AL-MUKALLA: Les forces de sécurité d’Aden, la capitale intérimaire du Yémen, ont lancé une campagne contre la vente d'armes et le port d'armes à feu, à la suite d'une série de fusillades meurtrières ayant fait plusieurs morts.
Des dizaines de membres des forces de sécurité armés et motorisés ont été postés aux entrées, aux intersections et sur les routes de la ville pour faire respecter l'interdiction faite aux civils, aux militaires et au personnel de sécurité de porter des armes à feu sans licence.
Des membres des forces de sécurité ont été vus en train d'inspecter des véhicules à la recherche d'armes, tandis qu'une campagne médiatique a été lancée sur les réseaux sociaux et la télévision locale pour sensibiliser le public sur l'importance du fait de ne pas porter d'armes.
«Porter une arme à feu terrifie les citoyens et favorise la prolifération de la criminalité», indique l'un des messages des forces de sécurité sur Facebook.
Sur un autre, on peut lire: «Ensemble, nous mettrons fin au port d'armes et aux tirs lors des fêtes. Aden est une ville plus attrayante sans la prolifération des armes à feu.»
Les responsables locaux ont affirmé que même le personnel de sécurité et militaire autorisé à porter des armes à feu ne sera pas autorisé à les porter sur les voies publiques.
Cette campagne a lieu une semaine après des fusillades dans la ville. Lors d'un incident, un homme armé a ouvert le feu sur la voiture d'un autre homme, tuant son enfant et en blessant un autre.
Un soldat a été tué et un autre blessé dans la ville lorsqu'un homme a ouvert le feu sur des agents de sécurité qui étaient arrivés pour l'appréhender.
La population a exprimé son soutien à cette campagne, tout en demandant que la paix et la sécurité soient rétablies dans la ville. Un groupe de personnes s'est rassemblé dans une rue d'Aden, portant des affiches en soutien à cette campagne, de même que des photos de l'enfant tué lors de la fusillade.
«Votre arme ne doit être utilisée que sur les lignes de front, pas dans les rues et les autoroutes», pouvait-on lire sur l'une des affiches.
Les habitants d'Aden ont affirmé leur soutien à l'interdiction des armes sur les réseaux sociaux.
Najib Alkaldi, un activiste basé dans la ville, a affirmé: «Nous devons tous soutenir les forces de sécurité et militaires dans cette campagne afin d’empêcher le port d'armes à Aden. Il faut savoir que les forces de sécurité ne réussiront pas à atteindre les objectifs de cette campagne, et ne la poursuivront pas, à moins que nous ne soyons tous à leurs côtés.»
Il semble qu’une licence d'armes puisse être obtenue auprès des bureaux de sécurité à Aden pour 14,50 dollars (un dollar = 0,92 euros).
Les voix critiques affirment que la campagne a été rapidement organisée en réponse à l'indignation du public à la suite de la mort de l'enfant, et qu'elle prendra probablement fin lorsque l'indignation se sera calmée.
Fatehi ben Lazerq, rédacteur en chef du journal Aden al-Ghad, a indiqué à Arab News que pour que toute campagne réussisse, les unités de sécurité et les groupes armés devaient être reconstruits et placés sous le commandement d'une seule autorité de sécurité.
«Toutes les opérations de sécurité à Aden pour rétablir la sécurité dans la ville et en retirer les armes sont une réponse aux violents événements qui ont secoué la société, et sont par conséquent limitée. Leur impact sera temporaire et ne durera que quelques jours», a-t-il ajouté.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com