A Bagdad, des Irakiens inquiets pour leur fleuve, seule échappatoire à la canicule

Un Irakien regarde un bateau échoué le long d'une berge asséchée dans les marais de Chibayish, dans la province de Dhi Qar, dans le sud de l'Irak, le 25 juin 2023 (Photo, AFP).
Un Irakien regarde un bateau échoué le long d'une berge asséchée dans les marais de Chibayish, dans la province de Dhi Qar, dans le sud de l'Irak, le 25 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 15 juillet 2023

A Bagdad, des Irakiens inquiets pour leur fleuve, seule échappatoire à la canicule

  • Outre les précipitations en recul, le gouvernement fustige les barrages turcs et iraniens construits en amont
  • Ces ouvrages sont les principaux responsables d'une chute drastique du débit des fleuves qui traversent l'Irak, accusent les autorités

BAGDAD: Avec des températures caniculaires frôlant les 50 degrés et des coupures d'électricité interminables, Wissam Abed, comme de nombreux Irakiens de la capitale Bagdad, a pour seule échappatoire une baignade dans le Tigre. Mais même le fleuve souffre de la sécheresse.

En cette après-midi de juillet, le soleil écrase le quartier d'Adhamiya et même le vent qui souffle enveloppe de sa chaleur, semblable à un sèche-cheveux. Si Wissam Abed est venu piquer une tête dans le Tigre, il va finalement marcher de la berge jusqu'au centre du fleuve, tant le niveau de l'eau est bas.

Par endroits, le lit du fleuve conserve une certaine profondeur et les jeunes s'amusent à plonger du haut d'un monticule de briques. Mais ailleurs, l'eau arrive à peine à la taille. Ici et là à travers la capitale, on peut observer des îlots de terre émerger au milieu du cours d'eau.

"Je vis ici à Adhamiya comme mon grand-père avant moi. D'année en année, la situation de l'eau empire", déplore M. Abed, 37 ans.

Debout en plein milieu du fleuve, non loin d'un pont enjambant le Tigre, l'eau lui arrive à la taille. Il vient "pour se divertir et se rafraîchir", confie-t-il à l'AFP.

"Le soir, quand on rentre chez nous, il n'y a ni eau, ni électricité", regrette ce fonctionnaire au ministère de... l'Electricité. La nuit dernière, "je suis venu me baigner dans le fleuve à une heure du matin avant de rentrer".

Cette situation illustre on ne peut mieux la convergence de crises qui pèsent sur le quotidien des 43 millions d'Irakiens durant l'été: un secteur électrique défaillant, des températures en hausse constante --l'Irak étant un des cinq pays au monde les plus touchés par certaines conséquences du changement climatique-- et de graves pénuries d'eau.

Electricité défaillante 

Outre les précipitations en recul, le gouvernement fustige les barrages turcs et iraniens construits en amont. Ces ouvrages sont les principaux responsables d'une chute drastique du débit des fleuves qui traversent l'Irak, accusent les autorités.

Et chaque été le même scénario se répète: les délestages quotidiens, qui durent en temps normal jusqu'à 10 heures par jour, empirent au moment où le thermomètre grimpe.

Dans un pays pourtant extrêmement riche en hydrocarbures, infrastructures en déliquescence et services publics défaillants témoignent des décennies de conflits qui ont miné l'Irak, mais aussi d'une mauvaise gestion publique et d'une corruption endémique.

Les foyers les plus chanceux recourent à des générateurs de quartier. Pour dire adieu aux coupures chroniques, les centrales électriques irakiennes devraient produire chaque jour plus de 32.000 mégawatts (MW), selon les autorités.

Cette année, pour la première fois, le pays a atteint le seuil des 26.000 MW.

Pourtant, durant la première dizaine de juillet, la production a chuté et les délestages ont empiré: en raison d'impayés s'élevant à 11 milliards d'euros, l'Iran avait divisé par deux son approvisionnement en gaz qui fait tourner les turbines irakiennes.

Un accord a finalement été trouvé et la production électrique s'est améliorée, jusqu'à dépasser les 24.000 MW, s'est félicité vendredi le ministère de l'Electricité.

«La sécheresse a empiré»

Alors que la première semaine de juillet a été la plus chaude jamais enregistrée au monde, selon des données préliminaires de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'Irak attend un week-end caniculaire: il fera 47 degrés samedi à Bagdad, 50 degrés à Bassora dans l'extrême sud, selon les services météorologiques.

A l'été 2022, le niveau du Tigre était déjà si bas à Bagdad que l'AFP avait filmé des jeunes jouant au volley-ball au milieu du fleuve.

A l'époque, le ministère des Ressources hydriques avait attribué cette situation à l'accumulation de "dépôts sableux" au fond du fleuve, qui n'étaient plus charriés par le courant.

Taha Oudaï vient d'une famille de pêcheurs. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il propose désormais des sorties de plaisance à Bagdad sur sa petite embarcation à moteur et enchaîne les petits boulots.

"Il n'y a pas d'eau", assure-t-il. "Ces deux dernières années, la sécheresse s'est aggravée", ajoute cet homme de 34 ans.

Il se souvient du temps où, à Adhamiya, l'eau arrivait quasiment au perron de la maison familiale donnant sur le fleuve. "Mon père et mes oncles racontaient comment ils attachaient leur barque près de la maison", relate-t-il.

Désormais, à certains endroits, "les gens peuvent traverser à pied le fleuve, d'une berge à l'autre."


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.