A Niamey, des «brigades de veille» contre «la menace imminente»

Des manifestants tiennent une pancarte anti-France lors d'une protestation le jour de l'indépendance à Niamey, le 3 août 2023. (AFP)
Des manifestants tiennent une pancarte anti-France lors d'une protestation le jour de l'indépendance à Niamey, le 3 août 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 août 2023

A Niamey, des «brigades de veille» contre «la menace imminente»

  • A la veille d’une possible intervention des forces ouest-africaines contre la junte au pouvoir, nombre d’habitants de Niamey s'élèvent contre une opération militaire
  • La capitale est un fief des opposants au régime déchu du président Mohamed Bazoum, toujours retenu en otage par les militaires

NIAMEY: Une dizaine d'abord, puis une trentaine de personnes arrivent peu à peu une fois la nuit tombée au rond-point Francophonie à Niamey, répondant à l'appel des militaires qui ont renversé fin juillet le président Mohamed Bazoum.

Vendredi soir, des partisans du coup d'état ont ainsi investi plusieurs ronds-points centraux de la capitale nigérienne. La veille, les putschistes avaient invité la population à "la vigilance" contre les "espions et les forces étrangères" et à rapporter tout "mouvement d'individus suspects".

"On s'est installé sur les ronds-point stratégiques pour faire des piquets de nuit avec la population", explique Boubacar Kimba Kollo, coordinateur du Comité de soutien au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, qui a pris le pouvoir), créé au tout début du putsch le 26 juillet, et dont les premières déclarations reprises par la télévision d'Etat datent du 29.

"Tout le monde tourne autour de (ces ronds-points) pour avoir accès à la capitale", décrit-il en expliquant avoir déployé des membres du Comité sur plusieurs de ces ronds-points centraux de Niamey.

L'objectif, explique-t-il, est de "surveiller les allers et venues de toute personne suspecte, qu'on essaie d'arrêter nous mêmes". Pour lui, "c'est un combat du peuple!"

Qui sont ces suspects? "Ce sont des informations que nous avons, mais que nous ne pouvons que taire", dit-il. "Nous avons des informations réelles qui nous poussent à dire qu'il y a une menace imminente sur la capitale, nous ne pouvons pas rester" sans rien faire.

Fait-il référence à une possible intervention militaire prochaine des pays ouest-africains voisins qui font monter la pression avant la fin, dimanche, de l'ultimatum qu'ils ont donné aux putschistes pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions?

Il y a certes cela, reconnaissent plusieurs personnes rassemblées, mais pas seulement: "C'est même pas la Cedeao (Communauté économique des Etats ouest-africains) qui nous inquiète, mais une intervention française", affirme le coordinateur Kimba Kollo en évoquant pêle-mêle légion étrangère, ennemis du peuple, et plus généralement, "tous ceux qui essaient de nous attaquer".

Devenue la principale harangue populaire des manifestations pro-putsch organisées depuis le 26 juillet, un "A bas la France!" est lancé par un jeune alentour.

Un autre passe en voiture autour du rond-point avec un drapeau nigérien à la fenêtre. "C'est un patriote ça, un vrai!", dit Alassane, un jeune du quartier venu, plus par curiosité que par soutien politique, voir d'où venait la musique.

«On restera tous les soirs»

Le conducteur voit l'attroupement, se penche vers le siège passager, en sort un drapeau russe, met le frein à main au milieu de la route, sort de sa voiture, et brandit les deux drapeaux vers le ciel.

Ce comité de soutien fait partie, avec le mouvement de la société civile du M-62, des fers de lance du soutien aux militaires putschistes.

Ils organisent et assurent la sécurité des rassemblements pro-militaires depuis le coup d'Etat, et sont les voix de putschistes qui contrôlent à l'extrême leurs prises de parole.

A certains égards, ils ressemblent aux mouvements Yerewolo et au Collectif de défense des militaires à Bamako, deux plateformes figures de proue de la rhétorique du régime militaire malien, et aux comités de vigilance populaire proches des putschistes à Ouagadougou.

Dans les rues de Niamey, nombreux sont ceux qui, tout en soutenant ce nouveau coup de force, le cinquième de l'histoire du Niger, appellent aussi à la désescalade.

Sur la place de la Francophonie, au coeur d'un des nombreux quartiers populaires de la capitale, les voitures passent sans trop faire attention à ce rassemblement auquel se sont rapidement greffés des dizaines d'enfants talibés des écoles coraniques.

Vendredi soir, la vigilance semblait encore en rodage mais, promet le coordinateur adjoint Tassirou Issa, "on va bientôt contrôler tous les camions, tous les véhicules, nous sommes 25 millions de policiers au Niger, 25 millions de soldats", référence au nombre d'habitants du pays.

Il a une casquette floquée du général Abdourahamane Tiani, le chef des putschistes, vissée sur le crâne.

Mahamat Bachir, couturier, passe par là: "C'est important de soutenir mon pays, les militaires. Je suis venu soutenir ce qu'il se passe ici!".

Passés 22h00, l'hymne nigérien sort des enceintes. L'ambiance est joyeuse et Boubacar Kimba Kollo prévient: "On restera tous les soirs jusqu'à la fin de la menace!".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.