WASHINGTON: Donald Trump a réagi mercredi par un message combatif à sa nouvelle inculpation au pénal pour ses tentatives d'inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020, faisant de cette troisième mise en accusation un argument de campagne pour sa réélection en 2024.
"Je n'ai jamais reçu autant de soutien", a assuré le milliardaire dans une publication en lettres capitales sur sa plateforme Truth Social.
"Cette inculpation sans précédent d'un ancien président (qui a eu beaucoup de succès) et candidat favori, de loin, au sein du parti républicain et de l'élection pour 2024, a révélé au monde la corruption, le scandale et les défaillances qui ont eu lieu aux Etats-Unis ces trois dernières années", a poursuivi M. Trump.
"L'Amérique est un pays en déclin mais nous lui rendrons sa grandeur, plus que jamais auparavant", a-t-il lancé mercredi en référence au slogan de sa campagne victorieuse à la présidentielle de 2016.
Le même jour, il était aperçu jouant au golf dans son complexe de Bedminster dans le New Jersey, selon des images de la chaîne CBS TV.
Donald Trump a été inculpé la veille par la justice fédérale pour des tentatives d'inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020, notamment l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.
Ce jour-là, il avait tenu un discours enflammé devant ses partisans réunis non loin de la Maison Blanche, les appelant à se "battre comme des diables" contre les résultats de l'élection présidentielle que les élus devaient certifier.
Une foule avait ensuite envahi le Capitole, des scènes de violence et de chaos qui avaient choqué l'Amérique et le monde.
«Procès sans délai»
"Je veux que les gens sachent que je n'avais aucunement le droit d'inverser les résultats de l'élection et que ce que le président a soutenu ce jour-là, et a d'ailleurs continué de répéter depuis deux ans et demi, est complètement faux", a réagi mercredi son ancien vice-président Mike Pence, lui aussi dans la course à l'investiture.
Le procureur spécial Jack Smith a déclaré mardi vouloir "un procès sans délai" dans cette affaire, qui pourrait donc se tenir pendant la campagne électorale l'an prochain.
Un empressement pointé du doigt par un avocat de l'ex-président, John Lauro, qui a dit le considérer comme une preuve d'inculpation "purement politique".
"Le gouvernement a eu trois ans pour enquêter sur cela, et maintenant ils veulent se presser d'organiser un procès au milieu de la saison politique. Qu'est-ce que cela signifie selon vous?", a-t-il dit mercredi sur CNN.
"Nous avons besoin d'autant de temps que n'importe quel citoyen américain pour nous défendre (...). Le fait que le gouvernement ait eu trois ans pour le faire et attende qu'on le fasse en deux ou trois semaines est tout simplement ridicule", a-t-il fustigé.
Comparution préliminaire
Une première comparution préliminaire a été fixée à jeudi devant un tribunal fédéral de la capitale.
Il s'agit des accusations les plus sérieuses à être portées contre Donald Trump, qui est le premier ex-président américain a être poursuivi au pénal par la justice fédérale.
L'ancien chef d'Etat a déjà été inculpé au pénal dans l'affaire de la gestion supposée négligente des documents confidentiels de la Maison Blanche et celle des paiements suspects à une ancienne actrice de films X.
Et ses ennuis judiciaires risquent de ne pas s'arrêter là: une procureure de l'Etat de Géorgie doit également annoncer d'ici fin août le résultat de son enquête sur les pressions exercées par le milliardaire pour tenter d'altérer le résultat de la présidentielle de 2020 dans cet Etat du Sud.
Le tempétueux homme politique conserve malgré tout la loyauté d'une bonne partie de son parti: il domine en effet les sondages pour l'investiture républicaine et creuse même l'écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui cumule les faux pas depuis le début de sa campagne.