STRASBOURG: Le tribunal administratif (TA) de Strasbourg a ordonné une nouvelle fois l'évacuation d'un campement de migrants situé en plein centre-ville, déjà évacué à plusieurs reprises depuis décembre, selon une ordonnance consultée mardi par l'AFP.
Cette décision fait suite à une demande déposée par la ville de Strasbourg d'"ordonner (...) l'expulsion sous huit jours des personnes identifiées ou non identifiées qui occupent sans droit ni titre, avec leurs biens" une partie du parc de l'Etoile, situé en face de la mairie.
La commune avait également demandé au TA de l'autoriser à "avoir recours à la force publique si nécessaire" passé ce délai, ce qui lui a été accordé.
Cette requête avait été déposée en urgence, en référé, au motif du "contexte de précarité sanitaire et d'insécurité, aggravées en raison de la présence d'enfants sur le site".
"La dignité des intéressés est en péril", avait encore fait valoir la Ville, un motif validé par le TA, qui a souligné qu'ils étaient "privés d'hygiène élémentaire et de toute intimité", dans son ordonnance rendue lundi.
Leur nombre a par ailleurs "augmenté significativement" ces derniers jours, a encore noté le TA. Selon la juridiction, cette "présence continue et massive interdit l'usage de l'ouvrage conformément à sa destination".
Une soixantaines de personnes étaient installées jeudi, jour où s'est tenu l'audience. Mardi, une trentaine de tentes étaient présentes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le campement, objet de plusieurs passes d'arme entre la préfecture du Bas-Rhin et la mairie de l'écologiste Jeanne Barseghian, a déjà été évacué à quatre reprises entre juillet 2022 et juin dernier, selon le quotidien régional Les Dernières Nouvelles d'Alsace.
Il s'agit de migrants en situation régulière, originaires d'Albanie, de Syrie, de Géorgie ou d'Afghanistan, selon le journal.
Suite à une précédente décision d'évacuation du campement rendue par le TA en décembre dernier, la Ville "doit "procéder systématiquement au dépôt d'un référé auprès du Tribunal administratif, dès occupation et installation de campements sur les terrains dont elle est propriétaire", indique la mairie dans une réaction écrite adressée à l'AFP.
Elle précise que la procédure est réalisée "en toute transparence avec les personnes et associations".
La municipalité a également déclaré qu'un "lien avec la préfecture est établi" pour mettre à l'abri les personnes concernées par l'évacuation du campement.