BEYROUTH: Ralph Masri est né à Beyrouth en 1989 et malgré son jeune âge, il a déjà figuré sur la liste des «30 Under 30» de Forbes Middle East, un palmarès qui récompense les trente jeunes de moins de 30 ans les plus influents du monde arabe.
À 18 ans, il se forme à la célèbre école d’art et de design de Londres, Central Saint Martins, et il fonde sa marque du même nom, qui dispose d'un showroom à Beyrouth depuis 2014.
Petit, il est attiré par la géométrie, les formes, les structures. Il affirme à cet égard à Arab News en français que «l’architecture et l’Histoire sont mes grandes passions. À ce titre, toutes mes collections intègrent des éléments des deux disciplines. J'ai créé ma première collection baptisée “Arabesque Déco” en fusionnant le style architectural oriental de notre région avec l'esthétique occidentale de l'Art déco. Ma collection “Phoenician Script” tire son inspiration de mon héritage en tant que Libanais, tandis que ma collection “Heliopolis” s'inspire de Baalbek et des motifs romains de l'Antiquité. En ce qui concerne mes collections “Modernist” et “1919”, elles sont influencées par les mouvements architecturaux du modernisme et du Bauhaus. Chacune de mes collections possède une histoire qui est devenue mon identité.»
Pour lui, «un bijou, c’est éternel, en particulier un bijou en or. On trouve toujours des bijoux intacts qui ont des milliers d’années – rien ne vieillit mieux qu’un bijou. Et puis il y a l’aspect sentimental: les bijoux sont souvent passés de génération en génération, de mère en fille, de père en fils.»
Une passion pour la géométrie
Le travail du jeune Libanais est une fusion de tradition et de modernité, conçu pour refléter son héritage moyen-oriental. Les créations exceptionnelles de Ralph Masri reflètent sa passion pour la narration, qui puise son inspiration dans ses voyages, sa culture et ses expériences personnelles. À travers des détails complexes et un savoir-faire délicat présent dans chaque pièce, il offre un aperçu de sa vision créative, conférant un caractère éblouissant à toute collection. Bijoutier attitré des figures les plus connues, il met ses créations au cou de la reine Rania de Jordanie; de l’ex-duchesse de Sussex, Meghan Markle; de Gigi Hadid, de Jessica Alba ou encore de la star, Katy Perry.
Dans le cadre de la promotion de son nouvel album, Courage, Céline Dion a enfilé les boucles d'oreilles Phoenician Script Bolt du créateur libanais.
Le style Bauhaus:
Forme cubique ou carrée, fonctionnelle et dépourvue d'ornements. Grâce aux classiques du design Bauhaus, l'idée d'un style minimaliste, intemporel, épuré et simple résonne fortement encore aujourd'hui.
Collaboration avec Sotheby’s
Il a franchi une étape importante de sa carrière lorsqu'il a remporté le prestigieux prix Swarovski alors qu'il était étudiant en première année, lui offrant ainsi l'opportunité de travailler pour la marque internationale. L'année suivante, à seulement 20 ans, il a été largement reconnu pour son talent en étant nominé pour un UK Jewellery Award, devenant ainsi le plus jeune candidat à obtenir cette distinction. Il a collaboré depuis avec de grandes marques, apportant son talent et ses conceptions uniques. En 2011, après avoir obtenu un baccalauréat en design de bijoux, il crée sa propre marque.
Récemment, sa carrière a pris un nouveau tournant, car il a signé avec la prestigieuse maison d'enchères Sotheby’s Dubai. Il raconte à Arab News en français comment l’aventure a commencé: «Depuis mes débuts, l'une des directrices du département de joaillerie de Sotheby's est une grande admiratrice de mon travail. Pour la première fois, la maison a décidé de promouvoir une nouvelle série de bijoux contemporains à la galerie de Dubaï, mettant l'accent sur les talents de la région, et j'ai été invité à exposer chez eux. C'est un véritable honneur pour moi, car Sotheby's est une référence dans le monde de l'art et du luxe. Ils ne mettent en vente que les œuvres des plus grands artistes, donc être inclus est un rêve devenu réalité.»
Quel message a-t-il pour les jeunes Libanais qui espèrent suivre la même voie que lui? Pour Ralph Masri, la joaillerie «n’est pas une voie facile». «J'aurais aimé dire que le talent suffit, mais malheureusement, ce n'est pas le cas. Il faut une identité forte, beaucoup de capital et encore plus de patience. Mais les Libanais ont du talent!», conclut-il sans hésiter.