BEYROUTH: Un homme a ouvert le feu sur sa femme et l’a tuée mercredi à l’aube pendant qu’elle dormait à Chabtine, dans le caza de Batroun, dans le nord du Liban.
Les enquêtes préliminaires ont révélé que le tueur souffrait de la maladie d’Alzheimer.
L’enquête initiale a révélé que Georges N., 66 ans, a utilisé un fusil pour tirer sur sa femme, Eline S., 65 ans, mercredi vers 2 h. Il a également tiré des coups de feu dans d’autres parties de la maison.
Selon des témoins, il a pleuré à côté du corps ensanglanté de la victime et a dit à ses voisins: «Regardez ce que j’ai fait. Appelez la Croix-Rouge.»
Les observateurs se sont montrés profondément choqués par l’incident, excluant la possibilité que le crime ait été prémédité.
M. Noun souffre d’Alzheimer et d’autres maladies. Il travaillait à Liban Cables avant de prendre sa retraite. Le couple a une fille et un fils et ne connaissait apparemment pas de différends conjugaux.
Les forces de sécurité ont transporté le corps de la victime à l’hôpital de Batroun, tandis que M. Noun a été emmené au commissariat de police de Batroun pour y être interrogé.
«L’homme n’a pas tué sa femme intentionnellement. Il souffre d’une maladie mentale; il n’est pas conscient de ce qu’il a fait», affirme le maire de Chabtine, Antoine Abboud.
La majorité des familles libanaises dont un proche est atteint de la maladie d’Alzheimer le soignent à domicile.
Selon l’Alzheimer's Association Lebanon, «la démence touche plus de 7% de la population libanaise, ce qui est plus élevé que le taux de prévalence mondial».
«Au fur et à mesure que la maladie progresse, les patients atteints de démence ont besoin de plus de soins et d’attention, ce qui représente un fardeau pour les aidants, qui sont souvent des proches plus jeunes, et a un impact sur leur santé mentale et psychologique, leur vie de famille, leurs moyens de subsistance et leur sécurité financière.»
Le Dr Georges Karam, président de l’association, a expliqué qu’au Liban, l’idée selon laquelle les personnes âgées, en particulier celles qui souffrent de démence, ne sont plus conscientes et devraient rester chez elles sans aucune activité car leur santé physique et mentale se détériore au fil du temps, était largement répandue.
Le pays compte une trentaine de centres de soins pour personnes âgées rattachés au ministère de la Santé, dont certains accueillent spécifiquement les personnes souffrant de démence et de la maladie d’Alzheimer.
Les centres sont principalement gérés par des institutions sociales affiliées aux différentes confessions du Liban, tandis que d’autres sont des établissements privés situés dans des hôpitaux ou des établissements autonomes.
Lors de la Middle East and North Africa Regional Conference of Alzheimer’s Disease, qui s’est tenue à Beyrouth en 2019, une étude a estimé que le nombre de malades dans le monde pourrait atteindre 153 millions d’ici à 2050.
L’augmentation prévue est principalement attribuée à la croissance de la population mondiale, au vieillissement de la population et aux facteurs de risque tels que le tabagisme, l’obésité, l’hyperglycémie et le faible niveau d’éducation.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com