LONDRES: Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, quittera son poste lors du prochain remaniement gouvernemental, attendu en septembre, avance samedi le journal Sunday Times, qui publie un entretien avec lui.
"Il a décidé de quitter le gouvernement au prochain remaniement", écrit le média britannique, auquel M. Wallace a confié qu'il n'allait "pas se présenter" aux prochaines législatives, qui doivent se tenir avant la fin de l'année au Royaume-Uni.
Ben Wallace, 53 ans, a joué un rôle clef dans le soutien des pays occidentaux à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022. Candidat au poste de secrétaire général de l'Otan, il a échoué à obtenir l'aval des Etats-Unis, et le Norvégien Jens Stoltenberg a été reconduit.
Il a précisé qu'il n'avait pas pris cette décision parce qu'il pensait que les conservateurs allaient perdre face aux travaillistes, qui ont les faveurs des sondages, mais parce que sa circonscription, située dans le nord-ouest de l'Angleterre, va être supprimée à la suite d'une modification du découpage des circonscriptions.
Elu au parlement britannique depuis 18 ans, Ben Wallace est la personne qui est restée le plus longtemps au ministère de la Défense depuis Winston Churchill, en y prenant ses fonctions en 2019, après avoir été le ministre de la Sécurité de Theresa May.
C'est le seul ministre chargé d'un portefeuille de premier plan à être resté en poste dans les trois derniers gouvernements: celui de son allié Boris Johnson, celui, éphémère, de Liz Truss, et enfin celui de Rishi Sunak.
Un monde moins sûr
M. Wallace a déclaré qu'il comptait parmi ses réussites à ce poste l'augmentation du budget de la Défense de 24 milliards de livres sterling.
Le monde va être "beaucoup moins sûr" d'ici la fin de la décennie, a-t-il dit au Sunday Times. "Je pense que nous nous retrouverons dans un conflit. Qu'il s'agisse d'un conflit froid ou chaud, je pense que nous serons dans une position difficile", a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni pourrait être entraîné dans un conflit en Afrique contre des groupes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique, a-t-il suggéré.
Il a aussi exprimé son inquiétude vis-à-vis l'expansionnisme chinois en mer de Chine méridionale concernant la situation régionale et la prolifération nucléaire.
En ce qui concerne l'Ukraine, il a déclaré que le président russe Vladimir Poutine pourrait "se déchaîner" s'il perdait et chercherait de nouvelles cibles, telles que les câbles sous-marins transportant les communications et l'approvisionnement en énergie de l'Occident.