a débattu mardi d'une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi, au lendemain du retour du chef de l'opposition Rahul Gandhi au sein de l'Assemblée.
Le parti d'opposition du Congrès a lancé le débat dans le but de forcer Narendra Modi à commenter des mois de conflit ethnique meurtrier dans l'État de Manipur, dans le nord-est de l'Inde.
Le vote sur la motion pourrait avoir lieu jeudi.
Le ministre Kiren Rijiju a critiqué le fait que la motion avait "été présentée à un moment extrêmement mal choisi" et assuré que "le Congrès le regretterait plus tard".
Le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) de Modi détient une large majorité de 303 sièges sur 543 à à la chambre basse et devrait contrecarrer sans difficulté le vote de défiance.
Rahul Gandhi, descendant de la dynastie politique des Gandhi, a été réintégré au Parlement lundi après que la Cour suprême a suspendu sa condamnation pour diffamation suite à des commentaires critiquant Narendra Modi.
Rahul Gandhi, 53 ans, avait été condamné à deux ans d'emprisonnement en mars dans une affaire que les critiques ont qualifiée de tentative de baillonner l'opposition.
"Nous avons besoin de cette motion de censure", pour ne pas taire le conflit dans l'Etat de Manipur, a déclaré le député du Congrès Gaurav Gogoi, lors d'une session mouvementée du Parlement.
Au moins 120 personnes ont été tuées dans l'Etat de Manipur depuis mai lors d'affrontements armés entre la majorité hindoue Meitei et la communauté chrétienne Kuki.
Des soldats ont été dépêchés vers d'autres régions de l'Inde pour mettre fin au violences. Un couvre-feu et une coupure d'internet restent en vigueur dans la majeure partie de l'État.
Nishikant Dubey, un député du BJP, a critiqué la motion de censure du parti du Congrès comme une tentative de relancer la carrière politique de Rahul Gandhi, lequel n'a cependant pas pris la parole au Parlement depuis son retour.
Son parti du Congrès était autrefois une force dominante, mais a perdu les deux dernières élections face au BJP de Modi.
Il est le fils, le petit-fils et l'arrière-petit-fils d'anciens premiers ministres, à commencer par le leader indépendantiste Jawaharlal Nehru.
Le Congrès tente de former une grande coalition avec des partis d'opposition régionaux disparates à l'approche des élections de 2024, suite auxquelles Modi espère mener un troisième mandat consécutif.