Postes militaires conjoints de la Russie et des FDS dans une ville stratégique de Syrie

Un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS) tente de se couvrir lors du bombardement du dernier bastion de l'État islamique à Baghouz, dans la province syrienne de Deir Ezzor, le 3 mars 2019 (Photo, AFP)
Un membre des Forces démocratiques syriennes (FDS) tente de se couvrir lors du bombardement du dernier bastion de l'État islamique à Baghouz, dans la province syrienne de Deir Ezzor, le 3 mars 2019 (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 12 décembre 2020

Postes militaires conjoints de la Russie et des FDS dans une ville stratégique de Syrie

  • Après avoir fait l’objet d’attaques régulières, la ville d'Ain Issa, sur l'autoroute M4 qui relie le nord-est de la Syrie à la partie occidentale du pays, est aujourd’hui contrôlée par les FDS
  • On rapporte que la Russie a demandé aux Forces démocratiques syriennes (FDS) de restituer Ain Issa au régime d'Assad, proposition qui a pourtant été rejetée par les Kurdes syriens

ANKARA : En accord avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes, la Russie et le gouvernement syrien ont décidé d'établir trois postes d'observation militaires communs dans la ville d'Ain Issa. 

Ces postes, qui seront déployés dans cette ville stratégique qui relie Alep à Al-Hasakah, permettront de surveiller le cessez-le-feu ainsi que les violations des zones sous contrôle turc. 

La ville d'Ain Issa qui est actuellement contrôlée par les FDS, se situe sur l'autoroute M4 qui relie le nord-est de la Syrie à la partie occidentale du pays. 

La ville a fait l’objet d’attaques régulières, dont les plus récentes ont été menées par des groupes rebelles soutenus par Ankara contre les positions de la milice kurde YPG appuyée par la Syrie. En octobre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde contre une nouvelle opération qui pourrait être menée dans la région. 

Cependant, Navvar Saban, un analyste militaire du Centre Omran pour les études stratégiques basé à Istanbul, n'a pas anticipé une nouvelle offensive de la Turquie de l'ampleur de celle qu'elle a menée en octobre pour chasser les combattants des FDS des villes de Tal Abyad et Ras Al-Ayn, toutes deux situées à proximité d'Ain Issa. 

« Cet accord, qui porte sur la création de postes d'observation, n'est qu'une activité de relations publiques qui ne change rien à la situation actuelle. Il ne fera que réduire le niveau des tensions sur ce front, sans pour autant les éliminer à long terme. En effet, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont violé à plusieurs reprises l'accord de cessez-le-feu en creusant des tunnels que la Turquie et les groupes soutenus par Ankara ont fini par détruire», confie-t-il à Arab News. 

La Turquie perçoit les FDS comme un prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui est considéré comme un groupe hors-la-loi. 

Kyle Orton, un chercheur indépendant sur la Syrie basé au Royaume-Uni, a déclaré à Arab News que « Ain Issa n'affecte aucune des dynamiques plus vastes en Syrie. C'est exactement le genre de problèmes auxquels on pourrait s'attendre sur la ligne de contact entre deux forces aussi hostiles l'une envers l'autre telles que la Turquie et le PKK ». 

« La région de Rojava contrôlée par le PKK en Syrie a toujours été très dépendante du président syrien Bachar al-Assad et du régime iranien. Alors que les Etats-Unis se retirent ou menacent de le faire, le PKK n'a d'autre choix que de se pencher de plus en plus sur cette alternative »  

On rapporte que la Russie a demandé aux Forces démocratiques syriennes (FDS) de restituer Ain Issa au régime d'Assad, proposition qui a pourtant été rejetée par les Kurdes syriens. 

« La Russie considère que le contrôle direct d'Ain Issa par le régime d'Assad permettrait de faire des progrès dans la restauration du pouvoir d'Assad à travers tout le pays. Cette démarche constitue une étape importante dans les efforts visant à réhabiliter le régime au niveau international, en présentant sa victoire comme un fait accompli et, simultanément, à gagner la sympathie de la Turquie en prétendant avoir retiré le PKK du territoire », précise M. Orton. 

En effet, il fait observer que l'option adoptée à présent fonctionne également. « Les Turcs se soucient bien moins que la Russie soit le gardien du PKK. Ils craignent plutôt que les Etats-Unis ne s'associent avec le PKK, ce qui serait beaucoup plus menaçant ». 

M. Orton souligne que les développements à Ain Issa ne menacent pas l'accord entre la Russie et la Turquie sur la Syrie, qui a pris forme dans le cadre du processus de paix d'Astana. 

Halid Abdurrahman, un chercheur et analyste sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, affirme à Arab News que le contrôle de la ville d'Ain Issa revêt une grande importance stratégique dans le cadre de l'acquisition du contrôle de l'autoroute M4. 

« La Turquie souhaitait mettre en place une base militaire dans le village de Saida à Ain Issa en vue de renforcer sa suprématie dans la région, mais les Russes ne se sont pas montrés favorables à cette proposition. Par la suite, l'armée turque et les groupes rebelles soutenus par Ankara se sont mis à attaquer des objectifs de l'YPG de façon intermittente », précise-t-il. 

Par ailleurs, il a fait remarquer que si la Turquie bloquait le passage d'Ain Issa, cela lui permettrait de couper les voies d'approvisionnement entre les villes de Kobane et de Manbij, et d'interrompre également le contact de ses villes avec le canton de Jazira - une situation qui faciliterait à l'avenir toute opération militaire turque susceptible de survenir dans la région. 

Selon M. Abdurrahman, « la Russie est cependant mal à l'aise avec les manœuvres de la Turquie à Ain Issa, et préfère confier la ville aux forces du régime syrien afin d'empêcher Ankara de mener des opérations militaires dans la région. Etablir des postes d'observation avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) et adopter une stratégie militaire active avec les Kurdes syriens ne constitue qu'une stratégie à court terme visant à étendre ce défi dans le temps ». 

Apparemment, la Russie et la milice de l’YPG ont effectué des manœuvres conjointes informelles et ont récemment tenu des réunions techniques concernant les enjeux liés à la région. 

M. Abdurrahman  ajoute que « la Turquie et la Russie ne sont pas en bons termes depuis un certain temps. Leurs relations sont marquées par une tension au sujet de leurs activités à Idlib, alors que les opérations conjointes de la Russie avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes semblent ne pas réjouir Ankara ». 

Ce texte est la traduction d’un  article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".