POISSY: Prolonger ou être vendu dès cet été, la situation de Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain "est non négociable", assure le président Nasser Al-Khelaïfi dans un entretien accordé mercredi à l'AFP et trois autres médias.
"Il ne peut pas partir gratuitement", ajoute-t-il en marge de la présentation du nouvel entraîneur Luis Enrique, lors de laquelle le patron du club de la capitale avait déjà évoqué le cas de la superstar française.
Q: Votre réponse sur l'avenir de Mbappé a été courte en conférence de presse, mais c'est un sujet important...
R: "Je ne veux pas revenir là-dessus. J'ai donné notre position: nous voulons qu'il reste, nous pouvons le répéter deux ou trois fois. Mais il ne peut pas partir gratuitement. Et c'est l'accord verbal que nous avions avec lui, et il avait d'ailleurs dit dans des interviews qu'il ne partirait pas libre. Et c'est non négociable. J'étais vraiment choqué d'apprendre qu'il était prêt à partir gratuitement. Je connais bien Kylian, c'est un joueur fantastique, un garçon fantastique, un gentleman, mais ce n'est pas lui, cela ne lui ressemble pas, de faire du tort ainsi au grand club français, à son pays. Ce n'est pas Kylian."
Q: Il ne reste pas beaucoup de temps pour trouver un accord.
R: "C'est pourquoi il doit décider, d'ici la semaine prochaine, dix jours, maximum deux semaines. S'il ne veut pas re-signer, la porte est ouverte, bien sûr. A lui comme aux autres, personne n'est plus grand que le club, aucun joueur, absolument aucun, et moi non plus."
Q: Légalement il pourrait effectuer sa dernière année de contrat et partir libre, il n'est pas obligé d'accepter une offre de transfert cet été...
R: "Mais dans les standards du football, vous n'avez jamais vu un des meilleurs joueurs du monde partir gratuitement d'un club, ce n'est jamais arrivé."
«Il y a trop d'attentes autour de la Ligue des champions»
Q: Quelle est l'importance du style de jeu dans le choix de Luis Enrique ?
R: "Nous l'avons choisi pour sa philosophie de jeu. Nous devons jouer un football offensif, nous avons les joueurs pour cela, nous n'avons pas des joueurs pour défendre. Les supporters veulent voir leur équipe pratiquer un beau football, moi aussi je veux me régaler en voyant jouer mon équipe. Pour les résultats, bien sûr que nous perdrons des matches. Mais nous devons travailler à partir de la base, avec le football que nous voulons implémenter depuis les équipes de jeunes jusqu'à l'équipe première, c'est aussi pour cela que nous avons ce beau centre d'entraînement (à Poissy)."
Q: Où en est le projet de faire venir des joueurs français ?
R: "Nous serions fiers d'accueillir quelques footballeurs français, certains arrivent, et avec ce centre d'entraînement nous espérons avoir beaucoup de joueurs français à l'avenir, de Paris et ses environs. C'est pour cela que je dis que ce centre est un de nos meilleurs investissements. A la dernière Coupe du monde, le lieu d'où venaient le plus grand nombre de joueurs, c'était Paris et sa région, 29 joueurs, contre 13 pour le deuxième lieu, Londres et sa région, je crois. Nous avons énormément de talents ici, nous devons en tirer parti."
Q: Vous aviez dit cela il y a un an, qu'est-ce qui n'a pas marché avec Galtier ?
R: "Galtier est quelqu'un de fantastique, il a fait de son mieux, il était très respectueux avec tout le monde, je dis bien tout le monde. Je ne lui cherche pas d'excuses, mais c'était vraiment une saison difficile, avec la Coupe du monde. Ce n'est pas une nouvelle ère à chaque fois, mais avec Luis Enrique c'en est une. Je ne vais pas parler de trophées mais de la façon dont nous allons jouer au football."
Q: Où en est votre relation avec le conseiller du football Luis Campos, on a entendu beaucoup de choses ces derniers temps...
R: "Moi aussi j'ai entendu beaucoup de choses (rire). Luis fait un travail fantastique, je lui parle quatre à cinq heures par jour, des fois il m'appelle à minuit, une heure du matin. Nous sommes très contents de son travail."
Q: Pourquoi serait-il possible de gagner la Ligue des champions avec Luis Enrique ?
R: "Je n'ai jamais dit qu'il fallait gagner la Ligue des champions avec lui, j'ai été très clair, ce que je veux, c'est jouer un bon football. Il y a trop d'attentes autour de la Ligue des champions. Je vous pose la question: combien de clubs peuvent la gagner, ont investi, ont travaillé pour la gagner ? Il n'y a pas que le PSG, il y en a beaucoup. Bien sûr que nous avons de l'ambition, à 100%, mais de l'ambition avec de la logique, nous avons tout le temps pour travailler, les feux sont au vert, on ne s'occupe pas des résultats immédiats. C'est la nouvelle ère du PSG. Ça change. Vous les médias, vous nous avez mis dans la tête que nous devions gagner la C1, mais tout le monde veut gagner, moi aussi. Mais nous devons d'abord construire les bases."
Q: Cherchez-vous des investisseurs ?
R: "Mais nous en avons, nous discutons avec eux, si vous en connaissez de nouveaux dites-le nous (rire). Mais ils sont obsédés par la question du stade. Tout le monde veut un stade, partout les grands clubs possèdent leur stade."
Q: Il n'y a pas d'évolution sur ce sujet ?
R: "Personne ne m'a contacté, pourtant la maire (Anne Hidalgo) a mon numéro."