Bosnie: Le dirigeant serbe promulgue une loi rejetant l'autorité du Haut représentant

Le chef des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, participe à une réunion avec le président russe au Kremlin, à Moscou, le 23 mai 2023. (Photo, AFP)
Le chef des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, participe à une réunion avec le président russe au Kremlin, à Moscou, le 23 mai 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 08 juillet 2023

Bosnie: Le dirigeant serbe promulgue une loi rejetant l'autorité du Haut représentant

  • Cette décision représente un défi de taille pour le Haut représentant Christian Schmidt
  • Proche du Kremlin, Milorad Dodik est visé par des sanctions américaines et britanniques après avoir multiplié ces dernières années les menaces séparatistes

SARAJEVO: Le président de la Republika Srpska Milorad Dodik a promulgué vendredi une loi rejetant l'autorité du Haut représentant international dans cette entité serbe de Bosnie, un acte qualifié par les Etats-Unis d'"attaque délibérée contre l'accord de paix" dans ce pays divisé selon les lignes de fracture communautaire.

Cette décision qui risque d'aggraver davantage les tensions dans ce pays des Balkans, représente aussi un défi de taille pour le Haut représentant Christian Schmidt.

Depuis la nomination en 2021 à ce poste de cet homme politique allemand, les dirigeants des Serbes de Bosnie, notamment Milorad Dodik, rejettent son autorité et affirment régulièrement qu'il s'agit d'un Haut représentant "illégal" ou "faux" car il n'a pas été approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU, comme ses prédécesseurs.

"Le président de le Republika Srpska (RS) Milorad Dodik a signé le décret sur la promulgation" de cette loi adoptée le 21 juin par le Parlement de l'entité serbe, indique son cabinet dans un communiqué.

Dans une lettre adressée parallèlement au bureau du Haut représentant (OHR), Milorad Dodik réaffirme sa position à son égard.

"Le Haut représentant en Bosnie-Herzégovine n'existe pas et c'est insupportable et illégal de vous représenter faussement", a écrit le chef politique des Serbes de Bosnie, selon le contenu de cette lettre publié par son cabinet.

La promulgation de la loi a été condamnée par l'ambassade des Etats-Unis à Sarajevo, qui l'a qualifiée d'"attaque délibérée contre l'accord de paix de Dayton, l'ordre constitutionnel (...) et l'Etat".

Pour le président de la chambre des représentants du Parlement central bosnien, Denis Zvizdic, il s'agit d'un "coup d'Etat rampant" et du "début de la sécession".

"Il est entièrement clair qu'il (Dodik) est prêt à sacrifier la paix", a déclaré Zvizdic, un homme politique bosniaque, cité sur le site de la télévision régionale N1.

Proche du Kremlin, Milorad Dodik est visé par des sanctions américaines et britanniques après avoir multiplié ces dernières années les menaces séparatistes.

La loi qu'il a promulguée stipule que les décisions prises par le Haut représentant international ne seront plus publiées dans le journal officiel de l'entité serbe, ce qui signifie de facto le rejet de son autorité.

«Violation de l'accord de paix»

Le Haut représentant, qui veille au respect de l'accord de paix de Dayton (Etats-Unis, 1995), dispose de pouvoirs discrétionnaires lui permettant d'annuler ou d'imposer des lois et aussi de limoger des élus.

Principal allié international des Serbes de Bosnie, la Russie avait proposé en juillet 2021 au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution, coparrainée par la Chine, prévoyant la fermeture de l'OHR en juillet 2022.

Ce texte avait été rejeté, des diplomates occidentaux ayant alors accusé Moscou de vouloir décrédibiliser le Haut représentant.

En signant le décret, Milorad Dodik a ignoré aussi la dernière décision de Christian Schmidt qui a annulé samedi, avec le soutien des principales puissances occidentales, cette même loi, avant son entrée en vigueur.

Le diplomate allemand a alors annulé aussi une autre loi adoptée fin juin par les députés serbes bosniens, refusant la mise en oeuvre en RS des décisions de la Cour constitutionnelle de Bosnie, un texte vivement dénoncé par Washington, Paris ou encore Londres.

Ce texte, dont la promulgation a également été annoncée par Dodik, a été qualifié par Christian Schmidt de "violation directe de l'ordre constitutionnel (...) et de l'accord de paix".

"Je dois défendre ce peuple (serbe, NDLR). Je suis prêt au sacrifice et à aller jusqu'au bout parce que je n'ai pas le choix", a déclaré Milorad Dodik dimanche à la presse.

Par sa dernière décision, le Haut représentant a aussi modifié le code pénal bosnien, permettant à la justice locale de poursuivre des responsables politiques s'opposant à ses propres décisions et à celles de la Cour constitutionnelle, prévoyant des peines jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.

Depuis la guerre intercommunautaire des années 1990, la Bosnie est divisée en deux entités, une serbe et l'autre croato-bosniaque, unies par de faibles institutions centrales.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.