L'Allemagne s'apprête à durcir les restrictions avant Noël

La chancelière allemande Angela Merkel s'adresse à la presse après avoir discuté par vidéoconférence avec les premiers ministres des États fédérés allemands des restrictions relatives aux coronavirus à la Chancellerie de Berlin. (Markus Schreiber / POOL / AFP)
La chancelière allemande Angela Merkel s'adresse à la presse après avoir discuté par vidéoconférence avec les premiers ministres des États fédérés allemands des restrictions relatives aux coronavirus à la Chancellerie de Berlin. (Markus Schreiber / POOL / AFP)
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Publié le Dimanche 13 décembre 2020

L'Allemagne s'apprête à durcir les restrictions avant Noël

  • Confrontée à une seconde vague de Covid-19, l'Allemagne s'apprête à décréter la fermeture des commerces "non-essentiels" dès mercredi et pour au moins trois semaines
  • Selon un projet d'accord entre l'Etat fédéral et les Länder, outre la plupart des commerces, les écoles fermeront leurs portes dès mercredi et ce jusqu'au 10 janvier.

BERLIN : Confrontée à une seconde vague de Covid-19, l'Allemagne s'apprête à décréter la fermeture des commerces "non-essentiels" dès mercredi et pour au moins trois semaines, de crainte que la propagation du virus ne devienne incontrôlable avec les fêtes de fin d'année.

La chancelière Angela Merkel a entamé dimanche matin une réunion en visioconférence avec les dirigeants des 16 Länder en vue d'imposer des mesures plus drastiques, devenues inéluctables alors que le nombre de nouvelles infections au Covid-19 a battu des records ces derniers jours.

Selon un projet d'accord entre l'Etat fédéral et les Länder dont l'AFP a obtenu copie, outre la plupart des commerces, les écoles fermeront leurs portes dès mercredi et ce jusqu'au 10 janvier.

Les entreprises devront également privilégier le télétravail des salariés.

Les contacts sociaux devraient être limités à maximum cinq adultes de deux foyers différents et rester également très restreints du 24 au 26 décembre où les rencontres ne seront possibles qu'entre membres de la très proche famille.

"Confinement complet"

Le dirigeant de la Bavière, Markus Söder, partisan de mesures drastiques, a tiré la sonnette d'alarme, affirmant que les chiffres des contaminations étaient "pires que jamais".

"Nous ne devons pas perdre de temps et décréter un confinement complet", a-t-il assuré dans die Welt am Sonntag.

Après six semaines de fermeture des restaurants, bars, théâtres, cinémas, musées et enceintes sportives, l'Allemagne doit faire le constat que ces restrictions sont insuffisantes.

"La situation reste très grave (...) elle a même empiré depuis la semaine dernière", a alerté jeudi Lothar Wieler, président de l'institut de veille sanitaire Robert Koch (RKI). Selon lui, l'épidémie continue de progresser car la population n'a pas assez réduit ses contacts.

De fait, à l'approche des fêtes de fin d'année, de nombreux Allemands se retrouvent en groupe autour de stands de vin chaud ou de gaufres dans toutes les villes du pays au point que la chancelière Angela Merkel s'en est vivement inquiétée cette semaine devant les députés.

Beaucoup vaquent à leurs achats de Noël: certains grands magasins et centres commerciaux étaient quasiment pris d'assaut samedi avec de longues files d'attente se formant devant les entrées. 

Mais dans une lettre ouverte à la chancelière, une trentaine d'acteurs du commerce de détail ont mis en garde contre les conséquences dramatiques d'une nouvelle fermeture des magasins juste avant Noël.

Le nombre des nouvelles infections quotidiennes a frôlé le seuil des 30.000 vendredi puis samedi, bien au-dessus de la moyenne journalière de la première vague, que l'Allemagne avait mieux maîtrisé que beaucoup de pays européens.

Record 

Le record du nombre de morts sur une journée a également été atteint jeudi avec 598 décès par rapport à la veille.

Dimanche, les chiffres sont légèrement retombés à 20.200 nouvelles infections en 24 heures et 321 morts mais cela est surtout dû au fait que certains nouveaux cas ne sont pas répertoriés durant le week-end.

Le chef du RKI a également invoqué "la fatigue" de la population, après presque dix mois de contraintes inédites, pour expliquer les difficultés auxquelles le pays fait face.

Cette évolution ne semble pas entamer la crédibilité de Mme Merkel qui reste largement en tête des personnalités politiques préférées des Allemands. Et pour cause: la chancelière s'est déclarée tout au long de l'automne favorable à des mesures plus dures mais sans avoir pu imposer ses vues aux chefs des régions, compétents en matière sanitaire.

Certaines régions n'ont pas attendu la réunion de dimanche pour prendre des mesures. En Saxe, l'Etat régional le plus frappé par l'épidémie actuellement, les fermetures de magasins et d'écoles vont entrer en vigueur lundi. 

Les Allemands, certes encouragés à "rester chez eux", ont toujours été libres de leurs mouvements et n'ont jamais subi de confinement strict comme en France par exemple. 

Angela Merkel a cependant lancé mercredi un appel vibrant à limiter au minimum les contacts, y compris à Noël et au Jour de l'an.

"Si nous avons trop de contacts maintenant, avant Noël, et qu'ensuite c'est le dernier Noël avec les grands-parents, alors nous aurons raté quelque chose", a-t-elle averti avec émotion devant la chambre des députés.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.