La campagne présidentielle de Pécresse visée par une deuxième enquête

Valérie Pecresse prononce un discours lors d'un rassemblement électoral au stade Matmut de Lyon, dans le centre-est de la France, le 7 avril 2022 (Photo, AFP).
Valérie Pecresse prononce un discours lors d'un rassemblement électoral au stade Matmut de Lyon, dans le centre-est de la France, le 7 avril 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 29 juillet 2023

La campagne présidentielle de Pécresse visée par une deuxième enquête

  • L'enquête porte sur les conditions de location d'un des deux sièges de campagne de Pécresse et les prestations du cabinet de conseil JLL qui a facturé fin 2021 62 400 euros d'honoraires
  • La CNCCFP estime que «l'intervention de la société JLL paraît en fin de compte avoir été limitée»

PARIS: Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur des soupçons d'abus de bien social autour de commissions pour la location d'un siège lors de la campagne présidentielle de Valérie Pécresse, la deuxième enquête portant sur cette campagne électorale ratée.

"Suite au signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) relatif aux comptes de campagne de Mme Pécresse, une enquête préliminaire des chefs d’abus de confiance et de recel d’abus de confiance a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ)", a confirmé le ministère public après un article de Mediapart.

"Les investigations sont en cours", a-t-il précisé. "Nous n’étions pas au courant" a réagi l'entourage de Mme Pécrese.

"Les comptes de campagne ont été validés. La candidate Pécresse est celle qui a eu le moins de pénalités par rapport à tous les autres candidats. Toutes les explications avaient été fournies sur le sujet dans les échanges avec la commission des comptes qui sont publics. Nous donnerons toutes les explications à la justice", a-t-on ajouté.

L'enquête porte sur les conditions de location d'un des deux sièges de campagne de Mme Pécresse et les prestations du cabinet de conseil Jones Lang LaSalle (JLL)", qui a facturé fin 2021 62 400 euros d'honoraires pour la recherche et la négociation des locaux, comme le rappelait la CNCCFP dans sa décision du 14 décembre 2022 relative au compte de campagne de Mme Pécresse.

Dans cette décision, publiée au Journal officiel fin janvier 2023, la CNCCFP estime que "l'intervention de la société JLL paraît en fin de compte avoir été limitée".

"Au vu de l'ensemble de ces éléments, la dépense afférente à la prestation de recherche et de négociation de JLL en vue de la signature du contrat de prestation de services avec la société Comet ne peut être regardée comme justifiée que très partiellement dans son montant et dans sa consistance", avait considéré la CNCCFP, refusant de rembourser une partie des dépences engagées.

Sollicité par l'AFP, JLL a indiqué que "son intervention dans ce dossier s’est déroulée dans le parfait respect des règles et obligations légales, réglementaires et déontologiques".

«Dénonciation calomnieuse»

Les interrogations sont accrues par le fait que ces locaux appartenaient à un bailleur, Comet Group, qui avait déjà passé contrat avec le cabinet de conseil Lysios Public Affairs dont l'un des associés, Patrick Stefanini, était directeur de campagne de Valérie Pécresse.

Interrogée par la commission, Valérie Pécresse avait aussi indiqué que "tout au long" de la campagne présidentielle, "Patrick Stefanini a établi un cloisonnement strict entre ses activités professionnelles et ses activités bénévoles de directeur de campagne".

"C'est par l'intermédiaire de la société JLL, mandatée pour cela, que nous avons trouvé notre siège de campagne et absolument pas via Patrick Stefanini", avait assuré Mme Pécresse à la CNCCFP.

Celle-ci avait dit "constater qu'en l'état elle ne dispose d'aucun élément de nature à remettre en cause le contenu et la portée de ces déclarations", mais au regard des ses pouvoirs d'investigation limités, elle avait signalé les faits à la justice.

Fin septembre, le parquet de Paris avait ouvert une première enquête portant sur des soupçons de détournement de fonds publics dans le cadre de cette même campagne présidentielle de Valérie Pécresse, après un signalement provenant cette fois de Julien Bayou (EELV).

Le signalement du secrétaire national démissionnaire d'EELV visait également d'autres infractions, dont un financement illégal de campagne électorale, des abus de biens sociaux et/ou prises illégales d'intérêts.

Un signalement qualifié de "dénonciation calomnieuse" par l'entourage de la candidate LR qui a consacré 14,3 millions d'euros pour un seul tour de scrutin, mais sans atteindre la barre des 5% de voix qui permet le remboursement des frais de campagne.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

Short Url
  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.