COLOMBO: Emmanuel Macron a fait vendredi soir une courte étape au Sri Lanka, première visite d'un président français sur cette île en quête d'un difficile redressement économique et objet de convoitises entre l'Inde et la Chine.
Le chef de l'Etat français, arrivé autour de 23H30 locales à Colombo (18H00 GMT) et reparti moins de deux heures plus tard, a été accueilli à la descente de l'avion par son homologue Ranil Wickremesinghe, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette escale, officialisée seulement mercredi, intervient sur le chemin retour de M. Macron après une tournée en Océanie, de Nouvelle-Calédonie à la Papouasie-Nouvelle-Guinée en passant par le Vanuatu.
"Il s'agit d'une visite historique", fait valoir l'Elysée, car la première d'un chef de l'Etat français sur cette île située au large de l'Inde, neuf fois plus petite que la France et peuplée de 22 millions d'habitants.
Lors de son entretien avec son homologue, à l'aéroport pendant le ravitaillement de l'avion présidentiel, M. Macron devait saluer l'action de "redressement de l'économie du pays et du maintien d'un État de droit, respectueux de la diversité de communautés présentes sur le territoire sri lankais", explique la présidence française.
«Question de la dette sri lankaise»
M. Wickremesinghe est arrivé au pouvoir depuis un an, après la fuite de son prédécesseur, poussé dehors par des manifestations monstres sur fond de la pire crise économique du pays depuis son indépendance en 1948.
Aidé notamment par le FMI, le Sri Lanka tente depuis de se remettre sur pied, même si le pays devrait rester en faillite jusqu'à 2026.
Dans ce cadre, M. Macron devait évoquer "la question de la dette sri lankaise" et de sa restructuration, alors que Pékin, le principal créancier du pays, a accepté en mars de rééchelonner le remboursement de ses prêts.
Fragile économiquement, le Sri Lanka est aussi tiraillé sur le plan géostratégique entre les deux puissances régionales rivales, Chine et Inde.
Un contexte qui a plus généralement poussé M. Macron à dénoncer jeudi, du Vanuatu, les "nouveaux impérialismes" à l'oeuvre en Indopacifique, visant notamment sans la nommer l'influence chinoise grandissante.
M. Macron et M. Wickremesinghe devaient donc partager "leur vision commune d'une région Indopacifique libre et inclusive, respectueuse des droits et de la souveraineté de chacun de ses membres", souligne l'Elysée en rappelant que "la France s'est engagée à créer une école de sécurité maritime à vocation régionale" au Sri Lanka.
M. Macron entendait également inviter son homologue à "rejoindre le Pacte de Paris pour les peuples et la planète": une initiative née du dernier sommet dans la capitale française pour tenter de réorienter la finance mondiale au service du climat.