TOKYO: L'ancien président de Nissan, Carlos Ghosn, a déclaré mardi qu'il ne recherchait pas une carrière politique, mais qu'il aiderait le Liban si on lui demandait de le faire.
Carlos Ghosn s'est exprimé par vidéo lors d'une conférence de presse organisée par le Club des correspondants étrangers du Japon, qui comprenait également son avocat japonais Gohara Nobuo.
«Je ne suis pas intéressé par une carrière politique, et je l'ai dit à plusieurs reprises», a-t-il déclaré aux médias à Tokyo en réponse à une question d'Arab News Japan. «Mon histoire bénéficie d’un grand soutien dans le monde arabe, et même en France, au Brésil et dans de nombreux pays. Pourquoi? Parce que les gens sont choqués. Ils disent que ce gars a travaillé pendant dix-neuf ans au Japon pour le Japon. Il a sauvé l'entreprise qui n'a pu être sauvée par les Japonais. Il a travaillé pour eux pendant dix-neuf ans. Il a été un ambassadeur du Japon pendant dix-neuf ans. Nous l'avons entendu à Davos. Il a été décoré par l'Empereur du Japon. Il était conseiller du Premier ministre Koizumi (Junichiro) pour aider à attirer les investissements étrangers, et voilà comment ils le traitent en fin de compte.»
Carlos Ghosn a admis avoir perdu la bataille initiale avec Nissan, mais avec un procès d'un milliard de dollars intenté à Nissan et à ceux qui ont provoqué sa chute, la guerre est loin d'être terminée. À son tour, Nissan poursuit Ghosn au Japon dans une affaire civile, exigeant des dommages et intérêts pour ses actes répréhensibles présumés. Cependant, le procès au Liban n'est pas une affaire civile et pourrait être plus préjudiciable pour Nissan.
«Il s'agit d'un procès pénal basé sur les nombreux délits commis par Nissan», a déclaré Ghosn. «Au Liban, des délits qui sont maintenant étayés par des faits, des témoins, des visites, des noms, et ces gens ne peuvent pas s'en tirer, et c'est pourquoi je continue. Nissan m’a fait beaucoup de tort, tort qui ne peut pas être réparé.»
«Les personnes seront appelées à se présenter devant la justice pénale au Liban, et s'ils ne le font pas, eh bien, ils subiront les conséquences de ne pas se présenter et venir se défendre. Il s'agit d'un procès pénal qui aura des conséquences financières», a-t-il assuré.
Carlos Ghosn a déclaré à son auditoire que même certaines personnes aux Nations unies avaient affirmé que son arrestation était «arbitraire» et violait ses droits humains. Il a cependant affirmé cependant qu'il n'agissait pas dans un esprit de vengeance, mais pour que justice soit faite.
«Ce que je recherche, ce n'est pas la vengeance. J'essaie de récupérer une partie de mes droits et je veux juste m'assurer que tous les criminels et les comploteurs ne dormiront pas sur leurs deux oreilles après ce qu'ils ont fait. Nissan devra payer pour ses actes envers moi et ma famille, et les personnes qui y ont contribué paieront également. Il y a une justice au Liban.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com