Russie: le Kremlin dit envisager une légalisation des sociétés militaires privées

Des militaires ukrainiens de la 22e brigade mécanisée sont assis dans un véhicule blindé de transport de troupes (APC) sur une position reprise près du village de Klyshchiivka, au sud de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 13 juillet 2023. (Photo, AFP)
Des militaires ukrainiens de la 22e brigade mécanisée sont assis dans un véhicule blindé de transport de troupes (APC) sur une position reprise près du village de Klyshchiivka, au sud de Bakhmut, dans la région de Donetsk, le 13 juillet 2023. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 14 juillet 2023

Russie: le Kremlin dit envisager une légalisation des sociétés militaires privées

  • «Juridiquement, la compagnie militaire privée Wagner n'existe pas et n'a jamais existé, c'est une question à étudier, à examiner davantage», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov
  • «Le groupe (Wagner) est là, mais il n'existe pas juridiquement! (...) C'est une autre question liée à (leur) légalisation effective. Une question qui doit être évoquée à la Douma (chambre basse du Parlement), au sein du gouvernement», a affirmé M. Poutine

MOSCOU: Le Kremlin a dit vendredi envisager la légalisation des sociétés militaires privées, notamment le groupe Wagner, dont l'existence n'est actuellement toujours pas autorisée par la loi russe malgré leur implication dans le conflit en Ukraine.

"Juridiquement, la compagnie militaire privée Wagner n'existe pas et n'a jamais existé, c'est une question à étudier, à examiner davantage", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Selon M. Peskov, c'est "une question assez complexe, concernant le statut juridique de telles compagnies, et qui doit être étudiée".

Ces déclarations du porte-parole de la présidence russe font suite à un message similaire la veille de Vladimir Poutine, dans une interview au journal Kommersant.

"Le groupe (Wagner) est là, mais il n'existe pas juridiquement! (...) C'est une autre question liée à (leur) légalisation effective. Une question qui doit être évoquée à la Douma (chambre basse du Parlement), au sein du gouvernement", a affirmé M. Poutine.

Le 27 juin, le président russe a affirmé que le groupe Wagner avait reçu près d'un milliard d'euros de l'Etat durant l'année écoulée, malgré son absence de statut juridique.

Pendant des années, le Kremlin et le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, ont nié l'existence de ce groupe paramilitaire, chargé de mener dans l'ombre des missions militaires et des opérations d'influence pour le compte de Moscou.

En septembre 2022, Evguéni Prigojine a finalement reconnu être le chef de Wagner, qui a participé pleinement aux combats contre l'armée ukrainienne et notamment capturé la ville de Bakhmout, après des mois de combats acharnés.

D'autres groupes militaires privés russes, certains liées à des grandes entreprises ou au ministère de la Défense, ont depuis révélé leur existence.

Cette annonce du Kremlin intervient en pleine période de spéculations sur de possibles remaniements militaires après la rébellion avortée de Wagner, le 24 juin, qui a ébranlé le pouvoir russe.

Pendant plusieurs heures, les combattants du groupe ont occupé un quartier général de l'armée à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest), et parcouru plusieurs centaines de kilomètres en direction de Moscou.

La mutinerie a pris fin le 24 juin au soir, avec un accord prévoyant le départ au Bélarus de M. Prigojine, tandis que ses combattants pouvaient soit l'y rejoindre, entrer dans l'armée régulière ou retourner à la vie civile.

Dans son interview à Kommersant, M. Poutine a affirmé avoir proposé aux combattants de Wagner, lors d'une rencontre au Kremlin le 29 juin, de servir sous le commandement d'un autre homme mais que Evguéni Prigojine avait refusé cette offre.

Les soldats de Wagner "auraient pu être réunis dans un seul endroit et continuer à servir. Pour eux, rien n'aurait changé, ils auraient été dirigés par la personne qui était leur véritable commandant pendant toute cette période", a affirmé M. Poutine.

Kommersant précise que cet homme est un commandant de Wagner ayant pour nom de guerre "Sedoï" (Cheveux gris) et qui aurait, selon M. Poutine, réellement dirigé les paramilitaires sur le front ukrainien.

" Beaucoup (de commandants de Wagner) ont acquiescé de la tête quand j'ai dit ça. Mais (Evguéni) Prigojine, qui était assis devant, ne l'a pas vu et a dit, après avoir écouté: 'Non, les gars ne sont pas d'accord avec cette solution' ", a assuré M. Poutine.


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Short Url
  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Short Url
  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.