Ukraine: Biden juge que Poutine «a déjà perdu la guerre» et finira par négocier

Le président américain Joe Biden répond aux questions de la presse avant l'embarquement à l'aéroport international de Vilnius à Vilnius, en Lituanie (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden répond aux questions de la presse avant l'embarquement à l'aéroport international de Vilnius à Vilnius, en Lituanie (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 14 juillet 2023

Ukraine: Biden juge que Poutine «a déjà perdu la guerre» et finira par négocier

  • Joe Biden, estime que Moscou finirait par négocier face à la contre-offensive ukrainienne au lendemain du sommet de l'Alliance à Vilnius
  • Vladimir Poutine a commenté jeudi soir la possible adhésion d'Ukraine à l'Otan, se disant «certain que cela n'améliorera pas la sécurité de l'Ukraine»

HELSINKI: Vladimir Poutine "a déjà perdu la guerre" en Ukraine, a affirmé jeudi Joe Biden, estimant que Moscou finirait par négocier face à la contre-offensive ukrainienne, le président russe assurant lui qu'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan aggraverait les tensions internationales, au lendemain du sommet de l'Alliance à Vilnius.

"Il pourrait finir la guerre demain, il n'aurait qu'à dire: +j'arrête+", a déclaré le président américain lors d'une visite en Finlande célébrant la récente adhésion à l'Otan du pays nordique voisin de la Russie.

"Mais il n'y pas de possibilité pour lui de gagner la guerre en Ukraine (...) Il l'a déjà perdue", a assuré M. Biden, soulignant le manque de ressources de la Russie et ses difficultés économiques.

Malgré le peu de progrès de la contre-offensive ukrainienne sur le front, le président américain s'est dit convaincu que celle-ci mènerait à une demande de négociations de la part de Moscou.

"J'espère, et c'est mon attente, que l'Ukraine fera des progrès significatifs dans son offensive et que cela débouchera sur un règlement négocié à un moment ou à un autre", a déclaré le dirigeant américain.

Face à la déception affichée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky de ne pas avoir obtenu de calendrier précis sur l'adhésion de son pays à l'Otan lors du sommet de l'alliance mardi et mercredi à Vilnius, Joe Biden a réitéré la promesse américaine d'une adhésion.

"La question n'est pas de savoir s'ils doivent ou non adhérer à l'Otan, (mais) quand ils pourront adhérer. Et ils adhéreront à l'Otan", a affirmé le locataire de la Maison Blanche.

«La livraison de nouvelles armes ne fera qu'aggraver la situation»

La Russie a répondu jeudi par une série d'attaques aériennes sur l'Ukraine, qui ont fait au moins quatre blessés à Kiev, selon les autorités ukrainiennes.

Vladimir Poutine a commenté jeudi soir la possible adhésion d'Ukraine à l'Otan, se disant "certain que cela n'améliorera pas la sécurité de l'Ukraine et que, d'une manière générale, cela rendra le monde beaucoup plus vulnérable et mènera à des tensions supplémentaires sur la scène internationale".

S'exprimant à la télévision russe en marge d'un forum technologique, il a ajouté que "la menace d'une adhésion de l'Ukraine" à l'Otan était précisément "une des raisons" de l'intervention militaire russe dans le pays en février 2022.

"La livraison de nouvelles armes ne fera qu'aggraver la situation, et l'aggravera pour la partie ukrainienne, ce qui ne fera qu'attiser le conflit", a ajouté le président russe.

Jeudi, les forces armées ukrainiennes ont déclaré avoir déjà reçu les armes à sous-munitions promises par Washington. "Nous venons de les recevoir, nous ne les avons pas encore utilisées, mais elles peuvent radicalement changer" la situation sur le champ de bataille, a déclaré Oleksandre Tarnavsky, le commandant de la contre-offensive dans le sud du pays, dans une interview à la télévision américaine CNN.

Controversées, ces armes sont accusées de faire de nombreuses victimes collatérales, notamment civiles, en raison en particulier des charges non explosées qui s'enterrent dans le sol.

Des bombes à sous-munitions américaines déjà livrées à l'armée ukrainienne

"Nous venons de les recevoir, nous ne les avons pas encore utilisées, mais elles peuvent radicalement changer" la situation sur le champ de bataille, a déclaré Oleksandre Tarnavsky, le commandant de la contre-offensive dans le sud du pays, dans une interview à la télévision américaine CNN.

Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière qu'ils livreraient ces armes à l'Ukraine, malgré les inquiétudes suscitées par le risque à long terme posé aux civils.

"L'ennemi comprend également qu'en obtenant ces munitions, nous aurons un avantage", a déclaré M. Tarnavsky, tout en assurant que les forces ukrainiennes n'utiliseraient pas ces armes dans les zones fortement peuplées.

"Les Russes pensent que nous allons l'utiliser sur toutes les zones du front (...) C'est très faux", a-t-il soutenu.

«Menace nucléaire»

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, a également affirmé que la livraison d'avions de combat F-16 occidentaux - nécessaires selon Kiev pour combattre l'invasion russe - seraient considérés comme une menace "nucléaire", ces avions étant capables de porter l'arme atomique.

"Je ne crois pas qu'il y ait une réelle perspective (...) que Poutine utilise l'arme nucléaire. Non seulement l'Occident, mais aussi la Chine et le reste du monde ont dit: 'n'allez pas sur ce terrain-là'", a balayé Joe Biden, au côté du président finlandais Sauli Niinistö.

Joe Biden est arrivé mercredi soir en Finlande, entrée en avril dans l'Alliance atlantique, pour clore la tournée européenne qu'il avait entamée dimanche soir à Londres.

Tournant la page de cinq décennies d'une neutralité forcée par la Russie après la Seconde Guerre mondiale puis de non-alignement militaire depuis la fin de la Guerre froide, la Finlande est devenue le 4 avril le 31e membre de l'Alliance atlantique.

Avec une nouvelle frontière de 1 300 km avec un pays de l'Otan, cette entrée est un revers stratégique majeur pour Moscou.

La Suède devrait suivre dans les prochains mois après un accord surprise avec la Turquie lundi à Vilnius.

«Échange de prisonniers»

Le président américain est également revenu sur la mutinerie avortée fin juin du groupe paramilitaire russe Wagner, signe des profondes divisions dans le camp militaire russe.

Il a ironisé sur les risques d'élimination du chef du groupe Evguéni Prigojine, jugeant qu'il devrait faire "attention à ce qu'il mange".

Le président américain s'est aussi dit déterminé à faire "tout son possible" pour libérer le journaliste américain Evan Gershkovich, correspondant du Wall Street Journal emprisonné depuis plus de 100 jours en Russie, y compris via un "échange de prisonniers".

Outre M. Niinistö, Joe Biden a rencontré jeudi à Helsinki les dirigeants des autres pays nordiques (Suède, Danemark, Norvège et Islande).


Une « puissante » explosion dans un port iranien fait plus de 400 blessés

Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
Un épais panache de fumée s'élève alors que des automobilistes conduisent leurs véhicules sur une autoroute près de la source d'une explosion au quai du port Shahid Rajaee au sud-ouest de Bandar Abbas dans la province iranienne d'Hormozgan, le 26 avril 2025. (Photo de Mohammad Rasole MORADI / IRNA / AFP)
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  • Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.
  • « 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

TEHERAN : Une « puissante explosion » a fait  samedi plus de 400 blessés dans un important port du sud de l'Iran, ont rapporté les médias d'État, qui n'ont pas donné de précisions sur l'origine du sinistre dans l'immédiat.

« Une puissante explosion s'est produite sur un quai du port Shahid Rajaï », a déclaré à la télévision Esmaïl Malekizadeh, un responsable local de l'administration portuaire.

Ce port, crucial pour le commerce, est situé à plus d'un millier de kilomètres au sud de Téhéran, près de la grande ville de Bandar Abbas, qui donne sur le détroit d'Ormuz.

« 406 personnes ont été blessées et ont été transférées vers des centres médicaux », a indiqué la télévision d'État.

Selon l'agence de presse officielle Irna, Shahid Rajaï est le plus grand port commercial d'Iran. 

Plus de 70 % des marchandises iraniennes transitent par ce port qui borde le détroit d'Ormuz par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.

« L'incident est dû à l'explosion de plusieurs conteneurs stockés dans la zone du quai du port Shahid Rajaï », a indiqué à la télévision d'État un responsable local des secours, Mehrdad Hassanzadeh.

Selon l'agence Isna, le premier vice-président, Mohammad Reza Aref, a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déterminer la cause exacte de l'incident et l'étendue des dégâts. 

La télévision d'État a diffusé des images d'un important panache de fumée noire s'élevant dans le ciel depuis le port.

Une autre vidéo, relayée par l'agence Mehr, montre une explosion dans un hangar qui provoque un épais nuage de fumée et de poussière, filmée par une caméra de surveillance.

Selon l'agence de presse Fars, la détonation a été entendue à une cinquantaine de kilomètres à la ronde.

« L'onde de choc a été si forte que la plupart des bâtiments du port ont été gravement endommagés », a indiqué de son côté l'agence de presse Tasnim. 

Le nombre d'employés présents au moment de l'explosion n'est pas connu pour l'instant.

Samedi est le premier jour ouvré de la semaine en Iran.

La compagnie nationale de distribution de pétrole a déclaré que les installations pétrolières n'avaient pas été endommagées et qu'elles « fonctionnaient actuellement normalement ».

Des explosions de cette magnitude sont rares en Iran, mais le pays a connu des incidents meurtriers ces derniers mois.

En septembre dernier, une explosion dans une mine de charbon avait ainsi fait plus de 50 morts.


Ukraine: Zelensky dit espérer "des résultats" après sa rencontre avec Trump

 Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
Sur cette photo prise et diffusée par le service de presse présidentiel ukrainien le 26 avril 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) rencontre le président américain Donald Trump (à gauche) en marge des funérailles du pape François à la basilique Saint-Pierre au Vatican. (Photo by Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)
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  • « Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi espérer « des résultats » après sa rencontre « symbolique » avec son homologue américain, Donald Trump, qui pousse fortement pour une cessation des hostilités entre Ukrainiens et Russes, après plus de trois ans d'invasion russe de l'Ukraine.

« Bonne réunion. Nous avons longuement discuté en tête-à-tête. J'espère que nous obtiendrons des résultats sur tous les points abordés », a-t-il indiqué sur les réseaux sociaux, réitérant sa demande d'un cessez-le-feu total et inconditionnel. « Cette réunion était très symbolique et pourrait devenir historique si nous parvenons à des résultats communs », a ajouté M. Zelensky.  


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome.