BANJUL: La Gambie a rapatrié dans la nuit de jeudi à vendredi 40 de ses ressortissants depuis la Tunisie, au lendemain d'une opération similaire avec un autre groupe de migrants bloqué sur la route de l'exil en Libye, a annoncé vendredi une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La situation est extrêmement difficile pour les migrants en Tunisie depuis que le président Kais Saied, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021, a dénoncé le 21 février l'immigration clandestine, évoquant des "hordes de migrants subsahariens" venus, selon lui, "changer la composition démographique" du pays. Un discours de plus en plus ouvertement xénophobe s'est ainsi répandu dans le pays.
A la suite d'affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet, des centaines de migrants africains ont été chassés de Sfax, deuxième ville de Tunisie et devenue cette année le principal point de départ pour l'émigration clandestine vers l'Europe.
Ils ont été alors conduits par les autorités, selon des ONG, vers des zones inhospitalières près de la Libye à l'est, et l'Algérie à l'ouest. Sans eau, ni nourriture, ni abris par des températures dépassant les 40 degrés, plusieurs sont morts, selon Human Rights Watch.
Dans un communiqué transmis plusieurs jours après ces faits, le gouvernement gambien avait dit travailler à évacuer ses citoyens présents dans les pays d'Afrique du nord.
Les migrants, qui ont été rapatriés sur la base du volontariat en Gambie, ont quitté la Tunisie jeudi soir et sont arrivés dans la capitale Banjul, aux alentours de 02H00 locales (02H00 GMT), a ajouté la porte-parole. Le vol retour a été organisé par le gouvernement gambien, en collaboration avec l'Organisation internationale pour les migrations de l'ONU.
Mercredi, les pays d'Afrique de l'Ouest ont rapatrié 87 de leurs citoyens depuis la Libye, a précisé la porte-parole.
Plus tôt cette année, les nations d'Afrique de l'Ouest dans le Burkina Faso, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Mali et le Sénégal ont rapatrié plusieurs centaines de citoyens depuis la Tunisie.
Entre le 21 juin et le 4 juillet, la Gambie avait rapatrié près de 300 de ses ressortissants interceptés sur la route de l'exil, dont la moitié était bloquée en Libye.
Les autres ont été interceptés sur des bateaux dans les eaux sénégalaises, mauritaniennes et marocaines.
Le Sénégal a lui rapatrié mercredi 50 de ses citoyens depuis le Maroc.