Washington inquiet du sort de son soldat porté disparu en Corée du Nord

Un soldat américain qui a purgé environ deux mois dans une prison sud-coréenne pour voies de fait aurait été détenu par la Corée du Nord le 19 juillet (Photo d'illustration, AFP).
Un soldat américain qui a purgé environ deux mois dans une prison sud-coréenne pour voies de fait aurait été détenu par la Corée du Nord le 19 juillet (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Vendredi 21 juillet 2023

Washington inquiet du sort de son soldat porté disparu en Corée du Nord

  • Le porte-parole de Washington s'est montré plus circonspect refusant de dire si Pyongyang avait répondu aux sollicitations américaines
  • La diplomatie américaine s'est mise en branle, en lien avec la Maison Blanche et le Pentagone, pour glaner des informations sur ce rare incident

WASHINGTON: Le mystère reste entier jeudi sur le sort du soldat américain entré de son propre fait en Corée du Nord, les Etats-Unis s'inquiétant pour son "bien-être" et multipliant les contacts, sans succès pour l'instant.

Une haute responsable de l'armée américaine s'est dite "très préoccupée" par le sort et "la manière dont pourrait être traité" le soldat Travis King, qui serait détenu en Corée du Nord après avoir traversé mardi la frontière depuis la Corée du Sud.

"Je suis très, très préoccupée par le fait que le soldat (Travis) King soit entre les mains des autorités nord-coréennes", a déclaré la secrétaire à l'armée de terre, Christine Wormuth, lors du forum sur la sécurité à Aspen, dans le Colorado (ouest).

"Je m'inquiète de la manière dont il pourrait être traité", a-t-elle ajouté.

Elle a cité le cas d'Otto Warmbier, un Américain détenu en Corée du Nord pendant un an et demi avant d'être relâché en 2017 dans le coma et qui était décédé six jours après son retour aux Etats-Unis.

A mots couverts, Washington, qui ne parle pas ouvertement de défection, s'inquiète sur la base de "traitements infligés par le passé à des détenus" qu'il ne fasse l'objet d'interrogatoires musclés, voire de torture.

L'incident risque d'envenimer encore davantage les relations entre Washington et Pyongyang, d'autant que la Corée du Nord a, à de nombreuses reprises, détenu des Américains et les a utilisés comme monnaie d'échange.

Zones d'ombre
La diplomatie américaine s'est mise en branle, en lien avec la Maison Blanche et le Pentagone, pour glaner des informations sur ce rare incident aux nombreuses zones d'ombre.

Où se trouve le soldat King? Comment a-t-il pu faire faux bond à l'aéroport de Séoul? Quelles étaient ses motivations?

"A ce stade, on ne sait pas grand-chose et je ne pense pas que nous ayons pu contacter avec succès les autorités nord-coréennes", a reconnu Mme Wormuth.

Le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, s'est montré plus circonspect jeudi, refusant de dire si Pyongyang avait répondu aux sollicitations américaines, en arguant de "discussions très sensibles".

"Nous leur avons clairement dit, clairement relayé le message que nous recherchons des informations sur son bien-être et souhaitons son retour en toute sécurité", a-t-il affirmé lors de son point de presse quotidien.

Les contacts se font notamment via les Nations unies, ainsi que la Corée du Sud et la Suède, qui représente les intérêts des Etats-Unis auprès de la Corée du Nord.

En prison pour violences
Travis King, soldat de deuxième classe engagé depuis 2021, devait rentrer aux Etats-Unis pour faire face à une procédure disciplinaire lorsqu'il a quitté l'aéroport d'Incheon à Séoul, rejoint un groupe de touristes visitant la zone démilitarisée entre Corée du Sud et Corée du Nord, puis traversé la frontière, selon l'armée américaine.

Cette dernière a ouvert une enquête de sa branche chargée du contre-espionnage, a indiqué la porte-parole Sabrina Singh, ajoutant que "personne ne pouvait s'attendre à ce qu'il quitte l'aéroport".

La police de Séoul a détaillé pour l'AFP les démêlés répétés de Travis King avec la justice sud-coréenne, dont une fois pour agression. Il a été libéré le 10 juillet après avoir passé deux mois en prison pour violences.

La Corée du Sud est un allié clé des Etats-Unis et accueille quelque 27.000 militaires américains sur son sol.

Le soldat "avait agressé une personne en Corée du Sud, avait été détenu par le gouvernement sud-coréen et allait revenir aux Etats-Unis pour en subir les conséquences au sein de l'armée. Je suis sûre qu'il était confronté à cela", a déclaré la secrétaire à l'armée de terre.

"Il se peut qu'il n'ait pas eu les idées claires, franchement, mais nous n'en savons rien", a encore dit Christine Wormuth.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.