PARIS: Plusieurs élus LFI ainsi que le patron du PS, Olivier Faure, se sont émus mardi de la suggestion d'une députée macroniste de dissoudre La France insoumise, sur le modèle de la procédure de dissolution engagée la veille contre le parti d'extrême droite Civitas pour antisémtisme.
"Et la dissolution de LFI pour lutter contre l'antisémitisme, c'est une idée aussi, non?", a publié sur le réseau social "X" (anciennement Twitter) la députée Renaissance Caroline Yadan, en accompagnant son message d'un emoji clin d'œil.
Sur le même réseau, l'eurodéputée LFI Manon Aubry s'est indignée de cette "conception de la démocratie", en se demandant "où sont tous les défenseurs de la République". "Ils se drapent dans les habits de grands démocrates mais marchent ensemble vers l'arc réactionnaire, celui du parti unique", a renchéri le député mélenchoniste Thomas Portes.
Aymeric Caron, député LFI de Paris et voisin de circonscription de Caroline Yadan, a encore dénoncé que sa collègue macroniste "instrumentalise sans cesse la lutte contre l'antisémitisme pour salir (ses) adversaires politiques", la qualifiant de "honte pour la vie politique de ce pays".
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a lui aussi pris la défense des Insoumis, en interpellant la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président du groupe Renaissance dans l'hémicycle, Sylvain Maillard, en les mettant en garde contre leur "silence" qui cautionnerait selon lui les propos de Mme Yadan.
Le message polémique de cette dernière avait été publié après que Gérald Darmanin avait annoncé engager une procédure de dissolution du parti d'extrême droite Civitas pour antisémitisme. Fait inhabituel, Jean-Luc Mélenchon avait alors donné un satisfecit au ministre, en saluant "la réponse claire" donnée par le ministre de l'Intérieur.
"Magnifique récupération et belle tentative de dédouanement", a ironisé dans son même message Mme Yadan, alors que La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon font régulièrement face à des accusations d'antisémitisme, notamment portées par leurs adversaires politiques.
Mi-juillet, le président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi avait ainsi accusé le triple candidat malheureux à la présidentielle de se "compromettre loin du pacte républicain", en estimant que "les porte-voix de La France insoumise (faisaient) davantage partie du problème que de la solution".