A Cannes, exposition hommage aux déportés de la conquête de l'Algérie

Une photo prise le 28 juillet 2020 montre une vue générale du Fort Royal depuis l'île Sainte Marguerite (Photo, AFP).
Une photo prise le 28 juillet 2020 montre une vue générale du Fort Royal depuis l'île Sainte Marguerite (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 08 juillet 2023

A Cannes, exposition hommage aux déportés de la conquête de l'Algérie

  • L'exposition du musée du Masque de Fer et du Fort-Royal, jusqu'au 29 octobre, retrace, à partir de nombreux documents d'archives, de peintures de l'époque et des premières photographies, la vie quotidienne de ces détenus sur cette île
  • Lors du vernissage samedi étaient d'ailleurs présents des membres du collectif des associations de harkis des Alpes-Maritimes

CANNES: "Prisonniers en terre d'exil": Cannes a inauguré samedi une exposition en mémoire des 3 000 à 4 000 Algériens déportés au Fort-Royal de l'île Sainte-Marguerite, à quelques encablures de la ville, lors de la conquête de l'Algérie par la France au XIXe siècle.

"C'est la redécouverte d'une Histoire qui avait été perdue pendant deux générations", explique Christophe Roustan Delatour, le commissaire de l'exposition.

Ce n'est en effet que récemment, dans les années 1970, que des ouvriers harkis de l'Office national des forêts (ONF) chargés d'une opération de débroussaillage avaient reconnu, sous la végétation, des tombes musulmanes, toutes en forme de cercle délimitées par des pierres à même le sol.

Succédant à des prisonniers politiques français comme le célèbre homme au masque de fer ou encore des pasteurs protestants, les Algériens détenus ici entre 1841 et 1884 constituaient souvent des monnaies d'échange pris en otage pour obliger les opposants à la colonisation française à se rendre.

Ce fut ainsi le cas de la "smala" d'Abd-el-Kader, l'émir qui avait fédéré dans les années 1840 tous les opposants à la colonisation. Près de 500 de ses proches ont été internés à Cannes jusqu'à sa reddition en 1848.

Dans les années suivantes ont suivi de nombreux opposants aux desseins des colonisateurs ou leurs familles, accompagnés parfois de leurs serviteurs, tous déportés sur l'île de façon arbitraire, sans jugement et sans connaître la durée de leur emprisonnement. Après 1884, la déportation vers Cannes a été arrêtée au profit de destinations jugées plus sûres pour les éloigner, comme la Nouvelle-Calédonie.

Parmi ces hommes, femmes et enfants qui ont été détenus sur l'île, parfois pendant plusieurs années, 274 sont décédés sur place, comme en atteste la présence près du fort d'un cimetière musulman, un des plus anciens de France avec celui d'Amboise.

«Un cas de micro-histoire»

L'exposition du musée du Masque de Fer et du Fort-Royal, jusqu'au 29 octobre, retrace, à partir de nombreux documents d'archives, de peintures de l'époque et des premières photographies, la vie quotidienne de ces détenus sur cette île de quelques centaines de mètres de long.

Lors du vernissage samedi étaient d'ailleurs présents des membres du collectif des associations de harkis des Alpes-Maritimes.

"C'est un cas de micro-histoire qui permet d’aborder, à partir d'un lieu, toute l'Histoire elle-même", note l'historienne Anissa Bouayed qui, pendant un an, s'est penchée sur une quinzaine de volumineux cartons d'archives pour établir, notamment, la liste nominative des 274 Algériens décédés et inhumés sur l'île.

"A travers ces documents issus de l'armée française, avec des lettres de prisonniers, des rapports de médecins ou d'autres relatant les évasions, on peut comprendre quels groupes sociaux on a fait venir ici et dans quelles circonstances", dit-elle en notant l'importance, "au-delà du travail historique", de pouvoir, pour une "question d'humanité", citer les noms des 274 décédés, via un enregistrement diffusé pendant la visite.

"C'est un projet que nous avons initié il y a cinq ans et que nous avons tenu secret jusqu'à présent pour des raisons évidentes de sensibilité mémorielle", a souligné lors du vernissage David Lisnard, le maire de Cannes, qui projette après cette exposition-hommage de mettre en valeur le cimetière musulman de l'île, une fois l'accord des services de l'Etat obtenu.

"Nous avons en parallèle obtenu un accord de principe des autorités algériennes pour réhabiliter en Algérie un cimetière chrétien", a aussi indiqué l'élu pour qui "dire les choses" reste "la meilleure façon de les apaiser" dans le contexte actuel de tensions entre la France et l'Algérie.


Imane Alaoui, auteure de «Flavors of Morocco Transcended», rejoint E& Beach Canteen pour un cours culinaire en direct ce dimanche

Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended » (fournie)
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  • Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï
  • Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe

DUBAÏ : Imane Alaoui, auteure du livre de recettes « Flavors of Morocco Transcended », invite les aficionados de la cuisine à embarquer pour un voyage culinaire sans précédent.

Rejoignez Imane pour un cours de cuisine marocaine à la pittoresque cantine E& Beach, située sur la plage de Jumeirah à Dubaï.

Au cours de cette expérience immersive, les participants visiteront la cuisine marocaine, découvrant et savourant des recettes exquises adaptées aux palais et aux styles de vie modernes. Au cœur de l'événement se trouve le célèbre tajine marocain, pour s'adapter à l'emploi du temps trépidant des habitants de Dubaï.

Flavors of Morocco Trenscended par Imane Alaoui (fournie)
Flavors of Morocco Transcended par Imane Alaoui (fournie)

Imane Alaoui s'est donné pour mission de détruire le mythe selon lequel la cuisine marocaine est trop complexe, en veillant à ce qu'elle soit accessible à tous ceux qui ont une passion pour la cuisine et un amour pour les saveurs diverses. Grâce à ce cours culinaire, les participants acquerront des connaissances inestimables, des compétences pratiques et une nouvelle appréciation de la riche tapisserie de la gastronomie marocaine.

Pour vous lancer dans cette aventure culinaire, rendez-vous sur : www.breakbread.com/experiences .

À propos d'Imane Alaoui :

Passionnée de cuisine et par le partage de son héritage, Imane Alaoui est connue pour son approche innovante de la cuisine marocaine. Elle cherche à inspirer les autres pour embrasser la richesse et la diversité de la gastronomie marocaine.

À propos de « Flavors of Morocco Transcended » (Les saveurs du Maroc transcendées)

« Les saveurs du Maroc transcendées » est un livre de recettes qui réinvente les plats marocains traditionnels pour un public moderne. Le livre présente un mélange harmonieux de saveurs authentiques et de tournures contemporaines, invitant les lecteurs à un voyage culinaire captivant à travers le paysage culinaire vibrant du Maroc.

 


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.