Cerné par les affaires judiciaires, Trump reste l'ultra-favori des républicains

La popularité de Donald Trump augmente à mesure que ses déboires judiciaires s’accumulent (Photo, AFP).
La popularité de Donald Trump augmente à mesure que ses déboires judiciaires s’accumulent (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 01 août 2023

Cerné par les affaires judiciaires, Trump reste l'ultra-favori des républicains

  • Donald Trump creuse même l'écart avec le numéro 2, Ron DeSantis qui cumule les faux pas depuis le début de sa campagne
  • «Quand Trump est inculpé, il s'agit uniquement pour eux d'une preuve de plus que leur homme, leur champion, est visé par des forces en qui ils n'ont aucune confiance»

WASHINGTON: Plus les déboires judiciaires de Donald Trump s'aggravent et plus il semble, paradoxalement, fédérer d'électeurs républicains derrière sa candidature et s'imposer comme le potentiel vainqueur de la future primaire.

"Je suis la première personne inculpée à devenir encore plus populaire", s'est récemment amusé l'ancien président américain dans l'Iowa, une plaisanterie de plus en plus à propos.

Car le milliardaire de 77 ans a de quoi se féliciter: bien qu'il soit inculpé dans deux affaires et menacé d'autres inculpations dans deux autres dossiers sensibles, sa popularité reste intacte auprès de sa base électorale.

Depuis son inculpation en mars pour plusieurs fraudes comptables relatives à un paiement destiné à faire taire une actrice de films X avant la présidentielle de 2016, Donald Trump plane en tête des sondages pour l'investiture républicaine - dont il reste l'immense favori.

Il creuse même l'écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis qui cumule les faux pas depuis le début de sa campagne. Selon un sondage publié lundi et réalisé pour le New York Times/Siena College, l'ex-président le dépasse désormais de 37 points.

Pourtant, les déboires judiciaires de Donald Trump n'ont cessé de s'aggraver au cours des derniers mois.

Après avoir été condamné en mai par un tribunal civil de New York pour une agression sexuelle datant de 1996, il a été inculpé au niveau fédéral en juin et juillet dans l'affaire des archives de la Maison Blanche.

Il est notamment accusé dans ce dossier d'avoir mis la sécurité des Etats-Unis en péril en emportant avec lui des documents classés "confidentiel" après son départ de la Maison Blanche en janvier 2021.

Ennemis communs

"D'ici le grand débat (républicain) du 23 août, le candidat favori aura été placé en liberté conditionnelle par quatre juridictions différentes - de Floride, Washington, Géorgie et de New York" a raillé dimanche l'un de ses adversaires républicains, Chris Christie, sur CNN.

Il est encore tôt, et la campagne pour l'investiture républicaine pourrait connaître d'autres changements avant les premiers votes attendus début 2024, mais un revirement des soutiens trumpistes serait une première dans l'histoire politique récente.

Selon des experts interrogés par l'AFP, la popularité de M. Trump s'explique notamment par sa capacité à parler aux classes populaires ouvrières, qui se sentent laissées pour compte et abandonnées par le gouvernement et les "élites".

"Les accords de commerce  multilatéraux, la libre circulation, les guerres sans fin et la mondialisation ont laissé beaucoup de travailleurs américains sans emploi et sans grandes perspectives d'avenir", fait valoir auprès de l'AFP Michael J. O'Neill, de l'association conservatrice juridique Landmark Legal Foundation.

"Trump donne une voix à cette partie de la population", ajoute-t-il, "ses soutiens voient Trump comme un non-conformiste, qui n'est pas redevable des élites enracinées, et essaie tous les jours d'offrir aux Américains une vie meilleure".

Pour David Greenberg, professeur de journalisme et d'histoire à l'université de Rutgers, Donald Trump et ses irréductibles soutiens ont réussi à renforcer leur cohésion face à "un groupe d'ennemis communs", qui comprend désormais les acteurs du système judiciaire.

"Donc quand Trump est inculpé, il s'agit uniquement pour eux d'une preuve de plus que leur homme, leur champion, est visé par des forces en qui ils n'ont aucune confiance", souligne M. Greenberg.

«Contrôler le récit»

Donald Trump a quitté la Maison Blanche en 2021, après avoir été visé durant son mandat par deux procès en destitution: l'un pour des pressions exercées sur l'Ukraine afin qu'elle lui donne des éléments embarrassants sur Joe Biden et l'autre sur son rôle dans l'attaque du Capitole.

Il avait été acquitté dans les deux dossiers grâce à la majorité républicaine au Sénat. Mais plusieurs de ses soutiens ont été reconnus coupables et condamnés dans ces affaires, dont son directeur de campagne de 2016 ou encore son avocat personnel.

Son entreprise, la Trump Organization a été condamnée en janvier à New York à une amende maximale de 1,6 million de dollars pour fraudes financières et fiscales, une première au pénal pour le groupe, en attente d'un autre procès au civil à l'automne.

Le magnat pourrait également être inculpé prochainement dans le cadre de l'enquête fédérale, menée par le procureur spécial Jack Smith, sur ses tentatives de renverser le résultat de l'élection de 2020 et dans une enquête en Géorgie sur ses pressions exercées afin d'altérer le résultat de la présidentielle dans cet Etat du Sud.

Toutes ces accusations sont balayées en bloc par le républicain, qui continue de crier avec ferveur à la "chasse aux sorcières".

Avec un certain succès. "Trump a fait un excellent travail en ne faisant pas que contrôler le récit, mais aussi en le devançant", reconnaît auprès de l'AFP Amani Wells-Onyioha, analyste politique pour un groupe démocrate.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.