Mbappé et la politique, un une-deux sans «dépassement de fonction»

Mbappé n'en est pas à son coup d'essai dans l'expression sur l'actualité (Photo, AFP).
Mbappé n'en est pas à son coup d'essai dans l'expression sur l'actualité (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 juillet 2023

Mbappé et la politique, un une-deux sans «dépassement de fonction»

  • Les montées au créneau remarquées de Kylian Mbappé sur la mort de Nahel viennent confirmer le souci de concorde nationale de l'attaquant
  • Les thèmes des violences policières et du racisme lui tiennent à coeur

PARIS: Les montées au créneau remarquées de Kylian Mbappé sur la mort de Nahel puis sur les émeutes viennent confirmer le souci de concorde nationale de l'attaquant star de l'équipe de France et du PSG, qui flirte avec la politique sans s'engager.

"J’ai mal à ma France. Une situation inacceptable. Toutes mes pensées vont pour la famille et les proches de Nahel, ce petit ange parti beaucoup trop tôt". Les réseaux sociaux s'emballent, mercredi dernier, lorsque Kylian Mbappé publie ce tweet en direction de ses 12,6 millions d'abonnés.

Quelques heures avant les mots d'Emmanuel Macron, qui dénoncera l'acte "inexplicable" et "inexcusable" du policier qui a tué le jeune d'un quartier populaire de Nanterre de 17 ans, la parole du footballeur est un premier aiguillon de l'opinion publique.

Puis vendredi, dans un mouvement de balancier au timing consommé, il relaye avec plusieurs autres joueurs de l'équipe de France une lettre ouverte qui s'adresse directement aux émeutiers en brandissant la valeur du "vivre-ensemble": "Ce sont vos biens que vous détruisez, vos quartiers, vos villes, vos lieux d'épanouissement et de proximité".

Plus encore que par le passé, "c'est une rupture par rapport au devoir de réserve que s'imposent habituellement les sportifs", constate le politologue Rémi Lefèbvre, professeur à l'université de Lille.

Et certains internautes se sont amusés en réalisant des montages de Kylian Mbappé en président de la République.

Emmanuel Macron, depuis plusieurs années, ne s'y trompe pas, mettant en scène une relation spéciale avec la star. Avec un succès parfois mitigé, comme lorsqu'il est descendu sur la pelouse pour le consoler après la défaite en finale de la Coupe du monde, en décembre.

Kylian Mbappé lui aussi a pu en jouer, disant l'an dernier avoir pris les "bons conseils" du président sur sa prolongation au PSG... avant de réfuter cette influence sur une nouvelle prolongation un an plus tard.

L'attaquant n'en est pas à son coup d'essai dans l'expression sur l'actualité. Les thèmes des violences policières et du racisme lui tiennent décidément à coeur, puisqu'il s'était ému du sort de Michel Zecler, producteur de musique passé à tabac par des policiers en novembre 2020.

Mbappé n'est pas Socrates

Mais il se risque aussi à élargir son champ. Pendant la pandémie, il publie une photo de sa vaccination, comme une incitation aux réfractaires, alors nombreux.

Néanmoins, si Mbappé a brassé la semaine dernière les questions de "politique sociale, d'urbanisme et de sécurité", il "n'exprime pas un questionnement politique", décrypte Pierre Lefébure, spécialiste de communication politique de l'université Sorbonne-Paris Nord.

Devenir une figure politique n'est de toute façon pas son objectif. Sollicité par l'AFP, l'entourage du joueur parisien n'a d'ailleurs souhaité faire aucun commentaire sur le sujet.

Mbappé n'est pas Socrates, joueur brésilien des années 70 et 80, qui s'était confronté à la dictature dans son pays et enjoignait ses collègues footballeurs à se saisir des questions politiques.

Contrairement à un Lilian Thuram, ou même à ses coéquipiers Aurélien Tchouaméni et Jules Koundé, très offensifs, "avec Mbappé on n'est pas dans le normatif, mais dans des considérations morales et éthiques pour faire société", explique Pierre Lefébure.

Selon lui en somme, alors que "le bien commun a été fracturé brutalement" avec la mort de Nahel puis les émeutes, l'intervention de la star "vise davantage à revenir à un état antérieur normal" qu'à proposer un horizon nouveau.

Une forme de consensualité, voire de conservatisme qui a pu lui jouer des tours. Sa position sur l'écologie et le climat ? Le grand public a retenu son fou rire, en septembre, lorsque son entraîneur du PSG Christophe Galtier a moqué une question sur les déplacements du club dans de polluants jets privés.

Pas de "dépassement de fonction" de la star donc, glisse dans un sourire le politologue Pierre Lefébure. L'attaquant joue la défense d'une solidarité nationale mise à mal par l'actualité.


A Marseille, Notre-Dame de la Garde, symbole de la ville, se refait une beauté

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  • "C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David
  • Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle

MARSEILLE: Cent mètres carrés de feuilles d'or à appliquer derrière un échafaudage surplombant la baie de Marseille, dans le sud de la France: un chantier monumental s'apprête à démarrer à Notre-Dame de la Garde pour redonner son éclat à la "Bonne Mère", statue de la vierge à l'enfant emblématique de la ville.

"C'est la chance d'une vie" d'avoir pu étudier "depuis la fin des années 1990 jusqu'à aujourd'hui" cette basilique, raconte l'architecte en charge des travaux de redorure et de restauration, Xavier David.

"On est enfin arrivé au plus haut, au plus précieux, au plus important", ajoute-t-il à propos de la redorure de la statue haute de 11,2 mètres et dont la couronne, à 225 mètres au-dessus de la Méditerranée, est le point culminant de la deuxième ville de France.

Pour évaluer avec précision les travaux, prévus de février à décembre, Xavier David a notamment descendu en rappel les quatre versants de la vierge dorée.

"Il faut voir aussi avec la main, on ne peut pas seulement voir avec l'oeil", explique celui qui arpente depuis plusieurs décennies l'étroit escalier en colimaçon situé dans les entrailles de la "Bonne-Mère", au sommet duquel on peut observer, par une trappe au milieu de la couronne de la statue, toute la ville de Marseille, sa baie et ses collines.

Après l'installation pendant plusieurs semaines d'un échafaudage enveloppé d'une bâche thermosoudée, les travaux porteront à la fin de l'été sur la surface de la statue, dont la dorure a été abîmée par le mistral, l'air marin et la pollution industrielle.

"La redorure de la statue a lieu à peu près tous les 30 ans", explique à l'AFP le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire.

"Peu de personnel" 

Et de rappeler que la "Bonne Mère" est "véritablement une statue qui rassemble parce que, quand on arrive à Marseille, on la voit de loin, parce que, un jour ou l'autre, beaucoup de Marseillais se sont tournés vers elle, pour retrouver un peu de souffle, un peu d'espérance, de la joie".

"La vierge, c'est la mère, c'est l'enfant, c'est très méditerranéen, c'est l'amour, donc voilà, je crois que rien que pour ça, il faut la redorer", s'enthousiasme Nicole Leonetti, une retraitée marseillaise en visite à la basilique.

En amont de ce chantier de près de 2,5 millions d'euros, le diocèse de Marseille, propriétaire de l'édifice, a lancé une campagne de dons, proposant aux particuliers de financer une des 30.000 feuilles d'or nécessaires.

Le diocèse a également reçu le soutien de mécènes, comme l'armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé, basé à Marseille, ou encore le club de foot Olympique de Marseille et le groupe de spiritueux Pernod Ricard.

Lors du lancement de la campagne en mai, le cardinal de la ville, Jean-Marc Aveline, avait insisté sur "l'importance symbolique de Notre-Dame de la Garde", assurant que la "Bonne Mère" évoquait aux Marseillais des valeurs d'accueil et de dignité.

Marseille est "une ville où la population, pour la plupart, est arrivée d'ailleurs (...) à cause de divers problèmes de guerre, de famine, de misère, de corruption", avait détaillé le cardinal.

Le chantier ne concernera pas seulement la surface de la statue, mais aussi sa structure métallique ou encore les anges du clocher.

"Il y aura peu de personnel, seulement des compagnons très pointus, très compétents qui vont travailler sur la pierre, d'autres sur le fer, avant l'arrivée des doreurs" au mois d'août, explique Xavier David.

Une douzaine de doreurs travailleront "dans une sorte d'atmosphère stérile" à l'intérieur de l'échafaudage recouvert de la bâche.

La statue a été réalisée au XIXe siècle en "galvanoplastie", qui consiste à plonger un moule en plâtre dans un bain de cuivre.

Elle est la plus grande au monde réalisée avec cette technique, "qui donne en sculpture le travail le plus fin et le plus pérenne, puisque 140 ans plus tard, cette statue est encore parfaitement intacte", explique l'architecte. "A la condition qu'on lui apporte un soin particulier tous les 25-30 ans."


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.