Coran brûlé: un incident «provoqué» pour attiser la colère et la division, selon le chef des droits de l’homme de l’ONU

Les dirigeants politiques et religieux ont un rôle crucial à jouer dans la prévention des actes offensants sur le plan religieux en dénonçant toutes les profanations de lieux saints et de symboles, dit Volker Turk. (AFP)
Les dirigeants politiques et religieux ont un rôle crucial à jouer dans la prévention des actes offensants sur le plan religieux en dénonçant toutes les profanations de lieux saints et de symboles, dit Volker Turk. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 juillet 2023

Coran brûlé: un incident «provoqué» pour attiser la colère et la division, selon le chef des droits de l’homme de l’ONU

  • Un débat d’urgence s’est tenu au cours de la 53e session du Conseil des droits de l’homme à Genève en réponse au Coran brûlé devant une mosquée à Stockholm pendant les vacances de l’Aïd al-Adha le mois dernier
  • «Au-delà des mots, les êtres humains communiquent à travers des symboles», déclare M. Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme

NEW YORK: Le chef des droits de l’homme de l’ONU a déclaré mardi qu’il «ressentait beaucoup de compassion» envers les millions de personnes indignées par des actes qui ciblent «leurs valeurs et croyances les plus profondes».

Volker Türk déclare que les incidents récents, comme le Coran brûlé et autres actions similaires, semblent avoir été provoqués pour attiser la colère, créer des divisions et transformer les différences de points de vue en haine et en violence.

Il a tenu ces propos au cours de la 53e session du Conseil des droits de l’homme à Genève lors d’un débat d’urgence sur «l’augmentation alarmante des actes prémédités et publics de haine religieuse qui se manifestent par la profanation récurrente du Saint Coran dans certains pays européens et autres».

Le débat se tient en réponse au Coran brûlé devant une mosquée à Stockholm, le mois dernier, pendant les vacances de l’Aïd al-Adha. Cet acte a suscité l’indignation dans le monde musulman et une condamnation à l’échelle mondiale.

«Au-delà des mots, les êtres humains communiquent à travers des symboles», déclare M. Türk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme. «Une bague marque notre engagement à nous marier. La couleur des feux signale s’il faut s’arrêter ou passer.»

«Les symboles religieux vont beaucoup plus loin. Un croissant, une étoile, une croix, un personnage assis: pour certains, cela pourrait signifier peu. Mais pour des millions de personnes, ils ont une signification profonde et incarnent une histoire très importante, un système de valeurs de grande envergure, un fondement de communauté et d’appartenance collective et l’essence même de leur identité et de leurs croyances.»

Les dirigeants politiques et religieux ont un rôle crucial à jouer dans la prévention des actes offensants sur le plan religieux en dénonçant toutes les profanations de lieux saints et de symboles, ajoute-t-il.

«Ils devraient également indiquer clairement que la violence ne peut être justifiée par une provocation préalable, soit-elle réelle ou perçue», soutient M. Türk.

Bien que toute restriction à la liberté de parole ou d’expression doive rester une exception à la règle, dit-il, «un acte de parole, dans les circonstances spécifiques où il se produit, peut constituer une incitation à l’action de la part d’autrui – action très violente et discriminatoire dans certains cas».

Invoquant les principes du droit international, il soutient que les États doivent interdire «tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence».

Il ajoute, cependant, que «toute restriction nationale au droit à la liberté d’opinion et d’expression doit être formulée de manière à ce que son seul objectif et résultat soit de protéger les individus, plutôt que de protéger la doctrine religieuse d’une analyse critique».

M. Türk met également en lumière l’importance des efforts pour lutter contre le discours de haine, qui, selon lui, «doit être activement contré par toutes les autorités responsables, les personnalités influentes et le secteur privé».

Par ailleurs, il exhorte les États à redoubler d’efforts pour mettre en œuvre le plan d’action de l’ONU visant à lutter contre l’intolérance fondée sur la religion ou les convictions.

«De nombreuses sociétés luttent contre cette militarisation des différences religieuses à des fins politiques», insiste-t-il.

«Nous ne devons pas nous laisser entraîner et être instrumentalisés par ces marchands de chaos à des fins politiques. Ces provocateurs cherchent délibérément des moyens de nous diviser.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.