Coran brûlé en Suède: l’importance de la lutte contre l’islamophobie d’Europe jusqu’en Amérique latine

Les femmes musulmanes de Colombie sensibilisent à l’islam en Amérique du Sud, où les cas de harcèlement, qui ciblent plus particulièrement les musulmanes au Brésil, sont à la hausse. (Photo fournie)
Les femmes musulmanes de Colombie sensibilisent à l’islam en Amérique du Sud, où les cas de harcèlement, qui ciblent plus particulièrement les musulmanes au Brésil, sont à la hausse. (Photo fournie)
Maria José Acevedo Garcia discute avec des groupes d’élèves d’islam et d’islamophobie. (Photo fournie)
Maria José Acevedo Garcia discute avec des groupes d’élèves d’islam et d’islamophobie. (Photo fournie)
Maria José Acevedo Garcia fait la Dawah (invitation à écouter le message de l’islam, NDLR) dans une école. Beaucoup de filles s’intéressent à l’islam et demandent à essayer un hijab. (Photo fournie)
Maria José Acevedo Garcia fait la Dawah (invitation à écouter le message de l’islam, NDLR) dans une école. Beaucoup de filles s’intéressent à l’islam et demandent à essayer un hijab. (Photo fournie)
Maria José Acevedo Garcia discute avec des groupes de scouts de l’islam en Colombie dans le but de sensibiliser à la diversité religieuse. (Photo fournie)
Maria José Acevedo Garcia discute avec des groupes de scouts de l’islam en Colombie dans le but de sensibiliser à la diversité religieuse. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 20 juillet 2023

Coran brûlé en Suède: l’importance de la lutte contre l’islamophobie d’Europe jusqu’en Amérique latine

  • L’islamophobie a pris de l’ampleur au Brésil sous l’ancien président Jair Bolsonaro (entre 2019 et 2022), lorsque plusieurs groupes antimusulmans sont devenus plus puissants
  • Les femmes qui portent le hijab doivent faire face à toutes sortes de remarques sexistes dans la rue et dans les transports en commun

SAO PAULO: Alors que le nombre de musulmans qui vivent en Amérique latine augmente et que les communautés islamiques gagnent en visibilité, de plus en plus de cas d’islamophobie sont signalés dans la région. Les dirigeants communautaires, pour la plupart des femmes, tentent par tous les moyens de remédier au problème.

Avec une population musulmane estimée entre 800 000 et 1,5 million d’habitants, le Brésil est le seul pays d’Amérique latine où une étude approfondie sur l’islamophobie a été menée.

L’accent est mis sur ce sujet depuis qu’un exemplaire du Saint Coran a été brûlé le 28 juin devant la mosquée centrale de Stockholm – un acte offensant qui a été toléré par les autorités suédoises. Bien que l’Amérique du Sud n’ait pas été témoin d’une telle manifestation d’intolérance, on pense que l’islamophobie existe bel et bien, mais qu’elle est dissimulée, dans de nombreux pays.

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La police suédoise regarde Salwan Momika, qui a fui l’Irak pour la Suède il y a plusieurs années, tenir un discours avant de brûler le livre sacré musulman devant une mosquée à Stockholm, le 28 juin 2023, pendant les vacances de l’Aïd al-Adha. (AFP)

Dirigée par l’anthropologue Francirosy Barbosa, professeure à l’Université de Sao Paulo et elle-même musulmane convertie, l’étude comprend une enquête menée auprès de 653 musulmans. Elle montre que la plupart d’entre eux ont déjà souffert d’une sorte d’islamophobie.

«La majorité des personnes interrogées sont des femmes, ce qui montre déjà que ce sont elles qui en souffrent le plus», déclare l’anthropologue à Arab News.

Environ 54% des hommes qui ont participé à l'étude – à la fois ceux qui sont nés musulmans et ceux qui se sont convertis à l’islam – affirment avoir ressenti une forme de gêne en raison de leur religion. La plupart des incidents se seraient produits dans la rue, au travail ou à l’école.

Les proportions sont plus élevées chez les femmes. En effet, 66% de celles qui sont nées musulmanes déclarent avoir été victimes d’offense ou d’agression en raison de leur foi. Il en est de même pour 83% des femmes qui se sont converties à l’islam.

De nombreux incidents concernent des blagues ou des commentaires subtils. Par exemple, une personne qui traite son collègue au travail de «kamikaze» après avoir découvert qu’il était musulman, ou encore une femme qui insiste pour que son amie ne porte pas de voile parce que c’est le symbole de la domination masculine.

Mais l’étude fait également état de cas graves de violence physique, comme cet agresseur inconnu qui a pulvérisé de l’insecticide dans les yeux d’une femme qui portait le hijab ou cette fille qui a été battue par un homme dans la rue après être sortie d’une mosquée.

Les femmes converties «sont les principales victimes de l’islamophobie parce qu’elles sont plus vulnérables. Beaucoup d’entre elles viennent de quartiers pauvres et doivent utiliser les transports en commun», précise l’anthropologue. Elles doivent également faire face aux pressions de leur propre famille. Beaucoup d’entre elles renoncent à porter un voile après avoir été agressées, ce qui leur «inflige de la souffrance parce qu’elles sentent qu’elles ne respectent pas un commandement divin», ajoute Francirosy Barbosa.

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Au Brésil, les cas de harcèlement qui ciblent particulièrement les musulmanes sont en augmentation. (Photo fournie)

L’enseignante ajoute que l’islamophobie s’est développée au Brésil sous l’ancien président Jair Bolsonaro, entre 2019 et 2022, lorsque plusieurs groupes antimusulmans sont devenus plus puissants.

«À cette époque, les églises évangéliques prosionistes étaient en plein essor, par exemple», explique Mme Barbosa. Les personnes interrogées dans le cadre de l’enquête déclarent que les chrétiens évangéliques sont le groupe religieux qui les discrimine le plus.

L’anthropologue a été invitée plus tôt cette année à participer à un atelier organisé par le ministère des Droits de l’homme et de la Citoyenneté afin d’évoquer les discours de haine.

Son étude sur l’islamophobie a été présentée au groupe et fera partie de son rapport final, qui orientera la politique gouvernementale de lutte contre l’intolérance.

«Dans notre étude, nous avons inclus quelques lignes directrices pour la lutte contre l’islamophobie, comme la nécessité d’investir dans l’éducation aux religions et à l’islam. Maintenant, ces suggestions pourraient enfin voir le jour avec le nouveau gouvernement [du président Luiz Inacio Lula da Silva]», poursuit l’anthropologue.

En Argentine, les militants contre l’islamophobie comptent également sur des partenariats avec des institutions gouvernementales.

En 2022, l’organisation Islam para la Paz («Islam pour la paix») a signé un accord avec l’Institut national contre la discrimination, la xénophobie et le racisme – connu sous l’acronyme espagnol «Inadi» – dans le but de promouvoir la coopération contre la discrimination religieuse.

Melody Amal Khalil Kabalan, qui dirige Islam para la Paz, soutient que de nombreux organes de presse diffusaient des informations erronées sur le Qatar lorsqu’il a accueilli la Coupe du monde de football, l’année dernière. Son organisation et l’Inadi ont donc mis en place un atelier sur le pays pour les journalistes.

«Cette année, nous organiserons un programme appelé École sans discrimination, qui comprendra des ateliers sur les habitudes islamiques pour les élèves», déclare-t-elle à Arab News.

Bien que l’islamophobie en Argentine ne soit pas comparable à ce qui se passe dans les pays européens, on assiste à une augmentation des cas ces derniers temps, indique-t-elle encore. La plupart des cas concernent des femmes, comme au Brésil.

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En Argentine, même les burkinis discrets dans les lieux publics pourraient susciter la haine puisqu’ils sont associés à l’islam. (Photo fournie)

«Il y a eu un incident particulièrement commenté: il a été interdit à une femme d’entrer dans une piscine de la ville de Mendoza parce qu’elle portait un burkini», souligne la directrice d’Islam para la Paz.

«Dans d’autres situations, des responsables gouvernementaux ont interdit à des femmes de se faire prendre en photo en hijab pour des documents officiels, ce qui est pourtant leur droit.»

Les victimes de l’islamophobie peuvent signaler les incidents à l’Inadi, mais beaucoup ne le font pas «parce qu’elles pensent que les autorités ne défendront pas les musulmans comme elles défendent d’autres groupes», ajoute-t-elle.

«Cette perception découle sans doute du fait que, en Argentine, nos communautés ne sont pas aussi organisées que d’autres pour résister à la discrimination.»

Elle précise qu’il appartient aux musulmans d’informer et d’éduquer la société argentine au sujet de leurs besoins et de leurs spécificités.

«Nous avons la responsabilité de parler aux gens de notre mode de vie. Ce n’est pas seulement le problème du gouvernement», poursuit-elle.

Islam para la Paz a récemment créé un observatoire chargé des affaires musulmanes et recueille des informations sur les problèmes des communautés.

En Colombie, un groupe de femmes dirigé par Maria José Acevedo Garcia a créé il y a cinq ans la Fondation islamique Assalam, destinée aux femmes musulmanes colombiennes. Son but est de protéger les femmes musulmanes et de lutter contre l’islamophobie.

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Maria José Acevedo Garcia lors d’un événement portant sur la liberté religieuse en Colombie. (Photo fournie)

Maria José Acevedo Garcia déclare que les incidents les plus courants concernent la discrimination à l’école, sur le lieu de travail et dans les agences gouvernementales.

«Les femmes sont parfois victimes de discrimination parce qu’elles portent le hijab au travail. Dans ce genre de cas, j’envoie une lettre au responsable de l’entreprise et programme une visite dans les locaux afin d’informer les gens sur l’islam», souligne-t-elle à Arab News.

Élevée dans une famille catholique, elle s’est convertie à l’islam il y a vingt ans. Au début, elle entendait souvent des commentaires offensants et se mettait en colère, mais, avec le temps, elle «a appris à réagir calmement et à éduquer les gens».

«Assalam se rend fréquemment dans les écoles et les universités pour proposer des ateliers contre la discrimination. C’est le seul moyen de changer les choses.»

Pendant les crises qui ont eu lieu dans les pays musulmans – comme la guerre en Syrie et la prise de contrôle des talibans en Afghanistan –, l’islamophobie augmente généralement, précise-t-elle.

«Les agressions physiques ne sont forcément pas nombreuses, mais des incidents au cours desquels des personnes ont tenté d’enlever le hijab d’une femme dans les transports en commun ont déjà été signalés», précise-t-elle.

Assalam a récemment rencontré les autorités gouvernementales afin de leur présenter les besoins des femmes musulmanes en Colombie.

Des problèmes surviennent souvent à l’aéroport, par exemple, lorsque des femmes qui viennent de pays musulmans sont contraintes d’enlever le hijab lors de l’inspection.

La responsable de la fondation espère que davantage d’employés du gouvernement comprendront l’essence de l’islam à l’avenir.

Au Mexique, où la communauté musulmane s’est développée ces dernières années, l’islamophobie est perceptible dans les arts, les livres et l’actualité, où «les expressions négatives sont couramment employées au sujet de l’islam», signale l’anthropologue Samantha Leyva Cortes à Arab News.

Dans le cadre d’études sur les communautés musulmanes de Mexico et de San Cristobal de Las Casas, de nombreuses femmes ont informé Samantha Leyva Cortes qu’elles étaient traitées comme des étrangères en raison de leur hijab.

«Les commerçants supposent souvent qu’elles ne sont pas originaires du Mexique et leur font payer un produit plus cher que son prix», rapporte-t-elle.

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Sonia Garcia, une Mexicaine convertie à l’islam, s’est associée à Mayte Gutierrez, une autre Sud-Américaine convertie à l’islam, pour aider à construire et à exploiter un tout nouveau centre. Son objectif est d’aider les musulmans à se sentir davantage chez eux à Tijuana. (Photo: The Latina Muslim Foundation)

Les femmes qui portent le hijab doivent faire face à toutes sortes de remarques sexistes dans la rue et dans les transports en commun, soutient Samantha Leyva Cortes.

«Les gens les prennent généralement pour des femmes passives et privées de leurs droits. Elles ne considèrent pas que le port du hijab est leur choix», poursuit-elle.

Toutefois, ces derniers temps, les jeunes générations ont ouvert de nouvelles voies. De nombreuses femmes musulmanes sont désormais présentes sur les réseaux sociaux et dans l’espace public.

«Beaucoup de conversions se déroulent en ligne. Internet est donc un espace important pour elles», ajoute l’anthropologue.

Mme Barbosa déclare pour sa part que la plupart des dirigeants musulmans ne gèrent pas l’islamophobie de la bonne manière. «En général, ils ne se préoccupent que de répandre la religion et pensent que parler de discrimination et de violence est une mauvaise chose, qui peut soulever davantage de problèmes encore», explique-t-elle.

Son objectif est désormais de mener la même enquête dans d’autres pays d’Amérique latine afin que les problèmes liés à l’islamophobie que connaît l’ensemble de la région soient connus et que les communautés et les gouvernements puissent agir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Meta accepte de payer 25 millions de dollars à Trump après sa plainte sur la suspension de ses comptes

Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg (C), assiste à la cérémonie d'investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis dans la rotonde du Capitole à Washington, DC, le 20 janvier 2025. (AP)
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  • Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram
  • Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021

WASHINGTON: Meta a accepté de payer 25 millions de dollars de dédommagements à Donald Trump pour mettre fin à ses poursuites engagées après la suspension en 2021 de ses comptes Facebook et Instagram, a annoncé mercredi à l'AFP un porte-parole du groupe.

Le président américain avait porté plainte contre Meta et son fondateur, Mark Zuckerberg, en estimant être victime de censure après avoir été exclu de Facebook et d'Instagram le 7 janvier 2021, lors de son premier mandat, pour avoir encouragé ses partisans lors de l'assaut du Capitole à Washington la veille.

Le Wall Street Journal a été le premier à faire état de cet accord, dont un porte-parole de Meta a ensuite confirmé la teneur à l'AFP.

La décision sans précédent de Meta avait été imitée à l'époque par la plupart des réseaux sociaux grand public, dont Twitter.

Meta avait annoncé deux ans plus tard mettre fin à la suspension des comptes de Donald Trump.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, le républicain a beaucoup misé sur les magnats de la technologie, oubliant sa rancune à l'égard de Mark Zuckerberg, qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture.

Le patron du groupe californien a multiplié les annonces ce mois-ci pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine.

Il a nommé plusieurs alliés du président à des postes clefs et mis fin à des programmes (anti-désinformation, pro-diversité, pro-modération des contenus) très critiqués par les conservateurs.


Suède: l'homme ayant brûlé des exemplaires du Coran en 2023 tué par balles

Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
Salwan Momika, un Irakien de 38 ans qui avait organisé plusieurs incendies et profanations de Coran en Suède, a été tué lors d'une fusillade. (FILE/AFP)
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  • Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi
  • Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées

STOCKHOLM: Salwan Momika, qui avait déclenché des manifestations de colère dans des pays musulmans en 2023 en brûlant des exemplaires du Coran en Suède, a été tué par balles au sud-ouest de Stockholm dans la nuit de mercredi à jeudi.

Un tribunal de Stockholm devait rendre son jugement jeudi sur les accusations d'incitation à la haine portées contre lui. Il a indiqué avoir reporté sa décision au 3 février "suite à la confirmation du décès de M. Momika".

La police a expliqué avoir été appelée pour des tirs mercredi soir dans un immeuble d'habitation à Sodertälje, à 40 km au sud-ouest de Stockholm, où vivait cet Irakien de confession chrétienne.

A son arrivée dans l'immeuble, elle a trouvé "un homme touché par balles qui a été emmené à l'hôpital", avant d'indiquer plus tard qu'il était mort, sans citer son nom.

Une enquête pour meurtre a été ouverte et la police a annoncé en milieu de matinée que cinq personnes avaient été arrêtées.

"Je peux confirmer que nous enquêtons sur le meurtre de Salwan Momika", a dit de son côté le procureur Rasmus Öman à l'AFP.

"Nous n'en sommes qu'au stade initial, cela ne fait même pas 24 heures. Il y a donc beaucoup d'informations à recueillir. Cinq personnes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été arrêtées", a-t-il ajouté.

Selon plusieurs médias, Momika était en direct sur les réseaux sociaux et son meurtre a peut-être été filmé. Le quotidien Aftonbladet affirme que le meurtrier a pu s'infiltrer dans l'immeuble par le toit.

En août, Momika, ainsi qu'un autre homme, Salwan Najem, ont été renvoyés en jugement pour "agitation contre un groupe ethnique" à quatre reprises au cours de l'été 2023.

Selon l'acte d'accusation, le duo a profané le Coran, y compris en le brûlant tout en faisant des remarques désobligeantes sur les musulmans, notamment une fois à l'extérieur d'une mosquée de Stockholm.

"Je suis le prochain sur la liste", a dit Salwan Najem sur X après la mort de Momika.

-Permis de séjour révoqué-

En mars 2023, Momika s'était rendu en Norvège après la révocation de son permis de séjour suédois mais il avait été expulsé du pays et était revenu en Suède.

L'agence suédoise des Migrations avait révoqué le permis de séjour de Momika, disant qu'il leur avait fourni de fausses informations lors de sa demande d'asile. Un permis temporaire lui avait cependant été octroyé, faute de pouvoir le renvoyer en Irak.

Les relations entre la Suède et plusieurs pays du Moyen-Orient se sont déteriorées à l'été 2003 en raison des actes de profanation du Coran perpétrés par les deux hommes.

En juillet 2023, des manifestants irakiens ont pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad à deux reprises, déclenchant la seconde fois des incendies dans l'enceinte de la représentation diplomatique.

En août de la même année, le service de renseignement suédois Sapo avait relevé son niveau de menace à quatre sur une échelle de cinq, les profanations du Coran ayant fait du pays une "cible prioritaire".

Le gouvernement suédois a condamné ces profanations tout en rappelant que la liberté d'expression et de réunion était protégée par la Constitution.

En octobre 2023, un tribunal suédois a reconnu un homme coupable d'incitation à la haine pour avoir brûlé le Coran en 2020, première condamnation de ce type.

Auparavant, la justice estimait qu'un tel geste était protégé par la liberté d'expression mais depuis lors, il peut également être considéré comme une "agitation contre un groupe ethnique".

Le meurtre de Momika intervient en pleine vague de violence en Suède, marquée par une recrudescence d'attaques à l'explosif. Plus de 30 attaques à l'engin explosif ont été commises depuis le début de l'année, liées selon la police à des tentatives d'extorsion et d'intimidation.


Un avion avec 64 personnes et un hélicoptère s'écrasent dans un fleuve à Washington

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie. (AFP)
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  • Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain
  • Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens

WASHINGTON: Un avion d'American Airlines avec 64 personnes à bord et un hélicoptère militaire se sont écrasés mercredi soir dans le fleuve Potomac après une collision au-dessus de Washington, déclenchant une opération de recherches "extrêmement difficiles".

Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs heures après la pire catastrophe aérienne aux Etats-Unis depuis plus d'une décennie, les autorités n'ont fourni aucun bilan humain.

Dans un message sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a jugé que l'accident sans précédent à Washington "aurait dû être évité", si l'hélicoptère avait manœuvré, sous la direction des contrôleurs aériens, pour ne pas se trouver dans la "trajectoire d'approche parfaite" de l'avion.

La capitale fédérale est sans cesse survolée par des avions et hélicoptères à très basse altitude, avec son aéroport Ronald-Reagan au bord du Potomac, fleuve qui sépare la ville de l'Etat de Virginie à l'est.

"Profond chagrin" 

"Les deux appareils sont dans l'eau", a dit lors d'une conférence de presse depuis l'aéroport la maire de Washington Muriel Bowser.

Transportant 60 passagers et quatre membres d'équipage, l'avion appartient à la compagnie PSA, une filiale régionale d'American Airlines.

Son patron, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son "profond chagrin".

La police de Washington a souligné qu'il n'y avait "à ce stade aucune information confirmée sur des victimes".

Une très vaste opération de recherche et de secours avec policiers, pompiers, et garde-côtes est en cours sur les lieux de l'accident, dans les eaux glaciales et boueuses du Potomac, par une nuit noire.

"Les conditions sont extrêmement difficiles" pour les secouristes, dont des plongeurs, a reconnu John Donnelly, chef des pompiers de la ville.

Il a évoqué le "froid", un "vent fort" et de "la glace" sur le Potomac, les températures ayant chuté fin janvier jusqu'à -12°C.

Le Washington Post a évoqué plusieurs personnes sorties de l'eau sans que l'on sache si elles étaient vivantes ou décédées.

Depuis l'accident, des hélicoptères survolent le fleuve, balayant les eaux avec des faisceaux lumineux. Autour de l'aéroport, des dizaines de gyrophares sont visibles depuis les rives du Potomac, à Washington et en Virginie, selon des journalistes de l'AFP.

On voit aussi dans la nuit des dizaines de camions de pompiers dont certains avec des remorques tirant des canots pneumatiques à proximité de l'aéroport, dont les pistes sont au bord du fleuve.

"Lumière jaune très brillante" 

Un témoin cité par CNN, Ari Schulman, a déclaré qu'il "pens(ait) avoir vu la collision", avec une "lumière jaune très brillante" -- ressemblant au flash d'une explosion -- lorsqu'il roulait en voiture sur une voie rapide qui sillonne le long du Potomac, entre Washington et la Virginie.

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a donné les premiers éléments sur les deux appareils impliqués dans l'accident: un avion du constructeur Bombardier exploité par PSA "entré en collision à altitude moyenne" avec un hélicoptère Sikorsky H-60 au moment de l'approche pour atterrir à l'aéroport Ronald-Reagan.

L'avion venait de Wichita, au Kansas, et devait atterrir à Washington à 21H00 (02H00 GMT jeudi).

Un responsable du Pentagone a précisé que trois militaires étaient à bord de l'hélicoptère et une porte-parole de l'armée a confirmé que l'appareil effectuait "un vol d'entraînement", selon un message relayé sur les réseaux sociaux par le nouveau ministre de la Défense Pete Hegseth.

Evoquant un "incident aérien" sur son compte X, l'aéroport Ronald-Reagan a annoncé avoir "suspendu" tous les décollages et atterrissages jusqu'au moins jeudi matin.

Tout près de l'accident de mercredi soir, un Boeing 737-222 d'Air Florida avait percuté un pont enjambant le Potomac pendant une tempête de neige et s'y était abîmé, le 13 janvier 1982. L'accident avait fait 78 morts, dont quatre automobilistes qui se trouvaient sur le pont.