BURQAH : Des Palestiniens ont participé samedi aux funérailles d'un jeune homme tué la veille par des colons israéliens à l'est de Ramallah, en Cisjordanie occupée, tandis que l'ONU a mis en garde de la hausse des attaques de colons contre des Palestiniens.
Le corps de Qusai Jamal Maatan, 19 ans, "tué par balles par des colons dans le village de Burqa", selon le ministère palestinien de la Santé, a été transporté dans les rues du village de Burqa avant son inhumation, a constaté samedi un journaliste de l'AFP, lors de ses funérailles. Son visage était enveloppé d'un keffieh.
Depuis le début de l'année, la Cisjordanie a été le théâtre d'attaques de Palestiniens contre des cibles israéliennes, tout comme de violences commises par des colons israéliens contre des Palestiniens.
L'armée israélienne a affirmé vendredi avoir reçu des informations concernant de "violents affrontements entre des civils israéliens et des Palestiniens" à Burqa. Selon celles-ci, "pendant les affrontements, des civils israéliens ont tiré sur les Palestiniens faisant un mort palestinien et quatre autres blessés".
Le même jour, l'ONU avait mis en garde contre la forte hausse des attaques de colons contre des Palestiniens ou leurs propriétés en Cisjordanie recensant quelque 600 "incidents" sur les six premiers mois de l'année.
"Il y a en moyenne 99 incidents par mois, et une hausse de 39% comparé à la moyenne mensuelle sur toute l'année 2022, qui était de 71%", avait déclaré le porte-parole du Bureau de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à des journalistes à Genève.
Depuis le retour au pouvoir il y a un peu plus de six mois du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Israël est dirigé par l'un des gouvernements les plus à droite de son histoire.
Près de trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Environ 490.000 colons juifs y habitent aussi dans des colonies considérées par l'ONU comme illégales au regard du droit international.
Fin juin, la France avait également condamné les exactions de colons juifs en Cisjordanie sur fond de montée des violences entre Israéliens et Palestiniens.
«Gang»
Dans un communiqué publié vendredi soir, le Hamas, mouvement islamiste qui contrôle la Bande de Gaza palestinienne, a appelé à venger la mort de Qusai Jamal Maatan, "tué par un gang de colons".
L'armée israélienne, selon laquelle des "civils israéliens (ont été) blessés par des jets de pierres" lors de ces heurts, a dit examiner l'incident avec la police et le service de sécurité intérieur (Shin Beth).
"Il a été décidé d'imposer une zone militaire fermée à l'endroit où s'est déroulée la confrontation et de déployer des forces de sécurité", a-t-elle indiqué samedi.
Vendredi matin, le ministère avait annoncé dans un communiqué la mort de Mahmoud Abou Saan, un Palestinien de 18 ans, "tué (...) par des balles de l'occupation (Israël) à Tulkarem", dans le nord-ouest de la Cisjordanie.
L'armée israélienne a affirmé que durant une patrouille de routine, "des suspects avaient jeté des explosifs et des pierres vers les soldats, qui ont riposté par des tirs à balles réelles".
Plus tôt cette semaine, un Palestinien a blessé par balles six Israéliens dans une colonie de Cisjordanie avant d'être abattu.
Au moins 207 Palestiniens ont été tués depuis le début de cette année dans les violences liées au conflit israélo-palestinien, ainsi que 27 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.
Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.