Au Congrès américain, le président israélien met en garde contre l'antisémitisme

Le président américain Joe Biden rencontre le président israélien Isaac Herzog dans le bureau de la Maison Blanche à Washington, le 18 juillet 2023 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden rencontre le président israélien Isaac Herzog dans le bureau de la Maison Blanche à Washington, le 18 juillet 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

Au Congrès américain, le président israélien met en garde contre l'antisémitisme

  •  Le président israélien Isaac Herzog a défendu avec force mercredi devant le Congrès américain la démocratie dans son pays
  • En marge de la visite, les Etats-Unis et Israël ont annoncé être parvenus à un accord de principe permettant à terme aux citoyens israéliens d'être exemptés de visa pour de courts séjours

WASHINGTON: Le président israélien Isaac Herzog a défendu avec force mercredi devant le Congrès américain la démocratie dans son pays malgré la controverse autour d'une réforme judiciaire, mettant en garde ceux qui critiquent Israël au risque de tomber dans l'antisémitisme.

"Je ne suis pas insensible aux critiques entre amis, y compris celles exprimées par des membres respectés de cette Assemblée", a-t-il affirmé dans un discours devant les deux chambres du Congrès réunies en session plénière.

"Mais les critiques à l'égard d'Israël ne doivent pas aller jusqu'à la négation du droit à l'existence de l'Etat d'Israël. Remettre en question le droit du peuple juif à l'autodétermination n'est pas de la diplomatie légitime, c'est de l'antisémitisme", a-t-il ajouté sous les applaudissements nourris des parlementaires.

Le président Herzog, figure respectée au rôle essentiellement protocolaire, est bien moins clivant que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, mais sa visite aux Etats-Unis n'en suscite pas moins des remous au sein du parti démocrate du président Joe Biden.

Des élus démocrates ont ainsi dénoncé la "dérive" démocratique en Israël ainsi que la politique d'expansion des colonies juives dans les territoires palestiniens occupés.

Certains ont d'ailleurs boycotté le discours du président israélien, et neuf d'entre eux ont voté mardi contre une résolution adoptée à la Chambre des représentants, à majorité républicaine, condamnant l'antisémitisme et assurant le soutien sans faille des Etats-Unis à Israël.

Cette résolution avait été soumise au vote par le chef républicain à la Chambre, Kevin McCarthy, en réponse à une élue de l'aile gauche du parti démocrate Pramila Jayapal, qui a récemment qualifié Israël d'"Etat raciste".

Sous pression, elle s'est rétractée et s'en est excusée, mais les républicains sont vent debout et exigent qu'elle soit démise de la tête d'un groupe parlementaire progressiste à la chambre basse.

«Trouver un consensus»

La visite de M. Herzog intervient alors que des milliers d'Israéliens se mobilisent presque au quotidien pour dénoncer le projet de réforme judiciaire porté par le gouvernement de M. Netanyahou, vu comme une menace pour la démocratie, et que Washington observe avec inquiétude.

Le président américain Joe Biden, qui a reçu la veille M. Herzog à la Maison Blanche, a lui-même encore exhorté mercredi le gouvernement israélien à ne pas "précipiter" ses réformes et à procéder avec prudence.

"Trouver un consensus sur des sujets politiquement controversés exige de prendre le temps nécessaire. Pour des changements importants, c'est crucial. Ma recommandation aux dirigeants d'Israël est donc de ne pas précipiter" la réforme, a énoncé Joe Biden, cité dans un éditorial du New York Times.

Lors de sa visite de deux jours, Isaac Herzog n'a eu de cesse de vanter la "force" de la démocratie dans l'Etat hébreu, sans nier des difficultés.

Dans son allocution au Congrès, il a encore parlé d'un "débat intense" dans son pays, "hommage le plus clair à la force d'âme de la démocratie israélienne".

"Bien que nous soyons confrontés à des problèmes douloureux, tout comme vous, je sais que notre démocratie est forte et résistante. La démocratie est inscrite dans l'ADN d'Israël", a-t-il dit.

Sa visite, alors qu'Israël fête son 75e anniversaire, a été l'occasion pour le tout Washington de mettre en avant son soutien "indéfectible" à l'allié israélien, ce dont M. Herzog s'est félicité.

En marge de la visite, les Etats-Unis et Israël ont annoncé être parvenus à un accord de principe permettant à terme aux citoyens israéliens d'être exemptés de visa pour de courts séjours, en échange qu'Israël garantisse "un traitement équitable" pour tous les citoyens américains, y compris les Palestiniens ayant la nationalité américaine.

"C'est la première fois qu'Israël consent à de telles mesures", a déclaré un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat, se félicitant de cette "percée" dans ce dossier qui empoisonne les relations entre les deux pays.

Israël souhaite depuis des années bénéficier de ce programme d'exemption de visa mais les Etats-Unis refusaient jusqu'alors en raison des restrictions imposées aux Palestiniens ayant la nationalité américaine.

L'accord reste provisoire et Washington se donne jusqu'au 30 septembre pour décider ou non de l'entrée d'Israël dans le programme d'exemption de visa, a indiqué à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.