Face à «l'alerte rouge» incendies, les pompiers en mode commando dans les Bouches-du-Rhône

400 pompiers supplémentaires ont été mobilisés dans les Bouches-du-Rhône (Photo, AFP).
400 pompiers supplémentaires ont été mobilisés dans les Bouches-du-Rhône (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 26 juillet 2023

Face à «l'alerte rouge» incendies, les pompiers en mode commando dans les Bouches-du-Rhône

  • La stratégie repose sur un principe: l'attaque rapide et massive de tous les départs de feu
  • Neuf feux sur dix étant d'origine humaine, principalement dus aux imprudences, la préfecture a interdit l'accès à 19 des 25 massifs du département ce mardi

FUVEAU: "Je fais le point véhicules: Aix? Présent. Mimet? Oui. Gardanne?" A l'ombre des pins, le capitaine Théo Lebert, des pompiers des Bouches-du-Rhône, passe en revue mardi les équipages de son Groupe d'intervention feux de forêt (Giff), déployé préventivement en ce jour "d'alerte rouge".

Fort de 18 sapeurs pompiers, avec quatre camions de 4.000 litres et un 4x4 de commandement, ces équipes pré-positionnées doivent être le fer de lance de la lutte, alors que la nouvelle "météo des forêts" a pour la première fois lancé pour ce mardi une alerte rouge, signalant un "danger très élevé" d'incendie dans toutes les Bouches-du-Rhône.

Depuis la mi-journée, le "groupe 1 Aix" du capitaine Lebert est déployé à l'orée d'un chemin forestier, en bordure du village de Fuveau, au sud-est d'Aix-en-Provence, à quelques encablures du célèbre massif de la Sainte-Victoire.

"On est en veille permanente pour répondre et on peut quitter l'emplacement en quelques minutes pour arriver très rapidement sur les lieux" d'un éventuel incendie, l'attaquer et solliciter des renforts "si jamais ça dépasse les moyens du groupe", explique le chef de groupe.

Ce sont quelque 400 pompiers supplémentaires qui ont été ainsi mobilisés mardi dans le département, en plus des 500 d'une journée "normale". Certaines équipes sont venues de région parisienne et même d'Autriche et de Pologne dans le cadre de la coopération européenne, pour renforcer une région malheureusement habituée aux feux de forêt, mais plutôt épargnée en 2022 et depuis le début de la saison.

Neuf feux sur dix étant d'origine humaine, principalement dus aux imprudences, la préfecture a interdit l'accès à 19 des 25 massifs du département pour la journée de mardi.

Le déploiement est piloté depuis le PC opérationnel du service départemental d'incendie et de secours, à Marseille, "centre névralgique" des opérations où remontent toutes les alertes (appels au 18, différents réseaux de vigilance...) et d'où "nous déclenchons tous les secours, terrestres, mais aussi aériens", précise le colonel Jean-Christophe Martini, officier supérieur départemental en charge des opérations.

Depuis trois ans, le département est par ailleurs doté d'un "PC forêt" unique en son genre, "complètement intégré" au centre de commandement et rassemblant les différents acteurs, ajoute le responsable.

«Premier seau»

"Nous avons tous les partenaires qui participent à la prévention et à la lutte, les forestiers, le département, les comités communaux feux de forêt, et nous avons toute la remontée du dispositif de prévention, c'est-à-dire d'occupation du terrain par les petits véhicules qui sillonnent en permanence les massifs justement pour assurer la protection, pour informer la population," détaille le colonel Martini. Sans oublier que ces personnels de terrain peuvent faire office de "premier verre d'eau, premier seau d'eau qui parfois limite la casse".

Car toute la stratégie repose sur un principe: l'attaque rapide et massive de tous les départs de feu, une stratégie adoptée dans le sud-est de la France au tournant des années 1990 et qui a depuis fait ses preuves. D'où l'importance de la mobilisation des ressources locales et les pré-positionnements d'effectifs sur des points stratégiques.

Mardi, ce sont ainsi 18 Giff, soit plus de 300 pompiers et 72 engins, appuyés par six "groupes lourds" avec des engins plus puissants et cinq hélicoptères, dont un lourd, mobilisables, qui sont aux aguets dans le département.

"Au moins jusqu'à demain", mercredi, souligne le colonel Martini, même si la météo des forêts de Météo-France repasse à l'orange mercredi dans les Bouches-du-Rhône. Les facteurs dangereux, notamment un fort mistral avec des pointes jusqu'à 80 km/h, doivent durer encore 24 heures.

"Le temps qu'on passera sur le terrain? On dit toujours qu'on sait quand on commence, mais jamais quand on finit", sourit le capitaine Lebert, en rappelant à ses troupes de "bien s'hydrater" et vérifier leurs provisions. Car "compte tenu du niveau de risque, on a des groupes qui pourraient être prolongés sur la nuit".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".