DJEDDAH: Tim Draper est une véritable légende de la Silicon Valley dont les fonds de capital-risque ont propulsé au sommet des sociétés de la tech très connues tels que Skype, Hotmail, Tesla, Twitter, DocuSign et SpaceX.
L’un des premiers apôtres du bitcoin, de la blockchain et de l'intelligence artificielle, il avait également prédit la montée en puissance de la Silicon Valley et, par la suite, l'émergence de la Chine en tant que puissance économique.
Où l'investisseur pionnier compte-il désormais placer sa confiance ? La réponse est, sans aucun doute, l'Arabie saoudite à l’avenir prospère en tant que centre entrepreneurial pour la région au sens large.
« Je suis vraiment excité quand je visite le royaume », a-t-il déclaré lors d'une discussion informelle virtuelle dans le cadre d'un webinaire organisé par Wa'ed, la branche entrepreneuriale d’Aramco, et Startup Grind, la plus grande communauté réunissant les startups, fondateurs d’entreprises, innovateurs et créateurs.
« Je suis un peu envieux car j’ai eu la chance de faire partie du boom de la Silicon Valley. Pareillement en Chine pendant sa vague de prospérité. J’ai le sentiment qu’il est maintenant temps pour la région MENA de prendre sa part de succès », a-t-il ajouté.
Au cours de son discours, l'homme de 62 ans a révélé qu'il croit que le Royaume devra plus se concentrer sur « la confiance et la liberté ».
« Le déracinement de la corruption a certainement envoyé un grand message au reste du pays et au monde tout entier », a-t-il affirmé.
Au niveau local, Draper conseille aux entrepreneurs d’être toujours au fait des progrès technologiques et de se tenir au courant des évolutions rapides, tels que le bitcoin, la blockchain et les contrats intelligents qui façonnent à nouveaux les secteurs bancaires, comptables et juridiques.
Lorsqu'il s'agit d'offrir des conseils, Draper exhorte les entrepreneurs du Royaume à « se lancer, tout simplement ». Créer une entreprise peut être risqué et, selon ses propres termes, « la première tentative ne fonctionnera probablement pas », mais l'échec peut souvent aider à acquérir des connaissances et de l'expérience.
« Commencez par faire deux choses : vendre vos produits au sein de la région, car on y sera plus indulgent ; il faut toutefois avoir l’ambition d’être un leader mondial également », a-t-il ajouté.
L’autre priorité de Draper était de saluer les femmes saoudiennes entrepreneuses et d’encourager davantage de femmes à rejoindre le monde des affaires.
L’investisseur a créé sa propre université en Californie en 2012 dans le but d’enseigner l'entrepreneuriat. L'Université Draper propose des programmes pour stimuler l'innovation, et il a récemment été surpris par l'afflux d'étudiants saoudiens, « surtout des femmes ».
« Les nationalités motivées en venant à l'Université Draper sont généralement celles qui connaissent des changements significatifs, positifs », a souligné Draper.
« Nous étions très impressionnés par le nombre et la qualité des femmes qui sont venues à l'Université Draper et par leur force morale. (Leur ténacité et leur esprit) leur serviront à coup sûr dans le monde de l’entrepreneuriat », a-t-il ajouté.
Les pays qui accueillent favorablement le changement et la liberté sont les meilleurs pour y investir de l'argent, a signalé Draper. « Le changement est si fondamental. Les gens sont tellement enthousiastes par les opportunités qui se présentent dans la région ».
Des organismes tels que MiSK, une fondation à but non lucratif créée par le prince héritier saoudien Mohammad ben Salman en 2011, ont beaucoup aidé des étudiants à rejoindre l'université pour y étudier.
Le programme de l'Université Draper soumet les étudiants à des épreuves telles que des hackathons, où ils sont confrontés à des défis et invités à trouver des solutions. À la fin, les stagiaires peuvent présenter leurs idées aux investisseurs et éventuellement lancer leurs propres projets.
Le PDG de Wa’ed, Wassim Basrawi, a déclaré à Arab News qu'il était vraiment ravi de la volonté de Draper de partager son expertise en capital-risque avec la prochaine génération d’entrepreneurs du Royaume.
« Nous sommes tellement ravis d’entendre que l’un des plus grands investisseurs en capital-risque au monde partage notre enthousiasme pour l’écosystème entrepreneurial saoudien, qui, selon les statistiques, est l’un des plus dynamiques et énergiques au monde », a témoigné Basrawi.
« Son évaluation audacieuse du marché des startups saoudiens confirme ce que nous constatons depuis un certain temps à Wa’ed, où nous enregistrons également une forte augmentation de la volonté entrepreneuriale dans le Royaume », a-t-il ajouté.
Wa’ed a été créé par Aramco en 2011 et est l'un des plus grands investisseurs institutionnels de capital-risque dans les startups saoudiennes, offrant un soutien par le biais de mentorats, de prêts et d'incubateurs d’entreprises.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com