Soudan: Fuite de médecins et fermeture d’hôpitaux en pleine crise sanitaire

Le conflit au Soudan a mis en danger plus de 12 000 patients dialysés, photographiés (en haut) à l'hôpital Soba, dans le sud de Khartoum, car les hôpitaux du pays sont à court de médicaments (Photo, AFP).
Le conflit au Soudan a mis en danger plus de 12 000 patients dialysés, photographiés (en haut) à l'hôpital Soba, dans le sud de Khartoum, car les hôpitaux du pays sont à court de médicaments (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 juillet 2023

Soudan: Fuite de médecins et fermeture d’hôpitaux en pleine crise sanitaire

  • Le CICR estime que seuls 20% des établissements de santé de Khartoum sont encore opérationnels après des semaines de combats
  • Les centres de santé ont été occupés, les médicaments et les fournitures pillés et les professionnels de la santé chassés

LE CAIRE : Les hôpitaux du Soudan ont été bombardés, pillés et occupés par des factions armées depuis que les combats ont éclaté il y a plus de deux mois entre l'armée soudanaise et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR). En conséquence, des millions de civils sont privés de soins de santé vitaux.

Les fournitures médicales sont rapidement épuisées après le début du conflit le 15 avril, avec des envois de médicaments et d'autres fournitures médicales volés ou non livrés. Entre-temps, de nombreux professionnels de la santé ont été tués, blessés ou contraints de quitter le pays.

Le docteur Adel Mohsen Badawi Abdelkader Khalil, 65 ans, fait partie des nombreux médecins qui ont choisi de fuir avec leur famille, abandonnant la clinique privée dans la capitale Khartoum qu'il dirigeait depuis plus de quinze ans.

Le Dr. Adel Mohsen Badawi Abdelkader Khalil dans son nouveau refuge au Caire (Photo, AN).

Le 21 avril, craignant d'être enrôlé par les FSR pour soigner les blessés du groupe paramilitaire, il a pris la douloureuse décision de se joindre au flot de réfugiés effectuant le périlleux voyage vers le nord, jusqu'à la frontière avec l'Égypte.

«J'étais dans ma clinique en train de préparer mes billets pour aller au Caire quand j'ai vu des attaques à l'extérieur. Les gens criaient et pleuraient», a révélé Mohsen à Arab News depuis un appartement de la capitale égyptienne qu'il partage avec d'autres familles soudanaises déplacées.

«J'ai immédiatement fermé toutes mes portes et éteint les lumières et je me suis caché là. Si les forces de sécurité savent que vous êtes médecin, elles vous emmèneront soigner leur soldats», a-t-il ajouté.

Mohsen a indiqué que lorsque lui et sa famille ont pris le bus pour l'Égypte, il a pris soin de ne pas dire aux responsables ou aux autres passagers qu'il était un professionnel de la santé, dissimulant ses trente années d'expérience médicale pour sa propre sécurité.

Capture d'écran de l'hôpital East Nil à Khartoum, l'un des nombreux établissements médicaux endommagés par les combats depuis le 15 avril (Photo, Reuters).

Le secteur de la santé publique est depuis longtemps fragile au Soudan, où 65% de la population vit dans la pauvreté. Avec le départ d'un si grand nombre de professionnels de la santé, les agences d'aide ont prévenu que le pays était confronté à une situation d'urgence sanitaire majeure. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), seuls 20% des établissements de santé sont encore opérationnels à Khartoum.

«Nous avons assisté au quasi-effondrement du système de santé au Soudan», a déclaré à Arab News Alyona Synenko, porte-parole du CICR pour la région Afrique.

Ceux qui n'ont pas pu ou voulu fuir Khartoum ont été contraints de se terrer chez eux, avec peu ou pas d'accès à l'eau potable ou à l'électricité. Selon plusieurs réfugiés soudanais avec lesquels Arab News s'est entretenu au Caire, beaucoup de ceux qui sont restés sur place sont menacés de déshydratation et de famine, tant les besoins d'aide sont importants à Khartoum et dans les villes voisines.

L'effondrement des services publics de base et d'autres infrastructures publiques a un effet particulièrement grave sur les hôpitaux en sapant leurs protocoles d'hygiène, en rendant l'équipement médical vital inopérant et en privant les malades chroniques d'un traitement qui pourrait les maintenir en vie.

«Outre le départ d'une partie du personnel médical et la pénurie de fournitures médicales, les hôpitaux souffrent d'un manque de nourriture, d'eau potable et d'électricité», a prévenu Synenko.

Des centaines de centres médicaux ont fermé à Khartoum depuis que la guerre a éclaté entre l'armée soudanaise et le groupe paramilitaire des FSR à la mi-avril (Photo, AFP).

Selon le syndicat qui représente les médecins du pays, les combats ont, par exemple, mis en péril la vie de 12 000 patients sous dialyse, car les hôpitaux n'ont plus les médicaments dont ils ont besoin ni le carburant nécessaire pour alimenter les générateurs. Ils ont également entravé l'acheminement de l'aide humanitaire dont 25 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, ont désespérément besoin.

En outre, on craint que la saison des pluies de l'été n'entraîne des épidémies saisonnières telles que la malaria, qui fait chaque année des ravages au Soudan, et qu'une pénurie d'eau potable ne provoque une épidémie de choléra.

«Le personnel de santé soudanais et les bénévoles du Croissant-Rouge soudanais ont accompli l'impossible en travaillant dans des conditions aussi extrêmes», a précisé Synenko.

En bref

On estime que moins de 20% des établissements de santé de Khartoum sont encore opérationnels.

À la fin du mois de mai, 14 professionnels de la santé avaient été tués, 21 hôpitaux évacués et 18 bombardés, selon le syndicat des médecins.

«Alors que nous travaillons avec le ministère de la Santé pour livrer des fournitures chirurgicales urgentes aux hôpitaux, nous appelons également tous les acteurs à respecter et à protéger les installations médicales et le personnel médical. Il ne s'agit pas seulement d'une obligation en vertu du droit humanitaire international, mais d'un impératif moral, car de nombreuses vies dépendent de leur travail.»

Le Dr Atia Abdallah Atia, secrétaire général du syndicat des médecins du Soudan, a déclaré à Arab News que lui et ses collègues avaient recensé la mort d'au moins 14 professionnels de la santé depuis le début des combats. Le syndicat a également confirmé l'évacuation de 21 hôpitaux, le bombardement de 18 autres et la disparition d'un médecin.

Ce samedi, le syndicat a accusé les FSR d'avoir fait irruption dans l'hôpital Al-Shuhada, l'un des rares à fonctionner encore dans ce pays déchiré par la violence, et d'avoir tué un membre du personnel. Les FSR ont nié cette accusation.

Vue d'un hôpital abandonné à El-Geneina, la capitale du Darfour occidental, le 1er mai 2023, alors que des combats meurtriers se poursuivent au Soudan entre les forces de deux généraux rivaux (Photo, AFP).

Le fait de prendre pour cible des établissements de santé et du personnel médical au cours d'un conflit est considéré comme un crime de guerre en vertu du droit international humanitaire. Les FSR aurait pris le contrôle de plusieurs hôpitaux pour les utiliser comme bases d'opérations.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies le 22 mai, Volker Perthes, le représentant spécial de l’ONU pour le Soudan, a souligné les rapports faisant état de telles activités et a déclaré que «l'utilisation d'établissements de santé comme bases militaires est inacceptable».

Dans un rapport publié par la revue médicale The Lancet, l'organisation humanitaire Médecins sans frontières a signalé que les professionnels de la santé travaillant dans des établissements à travers le Soudan ont été confrontés à plusieurs reprises à des combattants qui volent des médicaments, d'autres fournitures médicales et des véhicules.

Jean-Nicolas Armstrong Dangelser, coordinateur de la préparation aux situations d'urgence de Médecins sans frontières à Port-Soudan, a déclaré au journal que si certains cas de pillage sont motivés par des raisons financières, d'autres semblent avoir été délibérément calculés afin de priver les patients de soins.

À Khartoum, par exemple, des entrepôts médicaux ont été attaqués plusieurs jours de suite. Lorsque le personnel a pu rentrer, il a trouvé des réfrigérateurs débranchés et des médicaments renversés au sol.

«Toute la chaîne frigorifique a été détruite, de sorte que les médicaments soient abimés et ne puissent être utilisés pour soigner qui que ce soit. Nous sommes ébranlés et consternés par ces attaques déplorables», a insisté Armstrong Dangelser.

«Nous assistons à une violation des principes humanitaires et l'espace de travail des humanitaires se rétrécit à une échelle que j'ai rarement vue auparavant... Les gens sont dans une situation désespérée et le besoin de soins de santé est critique, mais ces attaques rendent l'aide des travailleurs de la santé beaucoup plus difficile», a-t-il averti.

Selon l'agence de presse Reuters, les affrontements entre l'armée et les forces de soutien rapide se sont intensifiés dimanche, alors que les combats à Khartoum et dans les régions occidentales sont entrés dans leur douzième semaine.

Dates clé du conflit

11 avril 2019 : Un coup d'État militaire renverse le dictateur Omar al-Bachir à la suite d'un long soulèvement populaire.

17 août 2019 : Le Conseil militaire au pouvoir et l'alliance de l'opposition civile signent un accord constitutionnel.

3 octobre 2020 : Signature d'un accord entre le gouvernement de transition et une alliance de groupes armés.

Le 08 février 2021 : Le Premier ministre, Abdallah Hamdok, annonce la formation d'un nouveau Conseil des ministres, comprenant sept anciens chefs rebelles.

25 octobre 2021 : Le général Abdel Fattah al-Burhane dissout le gouvernement, arrête Hamdok et prend le pouvoir.

21 novembre 2021 : Après des mois de rassemblements de masse en faveur de la démocratie, Hamdok est rétabli dans ses fonctions mais démissionne dans les deux mois qui suivent.

25 octobre 2022 :  Des milliers de personnes descendent dans la rue pour réclamer un gouvernement civil.

5 décembre 2022 : Signature d'un accord-cadre politique entre les dirigeants civils et les militaires pour lancer une transition politique de deux ans.

15 avril 2023 : Les combats éclatent entre les forces d'AI-Burhan et les forces de soutien rapide dirigées par le général Mohammed Hamdan Dagalo.

Des frappes aériennes et d'artillerie ainsi que des tirs d'armes légères ont été entendus, en particulier dans la ville d'Omdurman, ainsi qu'à Khartoum, selon le rapport.

Plus de 2 000 personnes ont été tuées depuis que les combats ont éclaté le 15 avril, selon le Armed Conflict Location and Event Data Project, qui recueille des données sur les conflits et autres violences dans le monde.

Les Nations unies estiment que plus de 1,2 million de personnes ont été déplacées, dont au moins 425 000 ont fui à l'étranger.

La semaine dernière, le chef militaire, le général Abdel Fattah al-Burhane a appelé les jeunes hommes à se joindre à la lutte contre les FSR et, dimanche, l'armée soudanaise a publié des photos qu'elle dit être celles de nouvelles recrues.

L'Arabie saoudite a pris la tête des efforts visant à évacuer des milliers d'étrangers du Soudan dans les premiers jours du conflit. Les diplomates saoudiens ont également travaillé avec leurs homologues américains pour aider à négocier un cessez-le-feu durable dans le pays.

Une prolongation de cinq jours de la dernière trêve a expiré le mois dernier sans aucun signe de relâchement de la violence. Ce cessez-le-feu a toutefois permis au ministère de la Santé de distribuer à sept hôpitaux de Khartoum des fournitures chirurgicales données par le CICR, notamment des anesthésiques, des antibiotiques, des pansements, des fils de suture chirurgicaux et des perfusions.

Mais selon Atia, les médecins qui ont choisi de rester au Soudan travaillent généralement avec des équipements et des fournitures médicales de base, ce qui met les patients en danger. La grande partie du personnel médical restante souhaite désespérément partir.

«Tout le monde se demande où aller pour échapper à cette situation», a-t-il mentionné.

Dans de nombreuses régions, des hôpitaux de campagne composés de bénévoles ont été installés dans des écoles et d'autres bâtiments publics afin de pallier l'absence d'institutions publiques opérationnelles et d'aider à traiter les malades chroniques et, de plus en plus, ceux qui succombent aux effets de la déshydratation et de la malnutrition.

«Tout a été laissé entre les mains des civils et des quelques médecins et hôpitaux restants», a souligné Atia.

«Nous essayons de nous concentrer sur les maladies chroniques et encore sur les zones où les gens meurent à cause du manque d'eau, de nourriture et d'accès aux médicaments.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.