Coincé entre Twitter et Instagram, Threads cherche son identité

Cette illustration photo créée à Washington, DC, le 6 juillet 2023, montre le logo de Threads, une application Instagram, reflété dans sa page d'ouverture (AFP).
Cette illustration photo créée à Washington, DC, le 6 juillet 2023, montre le logo de Threads, une application Instagram, reflété dans sa page d'ouverture (AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 23 juillet 2023

Coincé entre Twitter et Instagram, Threads cherche son identité

  • Plus de 100 millions de comptes ont été créés sur Threads en seulement cinq jours après sa mise en ligne le 5 juillet, notamment grâce à une inscription ultra simple depuis Instagram
  • Mais l'activité des usagers a diminué de moitié en une semaine, selon l'entreprise de marketing Similarweb

SAN FRANCISCO: Massivement adopté à son lancement au début du mois, Threads, le nouveau réseau social de Meta (Facebook, Instagram), a déjà la gueule de bois, entre chute de l'activité sur la plateforme et quête d'identité.

"Threads a encore beaucoup à prouver", estime Jasmine Enberg, analyste d'Insider Intelligence. L'application "ne peut pas survivre sur le long terme en étant juste une alternative à Twitter ou une extension d'Instagram".

Plus de 100 millions de comptes ont été créés sur Threads en seulement cinq jours après sa mise en ligne le 5 juillet, notamment grâce à une inscription ultra simple depuis Instagram.

Mais l'activité des usagers a diminué de moitié en une semaine, selon l'entreprise de marketing Similarweb.

Les utilisateurs actifs quotidiens sont passés de 49 millions à quelque 23 millions entre le 7 et le 14 juillet, sur les smartphones Android, d'après cette société. Et l'engagement - le temps moyen passé sur une application - a chuté de 21 à 6 minutes sur la même période aux Etats-Unis.

"C'était astucieux de proposer Threads via Instagram pour faire immédiatement décoller les inscriptions. Et le moment était bien choisi étant donné les frustrations actuelles sur Twitter", souligne jasmine Enberg.

"Mais Meta a encore beaucoup à faire pour garder l'attention des utilisateurs, en se créant une identité, en ajoutant des outils, y compris certaines fonctionnalités basiques", continue-t-elle.

"L'app de conversations écrites d'Instagram", telle que Threads se décrit, ressemble énormément au Twitter des débuts. Il n'est pas possible pour l'instant d'envoyer des messages privés aux utilisateurs ou de faire une recherche dans les contenus.

«J'adorais Twitter»

"C'est un peu rudimentaire, mais c'est bien que le patron d'Instagram soit transparent sur ce qui manque et ce qu'ils vont ajouter", note Lauren Brose, directrice marketing dans une start-up.

Cette New-Yorkaise a rejoint Threads "par curiosité", via la notification qu'elle avait reçu sur Instagram. Depuis, elle a fermé son compte Twitter.

"Il y a un an, j'adorais Twitter. C'était un lieu où des gens très éduqués donnaient des infos et des commentaires. (...) Et la plateforme réussissait à encourager des conversations des deux côtés", se souvient-elle.

"Mais depuis qu'Elon Musk a pris le contrôle, l'environnement a complètement changé. Les contenus m'intéressent beaucoup moins", résume-t-elle.

Le patron de Tesla a racheté Twitter en octobre dernier, et nombre de ses décisions ont largement déplu aux utilisateurs comme aux annonceurs, du licenciement de la quasi-totalité des équipes de modération des contenus à la transformation en service payant de la vérification d'un compte.

Threads a été activé juste après un ultime affront, quand le milliardaire a annoncé l'instauration d'une limite au nombre de messages consultables par compte et par jour.

En tant que numéro deux mondial de la publicité en ligne, Meta "a les outils de ciblage des utilisateurs et de modération des contenus" dont raffolent les marques, souligne Jasmine Enberg.

"Threads représente donc une alternative à Twitter pour les annonceurs aussi", même si pour l'instant il n'y a pas de pub sur le réseau.

«Valeur ajoutée»

Le dernier-né du groupe californien va-t-il achever Twitter?

"Non", répond catégoriquement l'investisseur Jeremiah Owyang.

"Twitter reste dominant", détaille-t-il, notamment grâce aux médias et journalistes, adeptes de longue date.

"Threads arrive trop tard", continue-t-il, car les nombreux utilisateurs ayant fui ont adopté des alternatives comme Mastodon, un réseau de communautés ou Bluesky, l'application créée par le cofondateur de Twitter Jack Dorsey, toujours en phase de déploiement.

La nouvelle plateforme pâtit aussi de son absence en Europe. Meta a retardé sa sortie sur cet immense marché pour des raisons réglementaires.

Jeremiah Owyang doute par ailleurs que Threads bénéficie sur le long terme de sa naissance dans le giron d'Instagram, car le texte et l'image n'attirent pas forcément les mêmes publics. "Je n'ai pas envie de voir les messages écrits des gens que je suis sur Instagram", remarque-t-il.

Dans une interview au podcast Hard Fork, Adam Mosseri, le patron des deux applications, a dit espérer que Threads se concentre "sur des sujets déjà forts sur Instagram, comme le sport, la musique, la mode, l'art".

Quant à l'actualité et à la politique, au cœur du succès de Twitter, elles sont "inévitables", mais "nous ne ferons rien pour les encourager", a-t-il affirmé.

Difficile donc, à ce stade, d'imaginer comment Threads pourrait remplacer Twitter, ni à quel besoin elle peut répondre.

"C'est la principale question à laquelle Meta doit répondre", note Jasmine Enberg. "Quelle est la valeur ajoutée de Threads?"


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Short Url
  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Short Url
  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.