Macron à Brégançon, pause estivale «studieuse» pour le gouvernement remanié

Cette photographie prise le 14 mai 2022 montre le Fort de Bregancon, à Bormes-les-Mimosas, dans le sud de la France, où le président français séjournait pendant le week-end. (AFP)
Cette photographie prise le 14 mai 2022 montre le Fort de Bregancon, à Bormes-les-Mimosas, dans le sud de la France, où le président français séjournait pendant le week-end. (AFP)
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Publié le Mardi 01 août 2023

Macron à Brégançon, pause estivale «studieuse» pour le gouvernement remanié

  • Comme à son habitude, Emmanuel Macron a prévu de passer deux ou trois semaines au fort de Brégançon, résidence présidentielle surplombant la Méditerranée située à Bormes-les-Mimosas
  • Le coup d'Etat au Niger contre le président élu Mohamed Bazoum, allié de la France, occupe une partie de l'exécutif, d'autant que Paris se prépare à évacuer ses ressortissants du pays

PARIS: Les agendas s'allègent, le président Macron est de retour à Brégançon et certains ministres ont pris la poudre d'escampette. Mais sans couper leur téléphone: le chef de l'Etat est mobilisé sur la situation au Niger et Elisabeth Borne a appelé son équipe à la "vigilance" pendant la pause estivale.

Comme à son habitude, Emmanuel Macron a prévu de passer deux ou trois semaines au fort de Brégançon, résidence présidentielle surplombant la Méditerranée située à Bormes-les-Mimosas (Var), où il est arrivé pendant le week-end.

Le coup d'Etat au Niger contre le président élu Mohamed Bazoum, allié de la France, occupe une partie de l'exécutif, d'autant que Paris se prépare à évacuer ses ressortissants du pays.

"Le président reste très mobilisé. Il continue de s'entretenir avec les chefs d'État africains de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, NDLR) et avec nos partenaires européens pour étudier les différentes pistes de sortie de crise", a indiqué l'entourage du chef de l'Etat.

Marche pour Borne

La Première ministre Elisabeth Borne doit partir pour sa part mercredi soir en congés dans le sud du pays, mais restera "mobilisée".

"Je vais faire de la marche, j’aime beaucoup ça", a-t-elle déclaré sur BFMTV. Avec "beaucoup de lecture et un peu de repos" et surtout de la "vigilance", chaque ministre étant prié comme chaque année de séjourner à distance raisonnable d’une préfecture.

"Il faut évidemment se reposer" mais "être aussi sur le pont, prêt à réagir s'il y a une difficulté", a prévenu la cheffe du gouvernement.

La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna avait pris lundi la direction de la Touraine mais elle a dû rentrer à Paris "pour gérer la crise" au Niger. Celle-ci concerne également son collègue à la Défense Sébastien Lecornu, qui a prévu de séjourner dans l'Eure.

Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, ira sur la côte basque, où il a des attaches familiales. Il en profitera pour rencontrer mercredi à Anglet des agents publics mobilisés pendant les vacances.

Pour les promus du nouveau gouvernement remanié le 20 juillet, Gabriel Attal à l'Education, en plein préparatifs de la rentrée scolaire, prendra très peu de vacances.

«En alerte»

Quant au ministre de la Santé Aurélien Rousseau, surprise du remaniement, il se rendra dans le Gard où il est élu, mais va surtout "travailler ses dossiers" et se déplacer sur le terrain, "en alerte" sur les services d'urgence souvent tendus à cette période et sur la chaleur.

La nouvelle ministre des Solidarités Aurore Bergé, partie lundi en famille entre la Normandie et la montagne, prendra un "repos studieux".

La secrétaire d’Etat à la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, également novice au gouvernement, ira en Corse, où son mari est recteur, et dans les Alpes-Maritimes. Elle se penchera sur quelques dossiers de la rentrée.

La ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau se ressourcera en famille dans les Alpes-Maritimes, où elle en profitera pour voir le film "Oppenheimer" qui retrace la vie du physicien américain inventeur de la bombe atomique. Une destination Côte d'Azur également choisie par le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

Passionné de vélo, Roland Lescure, ministre délégué à l'Industrie, ne manquera pas d'enfourcher la petite reine pendant sa pause dans le Sud-Ouest.

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a pris elle dimanche la direction de la Loire-Atlantique pour quelques jours de vacances qui seront "studieuses, avant de se lancer dans la dernière ligne droite vers les Jeux olympiques".

Jean-Noël Barrot (Numérique) sera en Bretagne et en Auvergne, d'où vient son défunt père et ancien ministre Jacques Barrot, et planchera sur son projet de loi visant à réguler l'espace numérique.

Beaucoup de ministres ont choisi le Sud. Bruno Le Maire (Economie), parti mardi à Chamonix en Haute-Savoie, se rendra ensuite dans le pays basque, pour lire et passer du temps en famille.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran sera en congés dans le Sud-Est, comme Marc Fesneau (Agriculture) dans les Alpes.

Les ministres ont rendez-vous le 23 août à Paris pour le Conseil des ministres de rentrée.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".