En Méditerranée, record de température marine aux forts impacts, selon une chercheuse

Un plongeur plonge à 6 mètres sous la mer Méditerranée autour d'herbes marines de posidonie au large de Porticcio sur l'île méditerranéenne française de Corse, le 6 mai 2023. (Photo Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP)
Un plongeur plonge à 6 mètres sous la mer Méditerranée autour d'herbes marines de posidonie au large de Porticcio sur l'île méditerranéenne française de Corse, le 6 mai 2023. (Photo Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 27 juillet 2023

En Méditerranée, record de température marine aux forts impacts, selon une chercheuse

  • Selon des scientifiques de l'Institut des sciences de la mer (ICM) de Barcelone, la température médiane quotidienne de la surface de la mer en Méditerranée a atteint lundi 28,71oC, un niveau jamais enregistré
  • Un réchauffement aux forts impacts sur les équilibres marins, souligne Delphine Thibault, chercheuse de l'Institut méditerranéen d'océanologie, basé à Marseille (sud de la France)

MARSEILLE: Les eaux de la Méditerranée ont enregistré lundi leur record de température connue en surface. Un réchauffement aux forts impacts sur les équilibres marins, souligne Delphine Thibault, chercheuse de l'Institut méditerranéen d'océanologie, basé à Marseille (sud de la France).

Selon des scientifiques de l'Institut des sciences de la mer (ICM) de Barcelone, la température médiane quotidienne de la surface de la mer en Méditerranée a atteint lundi 28,71oC, un niveau jamais enregistré.

Ce record annoncé est-il le symbole du réchauffement inéluctable de la Méditerranée?

On est depuis l'année dernière plutôt dans des tendances à voir la Méditerranée se réchauffer. On a comparé les courbes de température des eaux de surface entre l'année dernière, qui était vraiment une année à canicule, et cette année, et la tendance semble se reproduire, (même si) c'est difficile à dire à l'échelle de la Méditerranée (entière).

La température de l'eau dépend de la température de l'air, mais elle dépend aussi du mouvement des courants marins et on a eu des conditions météorologiques assez particulières avec des flux du sud qui ont eu tendance à ramener des eaux chaudes et à les réchauffer localement. Donc une partie est certainement liée au changement climatique et aussi à ces changements au niveau des courants qu'on peut observer dans les eaux de surface en Méditerranée, mais aussi en Atlantique.

Quels sont les impacts déjà enregistrés et attendus sur la biodiversité?

La canicule en juillet et aout l'année dernière, c'était une température de surface élevée mais aussi une température sur la profondeur, jusqu’à trente, quarante mètres, qui était très élevée et qui a entrainé des mortalité massives d'organismes fixés, comme les gorgones rouges (sorte de corail, NDLR) qui sont très impactées. On est à 85-90% de mortalité de ces gorgones en Méditerranée occidentale.

On n'en est pas là (cette année), mais on en prend peut-être la direction (...). Est-ce que ça va aggraver les mortalités de l'année dernière? Plutôt certainement si les températures restent très élevées.

La Méditerranée, c'est ce qu'on appelle un "hotspot" (point chaud) de biodiversité, une mer qui est très, très riche en termes d'espèces, mais c'est aussi une région qui est fortement impactée par les espèces invasives qui peuvent venir de Méditerranée orientale ou du sud de la Méditerranée, mais aussi d'au-delà, de la mer Rouge par exemple. Et on sait que l'augmentation des températures va favoriser l'arrivée de ces espèce dans le paysage méditerranéen français et qu'elles vont pouvoir très rapidement s'habituer, s'implanter, voire supplanter les espèces locales et modifier le fonctionnement de nos écosystèmes.

Malheureusement l'océan est un système en trois dimensions où on ne peut pas intervenir, les espèces sont transportées par les courants ou viennent d'elles-mêmes si elles ont la capacité de nager, on ne peut pas mettre des barrières. Il faut que l'ensemble du système - océans, atmosphère et terres - retrouve un fonctionnement beaucoup plus équilibré.

Paradoxalement, dans la région de Marseille l'eau est froide en ce moment. Pourquoi?

La Méditerranée c'est compliqué, il y a plusieurs zones différentes. Et dans la zone de Marseille, on est soumis au mistral (vent sec venant du Nord), et même s'il n'est pas très bon pour les risques d'incendie, il est très bon pour les milieux marins parce qu'il va chasser les eaux chaudes vers le large et faire revenir les eaux fraiches. On est passé en deux jours d'une température de 25 degrés en surface à 17 et c'est bien, parce que ça va donner un souffle à ces espèces marines qui sont tout à fait habituées à ces variations de température et vont pouvoir évoluer dans des températures qui leur sont plus favorables


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.